Trop de fonctionnaires ?

La Fonction publique est un enjeu politique plus qu’économique. L’obsession du nombre de fonctionnaires s’ancre plus dans l’idéologie néolibérale visant à réduire les communs, qu’à faire de réelles économies.

Si la France se distingue d’autres pays, c’est moins par l’ampleur de sa Fonction publique que par la protection légale de ses agent·es, via un statut garantissant neutralité et intégrité.

La croissance des effectifs n’a fait qu’accompagner l’extension des missions publiques après 1945 et 1983 (décentralisation).

Les attaques contre la Fonction publique occultent les réalités concrètes des besoins sociaux, tels l’inclusion du handicap, le grand âge… amenant mécaniquement des besoins en hausse (santé, autonomie…).

Une étude de l’OFCE de 2016 montrait une réalité trop peu diffusée : la France compte 125 agent·es public·ques / 1 000 hab, soit moins qu’en Allemagne/Angleterre (126), USA (131), ou dans les pays scandinaves (>150). Plutôt que de chercher à les réduire en France, dépassons enfin les caricatures et pensons le rôle des agent·es public·ques en fonction des services rendus à la socié- té. Car les missions essentielles abandonnées par le service public sont captées par la sphère privée, mais avec son lot d’exclusions (renoncement aux soins lié au tarif plus élevé) et d’inégalités (assurances-retraite, etc…).

Sami HAMROUNI

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