CDN des 20 et 21 octobre 2022 – Texte Action

Notre CDN se place dans la continuité de nos dernières instances et ne fait que confirmer les analyses qui y ont été portées. Les conflits internationaux, les positions réactionnaires notamment vis-à-vis du droit des femmes, la montée des extrêmes droites, impactent politiquement, économiquement et socialement notre pays. L’inflation est toujours plus importante et met en difficulté nombre de nos concitoyen-nes surtout les plus fragiles. La revendication d’une répartition plus juste des richesses est de plus en plus vive et les mobilisations dans différents secteurs se multiplient comme notamment dans les raffineries. La question des salaires, des conditions de travail quand un-e enseignant-e sur deux s’estime en surcharge de travail, des orientations du système éducatif dévoilées fortement à l’occasion de la réforme de la voie professionnelle, véritable casse du système public d’éducation, sont maintenant très présentes dans l’espace public. Les semaines à venir seront donc déterminantes pour contester ces orientations en construisant des luttes collectives pour les inverser. Malgré ce contexte social effervescent, l’utilisation du 49.3 autour du PLF 2023 démontre une nouvelle fois que le gouvernement ne change pas d’orientation. Pire, non seulement des amendements positifs votés et validés ont été supprimés dans le texte définitif comme l’exit tax, mais des amendements de la droite ont été intégrés pour baisser encore la fiscalité des entreprises confirmant et confortant l’image d’un président des riches. De la même manière, les atteintes à la liberté syndicale, au droit de grève et de manifestation, aux attaques des forces de l’ordre contre les manifestations comme celle du 18 octobre à Paris ou encore les nombreuses gardes à vue d’élèves, montrent que le logiciel néolibéral et autoritaire se poursuit contrairement aux déclarations et font courir le risque d’une difficulté plus grande dans la construction des mobilisations et du rapport de force. Les revendications spécifiques du SNEP-FSU, ses initiatives doivent se coordonner aux mobilisations sociales en cours ou en construction. Les orientations du SNEP-FSU prises pour notre secteur sont porteuses d’un autre choix de société et d’une toute autre orientation éducative.

Concernant la position du SNEP-FSU quant à l’organisation de la coupe du monde de football au Qatar, un texte dédié sera mis en ligne.

Dans ce contexte, le CDN du SNEP-FSU réuni les 20 et 21 octobre 2022, se fixe la feuille de route suivante :

Mobilisations

Compte tenu des conditions de construction de la mobilisation, l’appel à la grève et aux manifestations contre la réforme de la voie professionnelle a été une réussite (62% de grévistes en LP). Un rebond a été discuté en intersyndicale et la date du 17 novembre a été retenue pour une nouvelle journée. D’ici cette journée qu’il nous faut réussir, le CDN appelle les militant-es à rencontrer la profession pour la mobiliser et discuter du fond idéologique qui dessine une réforme globale du système éducatif qui impactera tous les niveaux. Cette rencontre doit permettre la construction et la popularisation d’alternatives.

Après les mobilisations sociales des 29 septembre, 16 puis 18 octobre en interprofessionnelle, de nouvelles discussions s’ouvrent. Ces discussions entre partis politiques, associations et syndicats ont permis de relever le caractère complémentaire des deux initiatives. Le SNEP-FSU appelle à ce que ces discussions puissent aboutir à un mouvement social d’ampleur sur les dossiers majeurs pour l’ensemble de la population : salaires, pensions, retraites, emplois, services publics…

Problématique énergétique

Face aux coûts de l’Energie et aux demandes faites aux établissements de réduire leurs dépenses notamment en baissant le chauffage, le SNEP-FSU produira une note d’aide à l’intervention auprès des Collectivités Territoriales et lors des Conseils d’Administration budgétaires à venir (kit budget).

De la même manière, il produira un document d’aide pour intervenir sur la question des équipements sportifs (piscines, gymnases) qui viendraient à fermer ou à subir une baisse drastique le chauffage pour réduire les coûts de fonctionnement.

