CDN des 26 et 27 août 2020 – Introduction

Après près de 6 mois sans se voir en instance, il est difficile de faire un point de situation. Si la période a été vide de contacts directs entre nous, elle n’aura pas été vide d’évènements de toute nature. Impossible d’en faire le tour sans prendre un temps interminable pour une utilité non évidente… Je propose donc de nous centrer sur la dernière période qui, avec le remaniement, nous montre crument ce qu’est le macronisme. Les périodes de crises ont ceci de positif qu’elles révèlent souvent ce que nous sommes et entre pandémie, canicule et crise économique, le moins que l’on puisse dire est que nous sommes « servis » …

Nous aurions pu nous intéresser à la situation internationale tant elle est révélatrice de l’état du monde, du recul des démocraties, de la dangerosité des populismes, des effets néfastes de la mondialisation et du libéralisme. On aurait ainsi pu parler de gouvernants tels que Boris Johnson, Trump, Bolsonaro et consorts qui se sont illustrés dans la gestion de la pandémie, de Poutine et de sa découverte du vaccin, de Loukachenko en Biélorussie qui après avoir préconisé la vodka pour combattre le virus pratique l’emprisonnement massif contre le virus des contestataires, d’Erdogan qui se rêve comme nouvel empereur ottoman et fait monter les tensions internationale, de la situation de Hong Kong que la Chine veut remettre à sa botte mais on aurait pu tout aussi bien évoquer la prise en compte des questions écologiques par les états entre ceux qui naviguent sous pavillons de complaisance et provoquent des situations comme à Beyrouth ou encore la marée noire à l’île Maurice… et dans tout cela un Macron qui, comme c’est l’habitude sur la scène française, cherche à l’internationale les raisons de se faire mousser puisqu’en France sa cote de popularité reste désespérément basse. Il joue et surjoue son action au niveau européen notamment dans la construction d’un plan de relance.

Bref, il y aurait vraiment de quoi faire mais on va se concentrer sur quelques éléments de la situation française qui donne à eux seuls déjà pas mal de grains à moudre…

Les impacts et leçons de la pandémie

Depuis le début de la crise sanitaire, on assiste à un grand bal des faux culs avec des politiques qui cherchent des solutions à des problèmes qu’ils ont par ailleurs créé par les choix politiques et les politiques qu’ils mènent… Il fallait donc parvenir à assurer la santé et la sécurité de tous, sans casser le modèle économique et sans avouer que les manques, les pénuries, les difficultés n’avaient qu’une origine, les politiques libérales et d’austérité (on a pu le mesurer avec l’épisode des masques ou encore du nombre de lits à disposition en réa par exemple) … Certes, la connaissance du virus, de sa dangerosité, de son mode de transmission ont évolué de jour en jour et évolue toujours mais cela ne peut expliquer la navigation à vue que nous avons vécue et que nous revivons actuellement avec des choses incompréhensibles. Si la France a été classée parmi les pays les plus stricts sur les mesures pendant le confinement, alors qu’une deuxième vague semble en passe d’arriver, elle est maintenant en queue de peloton tant l’assouplissement est important. Mais, entre-temps, un impératif pèse dans toutes les décisions : la nécessaire relance économique !

Cette crise sanitaire a d’ores et déjà des impacts importants qu’il ne faut pas nier :

Au plan économique

Après une perte de 5,9% au premier trimestre, le deuxième trimestre a connu un recul de 13,8% du PIB. On a parlé d’effondrement de l’économie française mais ce peut être encore plus grave apparemment puisque l’OCDE projette qu’en cas de seconde vague la France sera une des économies la plus touchée au monde. La consommation des ménages qui avait chuté de 35% pendant le confinement pour revenir ensuite à la normale connait une baisse moyenne de 11%, le pouvoir d’achat baisse de 0,3%, Cette baisse de consommation logique a engendré, par peur d’un avenir plus qu’incertain un regain de l’épargne. Les taux d’épargne ont atteint des records. On atteint 75 milliards d’euros épargnés.

