CDN des 24 et 25 mars 2022 – Texte Action

Ce CDN se tient un mois, jour pour jour, après l’agression de l’Ukraine par l’armée russe. Le SNEP-FSU condamne sans appel la violation du droit international par la Russie et appelle le gouvernement français et le Président de la République à prendre des initiatives fortes, une ouverture de négociations diplomatiques pour une paix durable, le retrait de l’armée russe. La France doit se donner les moyens d’accueillir les réfugié•es, quelles que soient leurs origines, comme elle le fait avec les réfugié•es ukrainien•nes. Les enfants doivent être scolarisés en France dès leur arrivée avec prise en charge par des enseignant•es spécialisé•es (professeurs FLE) et avec l’ensemble des moyens adéquats. Des initiatives doivent être prises pour une désescalade des conflits armés dans le monde et un désarmement de toutes les puissances militaires et nucléaires (Russie, OTAN…).

Le contexte politique est fortement marqué par les élections présidentielles et législatives. Un des enjeux de ces échéances électorales majeures est que les questions sociales, démocratiques et environnementales ne soient pas occultées par la situation en Ukraine. Dans cette perspective, le SNEP-FSU soutient notamment la grève de la jeunesse pour le climat ce vendredi 25 mars.

Le candidat Macron, malgré son bilan social désastreux, qu’il tente de masquer, continue de dérouler un programme encore plus libéral qui aggrave encore les inégalités. Ses dernières propositions pour la protection sociale, les retraites, l’Ecole, les salaires enseignants et le sport à l’école en sont des exemples éclairants. Elles renforcent les choix politiques déjà à l’œuvre depuis 5 ans et donnent l’obligation à la FSU et au SNEP-FSU de rendre encore plus visibles leurs revendications pour des transformations du système éducatif avec des réformes dont le but serait la réussite de tous et toutes les élèves.

Par ailleurs, alors qu’il se présentait comme le seul rempart à l’extrême droite, il aura facilité la diffusion de ses idées et son renforcement.

Élection présidentielle

Le SNEP-FSU appelle la profession à se mobiliser massivement aux urnes dès le premier tour et à s’engager sur les candidatures portant des programmes progressistes conformes à nos valeurs et engagements. Il appelle à barrer la route aux idées de l’extrême droite et aux candidat-e-s néolibéraux dont les programmes aboutissent à réduire et/ou détruire les services publics. Un communiqué sera envoyé à toute la profession à cette fin juste avant le premier tour.

En attendant le premier tour, sur la base de l’appel de la FSU, des communiqués de presse syndicaux de la FSU…, le SNEP FSU tiendra des HIS pour discuter des projets d’école et de la fonction publique des différent•es candidat.es avec les personnels dans tous les établissements.

Le SNEP FSU envisagera une expression entre les 2 tours selon la configuration des résultats.

Quel que soit le résultat et le nouveau/ la nouvelle président∙e de la République, notre syndicalisme continuera à mobiliser sur la base de ses revendications.

Le paysage politique implique de travailler plus spécifiquement sur les alliances syndicales afin de créer les rapports de force nécessaires.

Collège

La récente proposition de Macron de rajouter les 2 h de « sport » au collège est d’abord la reconnaissance, par le président sortant, de la justesse des revendications du SNEP-FSU quant à la nécessité d’augmenter les temps de pratique physique. Evidemment, il prolonge la vieille idée de la droite d’opposer l’EPS et le sport civil, comme il l’a déjà fait lui-même avec le 2S2C. Ces deux heures sur un temps périscolaire rappellent fortement le volet sportif de l’accompagnement éducatif qui a fait preuve de son inefficacité et des inégalités qu’il générait. Elles fragiliseraient aussi encore plus le sport scolaire.

Les projets politiques de certains candidats nous ramènent plus de trente ans en arrière. La volonté de « primariser » le collège est toujours un fil rouge des forces politiques combattant le collège unique et, in fine, la réussite de tous et toutes avec l’idée de tous et toutes capables. L’exclusion de certains élèves à l’entrée du nouveau collège et une orientation précoce vers l’apprentissage contribuera à augmenter les inégalités.

Ce que nous risquons : polyvalence des enseignants, brouillage des disciplines et tout ce qui les compose (programmes, horaires…), dans l’unique but de générer de nouvelles variables d’ajustement afin de réaliser des économies supplémentaires.

