Ces dix dernières années, le nombre de contractuel·les enseignant·es a augmenté fortement, augmentation renforcée depuis 2019 par la Loi de Transformation de la Fonction Publique qui facilite et renforce le recours aux contrats pour exercer les missions de service public.
La réduction des ouvertures de postes aux concours empêche un grand nombre de candidat·es d’accéder à l’emploi titulaire, Encouragé par les dispositions de la Loi de Transformation de la Fonction Publique de 2019, le recours aux contractuel·les coûte moins cher (pas de titularisation, droits moindres en termes de carrière, de retraite).
Recruter des fonctionnaires relève d’un vrai choix de société, pour un service public d’éducation déployé sur l’ensemble du territoire.
Un autre élément semble entrer en jeu, comme si être sous contrat avait à voir avec la liberté face à un statut de fonctionnaire décrit comme rigide.
Quelle liberté ?
Celle d’un personnel dépendant, malléable, avec peu de garanties collectives, en insécurité professionnelle et personnelle malgré les promesses mensongères de certains rectorats (contrat à l’année, d’affectation au plus près de chez soi, rémunération selon le parcours professionnel, formation, accompagnement…).
Le statut de fonctionnaire garantit l’indépendance face au pouvoir, un déroulement de carrière, des droits inscrits dans la loi, les mêmes pour tous et toutes ; et cela dans le seul but de rechercher l’efficacité, le·la fonctionnaire n’ayant qu’à se soucier du service pour lequel il·elle a été recruté·e.
La concurrence s’installe insidieusement, accusant les contractuel·les d’être responsables des difficultés des titulaires, notamment en termes de mutations ; les mouvements inter / intra académiques se grippent d’années en années.
Quel que soit le statut, les conditions de travail et de rémunérations sont dégradées. Le ministère est en panne, des postes restent vacants, les remplacements ne sont pas assurés, des milliers d’heures d’enseignement sont perdues pour nos élèves.
Par le recours massif aux personnels précaires, variable d’ajustement d’un budget de l’Éducation Nationale en berne, le ministère orchestre une vaste opération de fragilisation de l’École et de la Fonction Publique, notamment par la division des personnels.
Face au gouvernement qui veut diviser les personnels, le SNEP-FSU construit du collectif pour combattre la précarité, gagner sur l’attractivité du métier et défendre le service public d’éducation.
Nathalie BOJKO