Les exportations quant à elles ont chuté de 25,5%… De grandes entreprises sont dans le rouge : Air France, SNCF (38 milliards de dettes), Renault Nissan… quand dans le même temps d’autres entreprises se sont gavées comme notamment les GAFA (4900 milliards en bourse). En trois mois (d’avril à juin), +40% pour Amazon, +11% pour Apple et Facebook. 

Même si l’ensemble de ces éléments recouvrent une réalité, l’hypermédiatisation des difficultés économiques joue une nouvelle fois un rôle alarmiste, visant à faire peur et accepter des reculs sociaux par soucis de participer de l’effort de relance. Quitte d’ailleurs à s’inoculer soi-même le poison…

Ainsi les APC (Accords de Performance Collective) que nous avions dénoncé lors du mouvement contre la réforme du droit du travail et qui permettent de revoir le temps de travail et les rémunérations sont de plus en plus utilisés et signé par des orgas syndicales… Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un chantage à l’emploi puisqu’une fois l’accord passé ou tu entres dans le moule ou tu es licencié…

Les aides, les sommes débloquées pour le plan de relance économique son essentiellement tournées vers les entreprises et notamment les grandes entreprises qui non seulement usent de plus en plus des APS mais continuent à gaver les actionnaires et, même si des menaces de sanctions ont plané, ont profité pleinement du chômage partiel pour avoir du travail gratuit, payé par le contribuable… D’après les premiers chiffres ce seraient quand même près d’un tiers des entreprises qui auraient pratiqué ce détournement sur base de chantage à l’emploi…

Par ailleurs et dans le même fil montrant que les solutions envisagées par certains sont dans la continuité des politiques menées, certains essayistes (Hakim El Karaoui) suggèrent de baisser les pensions des retraités pour qu’ils participent eux aussi à « l’effort de guerre » contre les effets du coronavirus qui va impacter fortement les salariés et les jeunes…  

Sur le terrain de l’emploi

La banque de France estime que le taux de chômage pourrait grimper de 8,1% fin 2019 à 11,8% au premier trimestre 2021 soit plus de 6 millions de demandeurs d’emploi.  

Pour autant, et on le voit tous, il n’y a pas de refondation des modèles économiques pour la relance. On injecte l’argent pour repartir comme avant.  

Le gouvernement tente d’endiguer cette hausse prévisible du chômage en tentant d’agir notamment sur le chômage des jeunes. Il lance un Plan d’urgence de 6,5 milliards pour l’emploi des jeunes ce qui n’est pas négligeable mais ces aides aux entreprises favoriserontelles l’embauche ? il est permis d’en douter… entre mesures à destination des entreprises et mesures visant à sortir les jeunes des chiffres du chômage, on cherche ce qui peut être nouveau ici même si cet ensemble n’est pas à rejeter (prime à l’embauche, extension des actions de formation, soutien à l’apprentissage, relance des contrats aidés… contrats aidés que le gouvernement précédent s’était acharné à supprimer estimant cette mesure sans effet…)

Macron l’avait pourtant dit, rien ne serait plus comme avant… On allait repenser les modèles pour rapatrier les productions essentielles, assurer la transition écologique, revoir les fondamentaux… rien ne point au jour d’aujourd’hui et nous nous retrouvons avec une crise sanitaire doublé de crises écologiques avec les impacts du réchauffement climatique et les canicules à répétition, économique, démocratique et à n’en pas douter sociale…

Le confinement aura été le révélateur aux yeux de l’opinion publique des inégalités sociales, territoriales… L’emploi du numérique aura aussi participé de cette démonstration en mettant au jour la réalité de la fracture numérique corrélé à la fracture sociale ; ce qui interroge fortement la mise en œuvre à marche forcée de la numérisation des services publics… 12,8% des personnes n’ont pas un débit suffisant pour faire les différentes opérations. Pour l’INSEE en 2019, 1 français sur 6 n’utilise pas internet, 1 sur 3 manque de compétences numériques (taux supérieur chez les personnes âgées), 1 étudiant sur 4 a manqué des cours en ligne… Par ailleurs, d’après les études menées et toutes profession confondue, le télétravail a généré en moyenne un surplus de 2h hebdomadaire. Atomisation du monde du travail, individualisation, surcharge et flicage du travail… Si le numérique et le télétravail deviennent l’avenir du travail, quand on sait que déjà de grandes entreprises opère du dumping en allant chercher des compétences à moindre coût à l’autre bout du monde, les courbes du chômage risquent de ne pas s’inverser de sitôt…