Suite à l’alerte de Valenciennes, le SNEP-FSU a envoyé un communiqué de presse et s’est adressé au ministère de l’Education nationale et à la première ministre pour que le droit à l’éducation et l’accès aux savoirs dans notre discipline soient garantis dans le cadre du service public d’éducation.

Le SNEP-FSU est et sera aux côtés de tous les établissements touchés par cette problématique.

Retraites

Le SNEP et la FSU sont partie prenante des négociations avec le ministère du travail auprès duquel ils réaffirment leur opposition absolue, comme une majorité de la population, à tout report de l’âge légal de départ à la retraite et à une augmentation de la durée de cotisation tout en restant ouvert aux concertations sur son champ spécifique. Le SNEP et la FSU porteront la revendication d’un retour à un âge de départ légal à la retraite à 60 ans avec un taux de remplacement de 75 % et l’abandon su système de décote.

 Cette phase de négociation doit aussi être l’occasion de gagner de nouveaux droits à partir de la spécificité d’exercice des métiers d’enseignant·e d’EPS et de professeur·e de sport et l’usure professionnelle (ex pénibilité) qu’elle engendre. L’objectif est d’obtenir entre autres, le retour de la CPA, l’aménagement des fins de carrières et l’allongement des congés maternité avec une prise en compte des impacts et une amélioration des droits ouverts aux titre des enfants.

Le CDN appelle dès à présent l’ensemble des bureaux et militant.es à déposer des heures d’informations syndicales dans les établissements et de proposer des stages retraites fédéraux et/ou spécifique SNEP-FSU pour armer la profession dans la perspective de la construction de mobilisations massives dans un périmètre syndical le plus large possible. Une page spéciale sur le site sera créée à cet effet.

Le SNEP-FSU portera au sein des instances de la FSU l’exigence d’une mobilisation rapidement planifiée et propose la date symbolique du 5 décembre en résonnance aux luttes initiées en 2019. Il s’inscrira dans le calendrier qui sera défini en interprofessionnel.

Budget/emploi

Le Projet de Loi de Finances programme 500 suppressions de postes dans le second degré public. Alors que la situation de rentrée est catastrophique, de nouvelles dégradations se profilent pour le Service Public d’Education et l’EPS.

L’adoption par 49.3 du PLF et PLFSS 2023 à l’AN montre la posture d’un gouvernement qui refuse toute inflexion de sa politique. Le rapport de force pour l’Ecole, avec les parents et les élu.es doit donc s’amplifier.

Le SNEP-FSU a interpellé les groupes parlementaires et appelle les sections à relayer les revendications localement. 

Le CDN appelle à programmer massivement des stages Agir pour anticiper les CA DHG. Il invite à des prises de contacts avec les fédérations de parents d’élèves, à la médiatisation des problèmes de remplacement et aux développements des mobilisations (conférences de presse…) lors des CTA de décembre/ Janvier. 

Le besoin d’un plan de recrutement pluriannuel de 1500 postes par an pendant plus de 5 ans devra résonner lors de la semaine de l’EPS. Pour permettre d’obtenir les 4 h pour tous et toutes, ces recrutements devront être augmentés significativement. 

Semaine de l’EPS

La 3eme édition de la semaine de l’EPS se tiendra du 14 au 18 Novembre 2022. Après la réussite médiatique des 2 premières éditions qui a notamment permis de parler du besoin des pratiques physiques en France, cette semaine sera l’occasion de remettre sur le devant la scène le besoin de « plus et mieux d’EPS » pour les élèves.

Le SNEP-FSU continuera d’affirmer que la réponse aux enjeux pour notre jeunesse passe par la mise en place de plus d’EPS en revendiquant massivement les « 4 heures pour tous et toutes » sur toute la scolarité et non des dispositifs aussi réduits qu’inégalitaires tels que le 2S2C ou les « 2h de sport de plus en collège ». 

