Le SNEP a tenu son stage national Égalité à destination des militant·es les 30 et 31 mars derniers. Les travaux menés au cours de ces deux jours feront l’objet d’une publication prochainement. Dans cet article, nous abordons déjà quelques éléments travaillés.
L’égalité sans condition comme horizon de non domination, comment agir en EPS ?
Le SNEP FSU est très attaché à la notion d’égalité sans condition, terme emprunté à Réjane Sénac dans le domaine des sciences politiques. Notre syndicat travaille au développement de cette notion en EPS. Le SNEP, en tant que porteur d’un projet pour une EPS humaniste et émancipatrice, se doit d’être à l’avant-garde de propositions pour que notre discipline ne soit plus productrice et reproductrice de stéréotypes, mais devienne un espace de conquête pour une égalité sans condition. Lors du stage, ont été interrogées les pratiques scolaires, d’orientation, évaluatives et de formation des personnels pour penser une EPS qui propose des apprentissages effectifs pour toutes et tous, qui évalue sans discriminer, qui enseigne sans mise en place de dispositifs qui enfermeraient dans des stéréotypes. Loïc Szerdahelyi, a participé à ces travaux en présentant ses ré- flexions autour de la notion d’égalité sans condition dans le domaine de l’école et de l’EPS. Il a également mis en exergue le dernier livre qu’il a coordonné « Quelle égalité pour l’école ? »
Sortir des assignations sexuées dans la tenue en EPS, enjeu de lutte pour l’égalité filles-garçons
La sexualisation du corps des femmes et les interdits qui s’y rapportent sont toujours d’actualité. L’histoire de la tenue des sportives, l’étude de règlements intérieurs d’établissements scolaires et d’EPS, les prises de position des fédérations sportives, l’importance que les médias accordent à l’esthétique montrent les injonctions qui sont faites aux femmes sur la manière de s’habiller dans le sport. S’habiller comme elles le souhaitent, constitue encore un élément fort de la lutte des femmes pour aller vers une égalité réelle. Souvent, le monde de l’école et de l’EPS reproduit les stéréotypes liés à la tenue en portant un jugement « moral », au lieu de s’attacher à la fonctionnalité des vêtements et leur adaptabilité à une pratique propice aux apprentissages et aux progrès des élèves.
Inclure les personnes engagées dans un parcours transitionnel et faire connaître leurs besoins, enjeu fondamental pour l’EPS
L’école et l’EPS doivent évoluer pour mieux inclure la diversité, les différentes identités de genre et lutter contre les discriminations. Que ce soit par ses structures (vestiaires, toilettes, internats) ou dans ses pratiques (barèmes, langage), l’école fonctionne sur un modèle très bi-catégorisé avec les filles d’un côté et les garçons de l’autre. La circulaire du 29 septembre 2021, « Pour une meilleure prise en compte des questions relatives à l’identité de genre en milieu scolaire », même si elle comporte quelques insuffisances, constitue une avancée. Celle-ci rappelle la nécessaire prise en compte de l’expression de genre des élèves, que ce soit dans les lieux d’intimité, dans le choix du prénom ou relativement à la tenue vestimentaire. Le SNEP-FSU développe la réflexion sur cette question. Lors du stage, l’association OUTrans, qui travaille également avec la FSGT et intervient dans les établissements scolaires a présenté ses travaux. Elle est à l’origine, notamment, de la charte « Sport & Trans » pour faciliter et promouvoir l’inclusion des personnes trans et non binaires et afin de favoriser leur pratique sportive.