Au plan politique

Le confinement a été l’occasion d’un report des réformes de l’assurance chômage et des retraites. Très vite pourtant la reprise de ces dossiers a été annoncée avec soi-disant une nouvelle méthode, celle de Castex qui dit vouloir renouer le dialogue avec les forces sociales… Y croire ou pas, peu importe puisque sur le fond rien ne change vraiment des projets portés jusqu’alors. En dehors de cela, plusieurs dossiers sont à l’ordre du jour : une loi bioéthique (dont un des aspects, la PMA a été voté à l’assemblée après débat par 75 députés sur 577 – 55 voix Pour-, un projet de loi contre les séparatismes, les propositions de la convention citoyenne pour le climat, le plan de relance, la réforme de la dépendance… 

Concernant donc la réforme des retraites, un nouveau calendrier s’annonce avec une reprise des discussions à l’automne pour une finalisation en 2023. La volonté, semble-t-il est d’en conserver les grands axes. Le calendrier sera assez difficile compte tenu des prochaines échéances : départementales et régionales en mars 21 puis présidentielles en mars 22 et peut peut-être nous être profitable dans la lutte contre cette réforme néfaste…

S’agissant des 146 propositions émanant de la convention pour le climat, elles devraient pour partie donner lieu à une discussion au parlement pour la construction d’un projet de loi. Cette dernière est annoncée pour janvier 2021. Pompili, la nouvelle ministre en charge des questions écologiques, assure que plus d’un tiers des mesures seraient reprises, le reste relevant de textes réglementaires mais quand on connait la valeur de ses engagements qu’on peut mesurer avec la réintroduction des néonicotinoïdes jusqu’en 2023, on peut être plus que sceptique sur les retombées réelles des futures mesures et de leur temporalité d’application éventuelle…

Face aux manquements constatés à l’hôpital qui ont explosés aux visages de tous et qui ont généré un élan de soutien massif aux revendications du secteur de la santé, le gouvernement n’a pas eu d’autres choix que d’ouvrir des discussions. Dans ce Ségur de la santé, on a quand même réussi l’exploit d’oublier des personnels comme par exemple les sages-femmes d’où une séance de rattrapage dans l’urgence avec une sorte de SEGUR2… Ce n’est ici qu’une illustration supplémentaire de l’amateurisme avec lequel les différentes questions sont traitées…

7,5 milliards ont donc été dégagé lors de ce Ségur dont 1,6 pour le privé en termes de rallonge salariale. Cet accord a été validé par FO, l’UNSA et la CFDT uniquement, les autres syndicats estimant que ce « plan » ne résout en rien les problèmes de l’hôpital. En effet, ces mesures ne seraient effectives qu’en 2021, elles ouvrent la voie à un assouplissement des 35h pour permettre l’augmentation des HS et cette augmentation salariale ne s’accompagnerait pas d’une augmentation du budget de la sécurité sociale et ne serait permise que par redéploiements donc en continuant la politique de casse comme la fermeture de lits par exemple.

Un épisode de l’été n’aura échappé à personne même s’il ne présentait aucun intérêt, c’est celui du remaniement. On allait voir ce qu’on allait voir, le suspense a duré quelque peu mais au final on a assisté à un mauvais polar, mal ficelé qui ne débouche sur rien d’autre que sur la confirmation d’une ligne politique de droite répondant à cette maxime : Il faut que tout change pour que rien ne change. Pour autant quelques signaux se révèle encore plus négatifs pour les questions qui nous occupent : Amélie de Montchalin qui exècre les fonctionnaires à la Fonction Publique, Darmanin, accusé de viol, au ministère de l’intérieur, Dupond Moretti garde de sceaux alors qu’il a passé sa carrière professionnelle à conspuer les magistrats, Blanquer confirmé et renforcé (même si ce n’était pas ce qu’il voulait) avec l’adjonction des sports, d’un secrétariat d’Etat chargé de l’Education Prioritaire (Nathalie Elimas) et du secrétariat d’état sur la jeunesse et l’engagement (Sarah El Hairy)…  