De nombreuses rencontres sont déjà programmées durant cette semaine et il faut d’ores et déjà :

  • Entrer toutes les initiatives sur le site dédié (même les rencontres « juste avant » ou « juste après ») 
  • Anticiper la visibilité des actions (presse, banderole, photos revendicatives, communiqués de presses, conférences de presse, réseaux sociaux, tractage …)
  • Travailler les alliances (parents, élu.es, fédérations…)

Dès le retour des congés, le matériel de campagne (courriers types, affichettes, projet de communiqué de presse, etc…) sera envoyé aux militant.es.

Elections professionnelles

Dans le contexte d’affaiblissement de l’EPS (emploi, contenus, effectifs par classe, heures manquantes…), de l’Ecole (« job dating », formation initiale, voie professionnelle, salaires, enseignement supérieur…), de la Fonction Publique (contractualisation, loi LTFP, paritarisme), le SNEP-FSU appelle à faire de ces élections professionnelles un moment incontournable du vote de tous les personnels.

A moins de six semaines de l’ouverture de la période de vote le 1er décembre, l’ensemble des équipes militantes doit être mobilisé. Finalisation du maillage, préparation de la campagne d’appels, information des collègues, organisations de rencontres et de réunions thématiques locales avec les enseignants d’EPS et plus largement avec l’ensemble des personnels en lien avec les autres syndicats de la FSU…seront les priorités à mettre en œuvre pour permettre à celle-ci de recueillir un maximum de suffrages. Les enseignant.es d’EPS, les PTP Sport doivent et peuvent contribuer à faire progresser le vote FSU et ainsi assurer sa réussite. C’est le défi que nous devons relever collectivement pour gagner en représentativité et disposer de moyens syndicaux qui nous permettent de mener à bien notre activité syndicale.

Avec l’engagement de tous et toutes, la FSU peut reprendre la 1ere place à la Fonction Publique d’Etat, ce sera un signal fort pour l’avenir des Services Publics et du syndicalisme que nous portons.

Débats locaux éducation

« L’école du futur » de Macron s’inscrit pleinement dans une vision inégalitaire, minimaliste et utilitariste du système scolaire qui, loin de résoudre les difficultés récurrentes de l’école française, ne fera que les accentuer. Les concertations locales, déclinaison du CNR, organisées sur la base du volontariat et étroitement liées aux évaluations d’établissement ne représentent qu’un outil au service de sa construction qu’il faut refuser et combattre.

Le SNEP-FSU mettra à disposition de la profession un document mettant en évidence les enjeux et les dangers du processus de contractualisation induit par ces concertations. Il appelle aussi les collègues à intervenir dans les CA (un modèle sera fourni) et à organiser des HIS pour d’une part dénoncer les finalités du projet dans sa globalité et d’autre part alerter sur la méthode utilisée.

Partout où les concertations se mettraient toutefois en place, le SNEP-FSU appelle la profession à faire connaître nos revendications et propositions pour une école démocratique et émancipatrice. Ces collègues étudieront, en fonction des débats et des constructions locales, l’opportunité de continuer à s’y investir.

Education prioritaire

Les mesures prises par le MEN pour l’éducation prioritaire conduisent à penser qu’il ne s’agit pas de penser l’amélioration, ni même la transformation de l’éducation prioritaire mais bien sa suppression progressive. La contractualisation dotée de moyens trop faibles ne vise qu’à mettre en place des contreparties qui renforcent le localisme coupant davantage les établissements du cadre commun, national. Le SNEP-FSU revendique, au contraire, le renforcement des moyens (DHG, postes, budget) dans les établissements classés en éducation prioritaire. Ces moyens doivent permettre un certain nombre de mesures comme la création de postes d’EPS surnuméraire. Le périmètre même des établissements doit être élargi en fonction de réels besoins des établissements et du public scolaire. Les lycées, notamment, doivent en faire partie.

