Déclaration liminaire du SNEP-FSU au CTM JS

snep sport productions

Madame la ministre des sports et des JOP, est-ce l’heure du 49.3 pour faire passer le projet de SCN Montagne ?

7 votes unanimes « contre » ont déjà eu lieu dans différentes instances…

  • Contre un droit d’exception en faveur d’une catégorie d’usagers
  • Contre un dessaisissement supplémentaire de compétences au sein des DRAJES qui ont déjà vu partir le haut niveau pour un résultat pour le moins mitigé
  • Contre de nouvelles souffrances infligées aux personnels toujours plus déconsidérés
  • Contre la politique du fait accompli qui veut entériner des années d’affaiblissement de nos services déconcentrés et organiser un droit de tirage sur les personnels et les budgets pour une minorité d’usagers
  • Contre le transfert à la charge de l’Etat des frais d’examens et d’épreuves certificatives de la seule filière de formation aux métiers du ski et de la montagne.

Pourquoi ce dossier a-t-il tant mobilisé les personnels ?

  • Parce qu’il est symptomatique de la frustration des agent.es en services et en établissements à qui on dit «vous n’y arrivez plus, on va donc rétrécir encore votre champ d’intervention » et à qui on inflige donc la double peine, alors que ces agents qui donnent tout préfèreraient apprendre qu’on les renforce par l’arrivée de nouveaux collègues en nombre et en qualité.
  • Parce qu’il est symbolique d’une politique de fuite en avant dans un grand bricolage fait d’arrangements et de mesures toujours plus spéciales qui s’ajoutent aux anciennes…
  • Parce qu’il est significatif d’une approche très partielle des questions – légitimes – de conception et d’organisation des formations et des certifications, ainsi que de répartition des compétences entre les différents acteurs. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons demandé que les réflexions sur la filière montagne s’inscrivent dans le cadre élargi d’un grand chantier sur les formations et les certifications associant les personnels J&S qui sont les premiers experts des formations aux métiers du sport et de l’animation. Au lieu de cela, certains poussent leurs pions, rendant toujours plus difficile une approche d’ensemble de service public et d’intérêt général…
  • Parce que ce projet est affiché en trompe l’œil : il n’est pas question d’améliorer la sécurité des publics sportifs et de loisir, il s’agit d’une pure mesure de protection économique d’une catégorie. En revanche, de mesure sociale, il n’est pas question ! Et on continuera à voir des jeunes stagiaires de certaines formations montagne dans une pseudo alternance pouvant durer jusqu’à 10 ans… Ce trompe l’œil ne leurre plus personne, ni les personnels, ni le public, ni l’ensemble des autres éducateurs sportifs, soit l’immense majorité. C’est le « sauve qui peut » pour conserver des moyens dans un ministère qui se meurt…

Pourquoi y aurait-il urgence ?

Le rapport de l’inspection générale (qui s’avère être en réalité une note de 2 pages avec des tableaux) indique que 200 dossiers de libre circulation de guides de haute montagne n’auraient pas pu être traités en 2019… Mais dans les services et dans de nombreux domaines, ce sont malheureusement des milliers de dossiers qui ne sont pas traités et donc des milliers d’usagers qui sont maltraités ! La solution pour la montagne, comme pour bien d’autres missions (EX : prévention des violences sexistes et sexuelles, soutien au mouvement associatif et sportif), n’est pas d’inventer un nouveau « machin » qui prive chaque service de proximité de son lien organique avec son territoire d’exercice mais plutôt de remettre des agent.es, en nombre et en qualité, là où ils/elles sont nécessaires dans une démarche d’adéquation missions/moyens !!! Là est la seule urgence.

Pourquoi ce projet est-il dangereux ?

  • Parce qu’il crée un précédent délétère pour les compétences des DRAJES
  • Parce qu’il rend toujours plus complexe l’organisation de la filière montagne- Parce qu’il ouvre la porte à sa séparation définitive du reste des autres filières sportives et menace à terme celles-ci
  • Parce qu’il rend possible une remise en question de la notion de « profession réglementée » d’éducateur sportif que la France défend justement au plan européen
  • Parce qu’il disqualifie notre ministère, au regard de pratiques administratives et de régressions règlementaires objectivement dictées par un groupe de pression, et d’un autre âge.

Madame la ministre, 7 votes défavorables unanimes en CTMJS/CTMEN/CTAC, ce n’est jamais arrivé. C’est tout simplement historique !

Vous avez le choix entre utiliser le 49.3 comme mode de gouvernance dans le sport aussi ou bien servir l’Etat et le service public en entendant la voix et l’expertise des personnels.
Vous avez le choix entre céder devant un lobby pour de mauvaises raisons ou bien maintenir la cohérence du Code du sport qui s’applique à toutes et tous.
Vous avez le choix entre ajouter votre nom à la longue liste des ministres des sports qui ont accompagné le désastre ou bien l’inscrire dans la « short liste » de celles et ceux qui ont redonné du sens, de la voix et sa dignité à notre ministère, qui doit œuvrer de manière équitable pour toutes les pratiques sportives de tous les Français.
Vous avez le choix entre entendre un vrai ras-le-bol tout de suite ou nous installer durablement dans une totale absence de confiance sur tous les sujets qui nous seront soumis nationalement et localement.

Merci de votre attention.

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