Darmanin quant à lui joue la ligne Sarkozy, emploie des mots et des petites phrases provocatrices comme lorsqu’il dit que lorsque qu’il entend le terme « violence policière », il s’« étouffe » … Il prône une violence de la police qu’il qualifie de légitime contre une forme qui serait illégitime mais ce qui peut être légitimé, ce n’est pas la violence mais l’emploi de la force publique dans un cadre très strict et très précis qu’il ne faut pas comprendre comme un usage de la violence …. L’emploi de la force revêt certes une certaine forme de violence mais ne se réduit en aucun cas à l’acception de violence tel qu’il l’emploie… Il reprend la rhétorique et les mots de l’extrême droite employés par Le Pen et Ciotti comme notamment l’« ensauvagement ». Il y a une extrémisation du discours qui ne vise qu’à détourner l’attention, jeter un voile sur ses accusations de viol qui le fragilise mais aussi à aller séduire l’électorat de la droite dure et de l’extrême droite.

Pour parfaire une forme de durcissement de cette nouvelle organisation gouvernementale, on assiste sous la férule de Macron à une valse des préfets pour installer des proches (18 nouveaux, 15 mutations).

Bref, sans rejeter d’un revers de main l’ensemble des mesures qui ont pu être prises, il ne faudrait pas tomber dans des formes de nihilisme facile qu’une présentation rapide pourrait engendrer, ce qui a été fait n’est pas rien mais ce qui est contestable c’est qu’il n’y a aucun changement de cap réel alors même qu’il s’agissait d’une demande très forte de la population.

Ça donne le sentiment qu’aucune leçon n’a réellement été tiré.

S’agissant de l’Ecole :

Nous sommes en pleine préparation d’une rentrée qui, même si la volonté est de tout faire pour qu’elle se déroule presque normalement, ne sera pas ordinaire. L’envie de reprendre e plus normalement possible est présent mais se heurte à la réalité d’une épidémie qui perdure.

Alors qu’on assiste à un rebond et que les mesures se durcissent partout, le Protocole sanitaire à l’Education nationale est assoupli pour permettre la rentrée de tous les élèves et personnels. L’incompréhension est totale, le flou patent…  

Nous avons vécu une période avant les vacances scolaires où régnait flottement et errements gravissimes et nous avons le sentiment d’être partis pour revivre la même chose en cette rentrée scolaire…  

Pour notre discipline et après de nombreuses interpellations et demandes, aucun texte spécifique n’a été construit jusqu’alors. Lundi 24 août au matin, le SNEP a eu un contact avec le cabinet sur la question du protocole et a pu exposer les problématiques spécifiques qui se pose quant à l’enseignement de l’EPS. L’après-midi, dans le cadre d’une délégation FSU, le SNEP a rencontré le ministre et a à nouveau porté l’exigence d’un texte de cadrage pour répondre aux questions qui se posent : port du masque et activité physique, port du masque pour les enseignants dans un contexte bruyant et dans des grands espaces, usage des vestiaires, désinfection du matériel, activités possibles et celles à proscrire, activité de rentrée pour les classes de terminale qui vont être très vite confrontées au premier CCF et alors que les programmations sont d’ores et déjà construite et les salles réservées etc. (préconisation IG)

Le ministre a reconnu la légitimité des questions et l’impensé du protocole en l’état. Un accord a été trouvé pour la construction avec la DGESCO d’un texte spécifique pour l’EPS et l’enseignement des APS.

Avant d’en connaitre le résultat, l’action du SNEP aura été prépondérante même si nous aurions préféré que ces réflexions puissent être bien plus anticipée.