A l’image des attaques dans le premier degré (30 minutes, une école/un club, ouverture à la concurrence de l’USEP, il est aisé d’imaginer que l’EPS serait la première touchée dans le cas d’une telle réforme. L’enquête réalisée par le SNEP sur les « écoles vitaminées en EPS » est à populariser car elle permet d’envisager des alternatives à la politique actuelle.

Un premier communiqué d’analyse sera envoyé à la profession. Le collège sera abordé spécifiquement dans la publication relative à l’élection présidentielle.

Action enquête « équipes établissements » et parents : une enquête XXL !

Le SNEP-FSU a mis en œuvre une action originale d’enquête vers les usagers de l’Ecole. Elle a été proposée aux équipes d’établissement pour que parents d’élèves et élèves expriment le regard qu’ils portent sur l’EPS.

Ces enquêtes ont recueilli plus de 51 000 réponses (45 000 élèves et 6000 parents). Le nombre de réponses important en légitime les résultats. Nous devrons les analyser plus finement, mais ce qui ressort sur un premier bilan est que l’EPS est majoritairement reconnue et appréciée par les élèves et les parents.

Des bilans d’établissements sont disponibles sur le site militant, nous appelons les s2 à les envoyer aux équipes d’établissements afin de rappeler l’importance de cette action.

Le CDN appelle à se servir de ces enquêtes pour affirmer la nécessité de plus d’EPS avec des moyens dédiés tant au niveau externe (parents, élus…) qu’au niveau interne (IA-IPR, IG EPS, collègues…).

Cette action doit rendre fier d’exercer le métier d’enseignant•e d’EPS. Cette discipline scolaire est importante pour les jeunes et leurs parents, alors qu’elle est dévalorisée par le ministère (2S2C, 30 minutes, un club-une école…).

MESRI – Urgence en STAPS

Grace aux mobilisations et pressions publiques organisées conjointement par les personnels, étudiants et leurs organisations (dont celle du 24/11 à l’initiative du SNEP-FSU-et du SNESUP-FSU) la ministre Vidal a dégagé 5 millions d’euros pérennes (80 postes selon le MESRI) pour les STAPS pour la rentrée 2022. C’est un premier pas sensible qu’il faut concrétiser en recrutement sous statut et qu’il faut amplifier face aux retards et aux besoins importants. Ce qui n’était pas possible hier, trouver des crédits et flécher les moyens vers les STAPS, l’est devenu grâce aux mobilisations. Le SNEP-FSU et le SNESUP-FSU travaillent à la concrétisation de ce premier pas et à la poursuite de La lutte pour d’autres moyens pour les STAPS et l’université française. 

Le SNEP-FSU appelle par ailleurs à participer aux « assises de la précarité » du 30 mars organisées par une large intersyndicale du supérieur et de collectif de précaires dans l’ESR.

Syndicalisation

De date à date, le SNEP-FSU enregistre une baisse d’adhésion en mars qui n’est pas irrémédiable. Le CDN appelle tous les échelons du syndicat à prendre contact massivement avec les collègues.  Tous les temps de rencontres doivent être utilisés pour proposer l’adhésion (stages, réunions mutations…). Les académies (et notamment les groupes corpos) sont appelées à prendre contact spécifiquement avec :

  • Les Stagiaires
  • Les contractuels alternants (s’appuyer aussi sur les fiches « Oral 3 »)

Les départements vers les NAJ et AA proches du SNEP-FSU.

Montrer que la syndicalisation permet d’augmenter le rapport de force et font gagner nos revendications (« EPSdedans », 20 postes aux CAPEPS, 80 postes en STAPS…) est un élément important dans le contact avec les collègues.

Ces contacts sont aussi des moments importants pour discuter de l’avenir du système éducatif et de l’EPS, notamment dans le contexte électoral.

Élections professionnelles

La loi TFP a fortement modifié le rôle des élus dans les CAP et les CSA/FS. Les nouvelles contraintes imposées impliquent de repenser la constitution des listes et le rôle des élus.

Le SNEP FSU a toute légitimité à revendiquer au moins 1 siège d’élu au CSA et plus en fonction des configurations, qui représenteront à la fois les enseignants et les personnels jeunesse et sports. Si la FSU obtient ces très bons résultats aux différentes élections c’est parce qu’elle est forte de la diversité de ses syndicats nationaux, et de l’expertise des militants.

