Évaluation des Agrégés EPS – CAPN de révision de l’évaluation de la valeur professionnelle des agrégés des 4 et 5 mai 2021

capn

Déclaration FSU

Bilan recours RDVC PRAG de 2018 à 2020

Comme le prévoit La réglementation, la Commission Administrative Paritaire Nationale des agrégés (CAPN) a siégé pendant les 4 et 5 mai pour examiner les contestations d’appréciations finales de rendez-vous de carrière de l’année 2019-20.

Les contestations de l’appréciation finale sont en hausse car encore une fois, à réception de l’appréciation finale courant janvier, les collègues ont pu constater les travers dans lesquelles s’enferme notre ministère. En effet, alors même qu’aucun texte ne fixe de quotas pour l’évaluation professionnelle, ceux-ci sont bien présents dans la tête des évaluateurs et évaluatrices et aboutissent à des incompréhensions et des aberrations totales.

Une nouvelle fois donc, cette réception de l’appréciation a provoqué chez nombre de nos collègues colère et incompréhension car leur appréciation finale ne correspondait en rien aux niveaux cochés et/ou aux observations faites par leurs chefs d’établissement et IPR (dans le second degré). Nous avons eu des collègues ayant tous leurs items « excellent » et obtenant « très satisfaisant », nous avons eu des collègues ayant un mélange d’items « excellent » et « très satisfaisant » et obtenant « satisfaisant » en appréciation finale…

Rappelons que les décrets statutaires ne fixent à aucun moment des quotas sur l’appréciation finale. Quel que soit le rendez-vous de carrière, les collègues pourraient très bien être classés à 80% dans le niveau « excellent ». D’ailleurs quand il y avait encore des notes pédagogiques et que les inspections avaient une grille cible, elles plaçaient bien plus de 30% des collègues dans les notes correspondantes au grand choix. Que ne dirait-t-on aux collègues s’ils fonctionnaient avec des quotas prédéterminés pour leurs classes ?!

Le SNEP avec la FSU a défendu lors de la CAPN (près de 18h de visio en deux jours !) les collègues qui ont porté des recours et continuera de défendre une évaluation formatrice, exempte de quotas, déconnectée de la carrière des collègues.

Il y a eu au total 423 contestations se répartissant en 44 pour le 6ème, 133 au 8ème et 246 au 9ème échelon.
Les modifications ont été nombreuses et ont permis de dépasser largement les « quotas » que voulait fixer l’administration mais cette question des quotas est restée bien présente dans les réponses et blocages de l’administration.

Pour le 6ème échelon 38 collègues sur 44 (soit plus de 86 % des demandeurs) ont vu leur appréciation réhaussée ainsi que 120 collègues sur 133 (soit plus de 90 % des demandeurs) pour le 8ème échelon.

Au 9ème échelon les discussions se sont tendues, en effet le ministère avait en entrée de commission un peu plus de 33% d’appréciation excellent pour ce 3ème rendez-vous de carrière et est resté bloqué sur des questions de pourcentage, alors même que ces pourcentages n’ont aucun sens sur une évaluation professionnelle. Malgré les demandes et protestations unanimes des organisations syndicales, le ministère n’est pas allé au-delà des collègues ayant 10 items excellent et 1 avis très satisfaisant pour modifier l’appréciation finale en excellent et a souhaité choisir 13 dossiers de collègues ayant 9 items excellent pour modifier leur appréciation finale.

Sur ce 9ème échelon, ce sont 117 appréciations finales sur 244 qui ont été modifiées (soit un peu plus de 47%).

L’attitude de l’administration ne peut que susciter incompréhension, frustration et amertume. Cette gestion purement administrative et technocratique des « ressources humaines » aboutit à des aberrations. Alors que modifier ces appréciations finales ne coûte rien au budget de l’éducation Nationale, n’engendrera pas plus de promotions à la hors classe, le ministère refuse, à nombre de ses personnels, juste la reconnaissance de leur investissement au sein de l’Education Nationale.

L’institution doit être capable de reconnaître la qualité et l’engagement de ses personnels qui après 15 ans et plus de carrière, donne beaucoup de leur temps pour rendre un service public d’éducation à la hauteur de nos ambitions pour la jeunesse.

Dans le cadre d’une évaluation objective et juste, la valeur professionnelle ne se contingente pas par avance !

Finalement 241 recours sur 423 ont abouti soit près de 57 % des recours mais bien plus auraient du pouvoir aboutir.

C’est un signal assez désastreux envoyé à la profession par un ministère hors sol et bien loin de comprendre l’investissement de la profession !

C’est bien pour les élèves et leurs familles que l’engagement doit se poursuivre car du côté du ministère l’école de la confiance ne reste que des mots vides de sens et d’actes concrets !


Benoît Chaisy
Commissaire paritaire agrégé SNEP-FSU
benoit.chaisy@snepfsu.net

PARTAGER
IMPRIMER

Nos lecteurs aiment aussi...