Par le Secrétariat national du SNEP-FSU
Pour celles et ceux qui en doutaient encore, le vrai visage de l’EPS, du sport scolaire et du sport, porté par le gouvernement, s’est découvert à l’occasion de l’accueil des médaillés olympiques à l’Élysée. L’objet n’est pas la démocratisation des APSA, mais bel et bien de faire briller la France sur la scène internationale. Pour cela, on vise à calquer le modèle anglais en privilégiant le financement des seuls athlètes susceptibles de remporter des médailles…
Le sport pour tous, l’EPS, le sport scolaire ne sont pas une priorité et on comprend mieux les velléités de ne pas les développer mais, au contraire, de faire entrer les clubs dans l’école par les opérations « un club-une école », « bouger 30 minutes », « 2S2C »… Dès lors, pourquoi recruter davantage ? Pourquoi investir fortement dans des installations sportives quand il suffit de développer des structures extérieures permettant des pratiques libres et, malheureusement, bien souvent sexuées ? Pourquoi renforcer la formation initiale et continue des enseignants quand bouger sans contenus suffit aux ambitions développées ? Les budgets 2022 présentent bien ces manques d’ambition. L’heure ne semble donc pas aux investissements massifs, malgré les enseignements tirés de la période pandémique, de l’augmentation des inégalités même au plan des pratiques, des alertes des différents médecins et chercheurs sur l’augmentation de la sédentarité, de l’obésité… Les réponses aux interpellations sont toujours de même nature. La France dépense beaucoup et n’aurait plus les moyens… Pourtant, après les Panama Papers, et maintenant les Pandora Papers, chacun peut voir que de l’argent, il y en a, mais que ce dernier échappe à l’impôt grâce à l’évasion, l’optimisation fiscale et les paradis fiscaux. En France, ce sont entre 60 et 80 milliards qui n’entrent pas dans les caisses de l’État, soit l’équivalent du budget de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports et de l’Enseignement Supérieur.
Interpeller tous les élus, agir pour une tout autre politique plus redistributive et permettant le développement des services publics, dont ceux de l’École et du Sport, est une nécessité. La période des élections présidentielle et législatives nous donne cette opportunité et c’est la raison pour laquelle le SNEP-FSU lance une grande campagne pour l’EPS avec le slogan « 4h d’EPS de la sixième à la terminale ».
Nous vous invitons à participer activement à toutes les initiatives et à y porter votre voix, celle de la profession et celles des jeunes.