Le SNEP-FSU s’inscrira, lors de la « semaine de l’EPS », aussi dans l’initiative fédérale du 17 novembre en appelant les collègues à participer au webinaire consacré à l’éducation prioritaire.

« 2 h de sport » au collège

Le dispositif dit « 2 h de sport » devrait être mis en place dans 147 établissements à la rentrée des vacances d’automne. La liste de ces collèges a été transmise à tous les S2 dans le dernier actu SNEP. Nous invitons les S2 à contacter les équipes EPS pour qu’elles remplissent l’enquête dédiée (ENQUETE SNEP-FSU dispositif « 2h de sport en plus au collège » – Google Forms). La revendication du SNEP-FSU reste d’obtenir des moyens pour la mise en place des 4h d’EPS et des conditions favorables pour faire vivre le sport scolaire dans tous les établissements.

Salaires et pensions

La question salariale reste plus que jamais d’actualité bien que le gouvernement ait été obligé de consentir le dégel et la revalorisation de 3,5% de la valeur du point d’indice. Cette dernière, compte tenu de l’inflation (6 à 7%) conduit à la troisième plus grande perte de pouvoir d’achat depuis 20 ans.

Le compte n’y est pas comme cela a pu être porté lors des mobilisations du 29 sept et 18 oct. Le projet de budget et les perspectives ouvertes dans le cadre du PACTE Enseignant (alors même que le temps médian de travail des enseignant-es est déjà de 43h) ne répondent absolument pas aux besoins et aux revendications que nous portons : 70 pts d’indice supplémentaires pour l’ensemble des échelons, 10% de revalorisation immédiate du point d’indice et rattrapage des pertes subies. 160 milliards d’€ sont distribués chaque année aux entreprises, le besoin pour la revalorisation dans l’Education nationale s’élèverait à hauteur de 5 ou 6 milliards par an… il est donc possible de revaloriser les salaires. Le SNEP-FSU continuera de porter ces revendications dans les négociations et de construire avec les personnels les initiatives qui permettront d’obtenir satisfaction pour une juste revalorisation de nos métiers. C’est une exigence pour reconnaitre notre engagement. Cet enjeu couplé à l’amélioration des conditions de travail est déterminant pour l’attractivité de nos métiers.

La question des pensions, salaire continué, est tout aussi problématique et exige là aussi des avancées pour répondre aux revendications portées par le G9 dont, notamment, le rattrapage des pertes subies.

Le CDN appelle au développement et une plus grande médiatisation d’une campagne sur les salaires.

Syndicalisation

L’ensemble des actions, mobilisations et revendications doivent concourir à porter la question de la syndicalisation avec détermination. Augmenter le rapport de force passe par un renforcement de l’outil syndical.

Le début d’année est encourageant avec une avance importante chez les nouveaux adhérent.es (dont stagiaires). L’activité menée en ce début d’année a permis de démultiplier les contacts pour l’adhésion.

Le contexte concernant l’EPS, les affectations des stagiaires, la situation de l’Ecole (réforme de la voie professionnelle, « job dating », manque de profs, effectifs par classe…), la situation sociale (salaires, retraites…), sont des éléments importants à prendre en compte. A ce titre, le nombre très élevé de Nouveaux/Nouvelles « Ancien-nes Adhérent-es » est un indicateur intéressant.

Le CDN appelle à continuer de renforcer le SNEP-FSU à chaque rencontre (stage, manifestation, appels…).

Le mois de novembre, verra de nombreuses initiatives :

  • Courrier national aux NAJ du 1er trimestre (mi-Novembre)
  • 2eme quinzaine « 1000 appels » à anticiper pour chaque section du 14 au 25 Novembre
  • Arrivée du SNEP-Atout pour les adhérent.es à la mi-Novembre.

Tous les contacts avec les collègues devront mettre en perspectives les Elections Professionnelles et l’adhésion.

Adopté à l’unanimité moins une abstention.

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