Compte-rendu de l’audition France Université  (ex CPU) et du SNEP-FSU sur le sport à l’université

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Audition du SNEP-FSU (Pascal ANGER et Samuel LEPUISSANT) par M. Braconnier (Président Paris PANTHÉON-ASSAS) missionné par France Université (ex. CPU) le 26/10/2022

Rappel : la mission a pour finalité de « réfléchir aux moyens de permettre au plus grand nombre d’étudiantes et d’étudiants, y compris en situation de handicap, de pratiquer une activité physique et sportive régulière au sein des universités, de mettre en place une stratégie pour une meilleure utilisation des infrastructures sportives universitaires – à partir d’un état des lieux de la manière dont le sport et l’activité physique sont mobilisés et intégrés dans les établissements – et de donner les moyens aux universités d’identifier et d’accompagner les sportives et sportifs de haut niveau qui y suivent un cursus de formation. »

Le SNEP a rappelé le rôle primordial des SUAPS et de la FFSU dans le développement des pratiques sportives de formations et de compétitions pour toutes et tous. En ce sens, il est nécessaire de bien penser que ces institutions sont déjà fonctionnelles, de par leurs objectifs respectifs, sur les objectifs de la mission. Méfiance est alors rappelée sur les velléités de réinventer (ou d’affaiblir lors de construction d’EPE (cf. Univ. NICE)) des services des Sports et organisation du sport compétitif alors que des institutions existent déjà.

Nous avons partagé le constat que, nationalement, les SUAPS sont sous-dimensionnés pour répondre à l’ensemble de la demande de pratique de la population universitaire. Quand entre 60 et 70 % des étudiant·es souhaitent pratiquer une APSA à l’université, les SUAPS peinent à accueillir entre 12 et 25 %.

Le SNEP a listé l’ensemble des éléments de blocage (donc des leviers à actionner) de la démocratisation des APSA à l’Université. Le faible taux d’encadrement à 1 prof/2 500 étudiant·es, le manque d’équipements sportifs, la place insuffisante des UE Sport dans les maquettes, le temps de l’étudiant·e contraint (sur journée, semaine et année), les budgets des SUAPS… Sur ces différents points M. BRACONNIER partage l’analyse du SNEP.

Quelques éléments en débat néanmoins :