Nous avons profité par ailleurs de cette audience pour « saluer » le ministre qui devient maintenant un interlocuteur plus que privilégié du SNEP puisque ministre de l’EN, ministre de sports et président de l’UNSS… Nous lui avons dit que nous en profiterions pour l’interpeller encore plus et que d’ores et déjà nous solliciterons une audience pour discuter d’une politique publique du sport en France qui prenne en compte l’ensemble des composantes et qui construise des cohérences.

Lors de cette audience, d’autres points ont été abordés : la revalorisation salariale

Si le ministre affirme que la revalorisation salariale est toujours à l’ordre du jour, il n’a pas changé de fusil d’épaule et reste sur les propositions faites : essentiellement des primes et à destination des plus jeunes, de la rémunération au mérite. Quant à espérer une réelle revalorisation de l’ensemble des personnels, Amélie De Montchalin l’a écarté d’emblée : gel de la valeur du point d’indice confirmé, prolongation de la GIPA pour deux ans…  

Dans les inflexions qui ne sont pas de bons signaux certaines tiennent d’engagements déjà rognés d’autres à des formulations qui permettent le plus grand doute. Sur les engagements rognés, chacun a pu voir que les 500 millions promis au budget 21 se sont mués en 400 millions voire aux dernières nouvelles 350… Sur le reste, la nouveauté est l’emploi à répétition du terme « éventuel ». La pseudo négociation ouverte pour le budget 21 devait fixer les lignes pour la construction d’un plan budgétaire pluriannuel, ça devient maintenant un éventuel plan budgétaire… La prime d’équipement réclamée suite à l’imposition du télétravail subit également le même sort… Avec le SNUEP, nous avons remis sur le tapis la pondération pour les classes à examen, le ministre s’y est dit sensible (mais ce n’est pas la première fois) mais probablement que cela pourrait, dans son esprit entrer dans les facteurs de revalorisation par une augmentation de la prime…

Sans trop détailler, quelques chiffres de la note de l’Insee du 21 juillet qui détaille les salaires des agents de la fonction publique d’État (FPE) en 2018. Le salaire net moyen des fonctionnaires baisse de 1,4 %” et le pouvoir d’achat du salaire net baisse de 1,8 % en moyenne. Les enseignants, de catégorie A, qui représentent la moitié des effectifs des fonctionnaires de la FPE, perçoivent en moyenne 1,5 % de moins sur un an. Pour la catégorie B, c’est une baisse de 2,0 % et pour la catégorie C de 1,4 %. À profil identique, les femmes perçoivent en moyenne 3,0 % de moins que les hommes à âge, grade, catégorie et statut égaux ! Ces quelques éléments devraient militer fortement pour que nous construisions les mobilisations pour parvenir au dégel de la valeur du point d’indice seul garant d’une revalorisation pour tous les agents juste et équitable.

Nous avons, entre autres choses, évoqué les retombées catastrophiques de la loi de transformation de la Fonction publique (dont c’est l’anniversaire) notamment lors des mutations. Un bilan sera fait mais d’ores et déjà la DGRH, qui même si elle n’en dit mot devant le ministre partage un certain nombre de constat, cherche des moyens pour travailler avec les organisations syndicales. Le nouveau contexte politique, l’approche de 2022 peut être un moment opportun pour envisager des pistes permettant de travailler sur la gestion des personnels sans revenir sur la loi. Pour autant, cette perspective d’abrogation doit rester notre objectif principal.

Un petit mot sur le 2s2C, ce fameux dispositif transitoire sur lequel le ministère réfléchit pour le rendre pérenne mais plus sur le périscolaire en période hors COVID… Les anciens ministres, chantres de l’accompagnement éducatif et du SPAM nous éclaire fortement sur cette question du 2S2C et confirme si besoin en était la justesse de nos analyses. Analysant le nouveau périmètre de l’Education nationale, LAMOUR déclare dans la presse « Si grâce à cela elle (sousentendu Maracinéanu) arrive contrairement à ses prédécesseurs à faire en sorte que le sport, comme il est pratiqué dans les clubs, trouve sa place dans le monde scolaire, à travers notamment l’intervention d’éducateurs sportifs de club, pendant le temps scolaire du secteur primaire, alors je dis que ça vaut le coup ! La grande faiblesse du mouvement sportif aujourd’hui, c’est son incapacité à être un intervenant régulier dans le champ scolaire ». Masseglia, adepte des vestes double face, opère un petit changement de discours, ne souhaitant plus voir les clubs investir l’école. Il souhaite un aménagement des temps scolaires pour permettre aux jeunes d’aller dans les clubs et développer des passerelles.