Dès à présent travailler à la constitution des listes mais aussi à la campagne est primordial. Envisager des publications spécifiques, des envois OS TIC, et assurer un suivi ciblé sur les opérations de carrières s’avèrent nécessaires pour pouvoir conserver notre première place à l’EN.

Le SNEP-FSU doit engager un travail d’organisation pour maintenir l’expertise et l’engagement militant dans les groupes corpo.

Mise en cause des enseignants d’EPS et professeurs de sport.

Les mises en cause dans le cadre de l’exercice quotidien du métier d’enseignant•e d’EPS et des professeur•es de sport se multiplient et peuvent parfois être abusives. Certaines d’entre elles sont liées à l’exercice de leurs fonctions et à l’utilisation de gestes professionnels. Nous ne pouvons que nous inquiéter de cette situation qui peut facilement aboutir à la suppression de l’enseignement de certaines activités.

Le CDN appelle les sections académiques à rencontrer les DRH et la DAJ des rectorats, pour rappeler ce qu’est notre discipline et les gestes qu’elle implique dans certaines APSA. Cette même démarche a été entreprise au niveau de la DGRH du MEN avec l’exigence de l’écriture d’une nouvelle circulaire précisant par ailleurs les procédures à respecter, la nécessité d’entendre toutes les parties et de garantir la présomption d’innocence.

Emploi

Suite à la réception des fichiers rectoraux, le bilan des suppressions de postes en zone de remplacement s’élève à 141 postes. Ainsi, sur le quinquennat, le bilan est de 27 000 élèves supplémentaires et 912 suppressions de postes d’EPS jusqu’à la rentrée 2021 

Pour la rentrée 2022, la mise en place des stagiaires à temps plein permet au ministère de récupérer 2000 équivalents temps plein toutes disciplines confondues. Cela s’ajoute à l’utilisation des étudiants en tant que contractuel-e-s alternant-e-s, aux HSA et à la minoration du calibrage au mouvement interacadémique 2022 dans certaines académies au regard des postes vacants existants. Le SNEP-FSU appelle à agir pour augmenter les recrutements en EPS dès la session 2022 à hauteur des 1500 postes pour couvrir tous les supports vacants et stopper la suppression des postes en ZR.

Le SNEP-FSU appelle à agir pour :

– créer des postes partout où cela est possible et stopper les suppressions

– transformer les HSA en heures postes pour créer de l’emploi, éviter tout recul sur les « + en EPS » (soutien natation, options, sections…)

Le CDN appelle à rendre public les situations (communiqués de presse, conférence de presse) et à continuer de porter le « plan d’urgence pour l’école » pour obtenir un collectif budgétaire pour la rentrée 2022. Le CDN appelle les établissements à interpeller massivement les député.es sur les besoins des établissements.

Chaque équipe départementale et académique du SNEP FSU doit agir pour que le nombre de postes bloqués pour les stagiaires à temps plein impacte le moins possible le mouvement intra. Les postes à forte attractivité doivent être préservés.

Entrée dans le métier

Le SNEP-FSU s’engage dans la rencontre des étudiants et des candidats aux concours EPS en rencontrant et renforçant sa présence lors des épreuves d’admission à Vichy. Dans un contexte de transformation en profondeur de la formation initiale des enseignants, de l’année de stage et de la mise en place de la LTFP, il nous semble important d’établir un suivi et une aide aux futurs collègues. Dans le cadre des élections professionnelles, le SNEP-FSU va multiplier les stages spécifiques envers les stagiaires notamment autour des questions des mutations interacadémiques et de la carrière. Ils/elles ne doivent pas être affecté-e-s en éducation prioritaire ni sur 2 BMP.

Le SNEP-FSU a lancé une enquête auprès des contractuels alternants en janvier 2022. Les conclusions sont en lien avec l’analyse initiale que nous avions formulée et renforcent les revendications que nous portons sur ce sujet.

Congrès du SNEP FSU

Le décalage du congrès en décembre 2021, la perspective du congrès de la FSU en janvier 2025 implique d’envisager un changement de date pour notre prochain congrès. Le CDN a voté pour un congrès en mars 2026 avec une étape en 2024 constituée d’un congrès d’étude sur 3 jours, dans un format CDNE autour de 2 thèmes de travail qui seront définis collectivement.

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