  • La possibilité, pour un·e étudiant·e ayant une pratique sportive dans les milieux fédéraux de faire valider par une note cette pratique extra universitaire. Le SNEP s’oppose à cette piste tant les contextes de pratiques sont variées et inégalitaires donc source d’iniquité entre les étudiant·es et donc un risque de potentiels recours administratifs, de plus, les finalités des deux structures (clubs et SUAPS) ne sont pas les mêmes et nous soutenons l’intérêt d’évaluer des apprentissages culturels et critiques dans les APSA, dont seuls les SUAPS ont cette mission. Nous avons dit notre désaccord à ce genre de piste qui emmène vers l’externalisation et la confusion. Cela affaiblirait encore plus la valeur universitaire de notre enseignement.
  • M. Braconnier semble intéressé par le fait de proposer aux Universités d’intégrer des UE-Sport dans les maquettes. C’est pour lui, et nous le partageons, un élément incitatif pour augmenter la pratique des étudiant·es. Néanmoins nous avons pointé du doigt que la ligne politique défendue par France Université (ex. CPU) a toujours été de préserver l’autonomie des établissements… Sur ce point, sans doute,
    M. Braconnier pense qu’une injonction de l’État semble envisageable tant le sujet est d’actualité (sédentarité et J.O).
  • Le SNEP a présenté la nécessité d’un plan massif de recrutement de professeur·es d’EPS titulaires dans l’ESRI (SUAPS, STAPS, GE mais aussi second degré). Dans l’affichage, la nature des postes semble faire accord avec M. Braconnier. Pour nous les postes CDI, voire de contractuels en EPS, sont une impasse tant la difficulté de recruter est grande. De même la distorsion de statuts et gestion de carrières différentes induites sont préjudiciables aux dynamiques des équipes. Nous pointons que le recrutement d’un nombre trop important de vacataires alourdit la gestion et les risques de perte de cohérence de la politique du service. Cela est actuel et dangereux pour nombre de SUAPS. Nous avançons à M. Braconnier que pour ces SUAPS concernés par ces situations il faut, pour ne pas passer d’une mission d’enseignement à une mission de management de personnels, qu’un ratio de 1 titulaire pour 3 vacataires soit un grand maximum à ne surtout pas dépasser et déclenchant automatiquement si dépassement des créations de postes de fonctionnaires enseignants·es EPS.
  • La problématique du manque d’équipements sportifs ne trouvera pas sa réponse dans le « plan 200 Millions » d’E. Macron… M. Braconnier reconnait qu’un investissement de l’État est nécessaire (héritage J.O) et que des projets mutualisés avec les collectivités locales sont indispensables. Le SNEP partage ce besoin et demande qu’une vigilance soit apportée aux pseudo-investissements d’espaces de pratiques libres (city stades, street work-out…) qui ne répondent pas à des utilisations pédagogiques avec des groupes et représentent à l’usage, des espaces dominés par les hommes déjà pratiquants. Le SNEP a sur ce point adressé les référentiels équipements, porteurs de l’expertise de la profession pour promouvoir ses lieux de travail adaptés.
  • Nous avons abordé la CVEC en rappelant notre opposition à cette taxe payée par les étudiant·es non-boursier·ère et qui masque le non-investissement de l’État. Nous y avons ajouté notre désaccord sur le collectage par les CROUS et la complexité ensuite de la redistribution y compris entre les composantes de l’université avec les mises en concurrence de fait et la perte d’énergie. Et nous avons redit notre proposition, a minima, dans ce cadre que nous contestons, d’au moins flécher, (comme pour les CROUS, le SUMPPS, le FSDIE), la part vers le sport/SUAPS avec un plancher et plafond si besoin (25 % – 35 %).
    M. Braconnier à titre personnel estimait que cette idée de fléchage était intéressante aussi et reconnu à tout le moins la vaste « complexité » du collectage.
  • Nous avons aussi rappelé que nous avions fait un manifeste pour « Un « plan massif » d’équipements sportifs : les acteurs Universitaires disent « chiche ! » et que nous demandions toujours à FU de s’y associer (M. Braconnier nous a dit l’avoir vu et trouvé très intéressant et que de leur coté FU demande aussi à l’État de s’engager… Rappel FU estime qu’il faut aussi a minima 4 Mds pour la rénovation thermique du bâti universitaire (dont ISU).

Lien vers le : https://lesite.snepfsu.fr/les-secteurs/enseignement-superieur/suaps-ge/un-plan-massif-dequipements-sportifs-les-acteurs-universitaires-disent-chiche/

Sur ce sujet nous lui avons signalé notre dernier ouvrage sur le référentiel des équipements sportifs en transition environnementale (RÉSET) cf. lien : https://lesite.snepfsu.fr/mon-metier/equipements/les-referentiels-du-snep-fsu/reset-du-snep-fsu/. Il s’est dit intéressé pour FU.

Les SHNU, les étudiant·es éloigné·es des pratiques (travail avec service santé)… ont aussi été abordés.

Enfin, nous l’avons invité au titre de FU à nos assises du 17 et 18 mars à Rennes et s’est dit intéressé.

M. Braconnier nous a dit que son rapport devrait voir le jour autour de janvier 2023 où il doit selon sa lettre de mission : « … formuler des propositions traçant des perspectives ambitieuses d’évolution, dans le respect de l’autonomie des établissements. ». Nous ne commenterons pas cette phrase …

Pour conclure, audience, à notre demande, incontournable où nous avons eu le sentiment d’une bonne écoute et d’échanges intéressants dont la nécessité partagée de, a minima, consolider l’existant dont les postes de fonctionnaires d’EPS. M. Braconnier nous a indiqué qu’on pouvait lui envoyer nos propositions et prêt à poursuivre nos échanges.

Bien cordialement cher·e Collègue.

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