Le mois de juillet a été également propice à quelques changements que je ne développerai pas mais pour en citer quelques-uns : les E3C deviennent évaluations communes. JO du 30 juillet, notes de services et arrêtés précisent ces modalités d’évaluation mais aussi des changements programmatiques, sans concertations avec le terrain, pendant les vacances…

J’aurais pu parler bien plus longuement parce que j’ai évacué de cette présentation des questions essentielles qui pourront revenir dans le débat. Je pense notamment à la question du sport, de l’UNSS dont nous n’avons pour l’heure aucune nouvelle, à celle du supérieur, de la formation des enseignants etc.

Dans ce contexte sombre, il faut bien mesurer que le syndicalisme n’a pas été absent loin de là. Certes il est mis en difficulté par le contexte sanitaire et le manque d’échanges, de contacts mais il a été très actif et certaines positions portent son empreinte. Nous sommes face à un rouleau compresseur, ce n’est pas une nouvelle, mais nous ne devons pas minorer la force collective, le SEGUR par exemple est là pour le démontrer.

Ce syndicalisme construit d’ores et déjà des mobilisations pour peser sur les orientations et décisions du gouvernement. Ainsi, le BDFN de lundi, a pris la décision de soutenir la journée d’action du 17 septembre. Pour l’heure les modalités de la participation de la FSU n’ont pas été arrêtée encore et le seront dès début septembre. 

Une interpro est convoquée ce jeudi et envisage d’y porter la nécessité de construire un appel centré sur l’emploi (public et privé) et les salaires en insistant sur les situations de précarité et de pauvreté qui devraient faire l’objet de plans d’urgence. Il est en effet inconcevable de voir les milliards distribués à droite et à gauche sans que soit envisagé à aucun moment d’abonder le budget de l’Education nationale. Je pense qu’il va falloir à un moment donné reprendre le chemin des mobilisations budgétaires comme on les connaissait dans le passé…

Dans les perspectives nous avons aussi en discussion une action de manifestations dans le cadre ‘plus jamais ça » sur urgence sociale et climatique le samedi 26 septembre, la réunion du collectif se tient aujourd’hui.

Je pense, pour ma part, et c’est un débat que nous devons avoir, que nous sommes devant une période propice pour porter nos revendications. En premier lieu parce que des infléchissements sont possible suite au remaniement. Non pas parce que les nouveaux acteurs seraient porteurs de nouveaux projets mais simplement parce que nous approchons d’échéances électorales majeures. En second lieu parce que le nouveau périmètre de l’Education nationale est un moment à  saisir fortement pour travailler une politique du sport en France dans laquelle l’EPS et le sport scolaire aurait toute sa place. Enfin parce qu’il nous faut mettre le plus possible dans l’espace public nos propositions pour enrichir le débat politique et travailler à une alternative. Travail qu’il nous faut commencer dès maintenant, que le congrès continuera et développera. Bref, je trouve le moment opportun mais ce n’est que mon appréciation…

Cette première partie de débat devrait donc être tournée sur ces questions générales, de l’opportunité de construire les mobilisations dès maintenant. On se réserve la seconde partie du débat sur les questions plus spécifiques de l’école, des conditions de rentrée et la perspective d’une semaine de l’EPS.

Bref, compte tenu de ce que les collègues ont en tête qui doit probablement être fortement tourné vers les problématiques de rentrée (et c’est tout à fait normal) vous semble-t-il opportun de construire les mobilisations nécessaires dès maintenant et juger vous la période comme favorable aux développements de ces initiatives.

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