Déclaration liminaire FSU au CSA MJS du 12/07/24

decla js

Ce CSA MJS se tient à la veille des Jeux Olympiques et Paralympiques mais aussi au lendemain d’élections législatives anticipées. L’extrême droite a été battue dans les urnes, son programme raciste et antisocial ne sera pas mis en œuvre. C’est un énorme soulagement pour la FSU qui a contribué à la mobilisation intersyndicale et de la société civile. Pour autant, nous sommes conscients que les idées d’extrême droite sont largement ancrées dans notre société, comme l’illustrent notamment les agissements violents et les expressions racistes qui ont eu lieu ces dernières semaines. Le Président de la République porte une lourde responsabilité. Ses politiques de destruction des services publics et des solidarités ont contribué à la désespérance sociale, tout comme son mépris face aux mobilisations contre sa réforme des retraites. Et aujourd’hui encore, il persiste et signe en refusant la démission du Premier Ministre tout en contestant le périmètre de la nouvelle majorité dont devrait découler la composition du futur gouvernement. Dans quel climat vont se dérouler les Jeux Olympiques et Paralympiques ???

Le futur gouvernement va devoir répondre aux attentes qui se sont massivement exprimées dans les urnes. Face au sentiment d’abandon, il y a urgence à reconstruire et consolider les services publics comme outils de solidarité et de lutte contre les inégalités au cœur de notre modèle social ; il faut donc renforcer les services publics et conforter la Fonction Publique.

La FSU exige aussi que des mesures d’urgence soient prises, telles que l’augmentation des salaires et des pensions, ainsi que l’abrogation de la réforme des retraites, de l’assurance chômage, de la loi de Transformation de la Fonction publique et de la loi Immigration.

Dans l’Education, les mesures choc des savoirs, la réforme de la formation initiale des enseignant·es et celle des lycées professionnels doivent être abandonnées. Parcoursup doit être abrogé et des places doivent être créées dans les universités.

Pour la jeunesse, la FSU revendique des politiques publiques éducatives et sportives ayant un objectif de démocratisation des pratiques et d’émancipation. Le Service National Universel doit être abandonné. La jeunesse s’est engagée dans ces élections et a voté en majorité pour le projet du nouveau front populaire ; c’est un affront que le Président lui fait, en ne respectant pas les principes démocratiques. Comment ne pas comprendre que nourrir la colère des jeunes avec des injonctions paradoxales de devoir participer et s’engager d’une part et le mépris de l’expression d’une volonté de changement d’autre part ne créera rien de bon ? La prise en compte des réalités quotidiennes et des conditions de vie et d’espérance de ces jeunes doit être au centre des réflexions pour construire un véritable projet de société où chaque jeune aura sa place et aura accès à des services publics gratuits qui participent de son autonomie, aussi bien financière qu’en termes de santé, d’éducation, de mobilité, d’accès au logement, à la culture et au sport.

Sur le sport et pour répondre aux objectifs d’une nation plus sportive, les horaires obligatoires d’EPS doivent être augmentés pour atteindre 4 heures par semaine tout au long de la scolarité (revendication du SNEP-FSU reprise dans le programme du Nouveau front Populaire). Parallèlement, le sport associatif doit être davantage soutenu, encouragé et valorisé, mais aussi accompagné.

Et d’une manière générale, pour l’ensemble du secteur associatif (sport/éducation populaire/ autres domaines), la FSU exige l’abandon du contrat d’engagement républicain, qui est un affront au monde associatif.

Telles sont les orientations que la FSU aimerait voir dans les prochaines directives nationales d’orientation ministérielles (DNO). Mais au lieu de ça, la ministre Nicole Belloubet s’est dépêchée de faire publier la directive de rentrée, avant d’annoncer cette semaine, en multilatérale, l’évolution du dispositif 2 heures de sport, dont tout le monde reconnait pourtant l’échec, tandis qu’Amélie Oudéa-Castéra continue de suivre le parcours de la flamme comme si de rien n’était…

Pour la FSU, l’héritage des JOP doit être un ministère J&S renforcé, ayant la main sur ses crédits et ses personnels, ce qui suppose la suppression des agences (ANS et ASC). Car seules des politiques publiques nationales, s’appuyant sur l’expertise de fonctionnaires valorisés et reconnus, sont en mesure de lutter contre les inégalités sociales et territoriales.

Points plus spécifiques sur lesquels la FSU souhaite attirer l’attention de l’Administration

  • Rémunération et carrières des PTP JS

Comme vous le savez, la FSU continue de revendiquer des mesures indiciaires pour toutes et tous, plutôt que des valorisations indemnitaires pour certain.es. A ce titre, les propositions récentes de l’Administration concernant le RIFSEEP des PTP JS ne nous conviennent pas ; la FSU refuse que la moitié des crédits destinés à la revalorisation 2024 soit réservée à des mesures individualisées et exige, comme ce fut le cas en 2023, que la majorité des crédits 2024 de revalorisation bénéficie au plus grand nombre de collègues. Par ailleurs, s’agissant des mesures relatives aux carrières, la FSU revendique une mise en œuvre rapide de la transposition des avancées obtenues par les enseignant.es concernant l’accès à la hors classe et à la classe exceptionnelle aux PTP JS.

  • Formation continue des personnels J&S

Lors du dernier CSA MJS, nous avons voté le prochain plan national de formation, tout en vous alertant sur les difficultés des agent.es à pouvoir en bénéficier, notamment dans le contexte de restrictions budgétaires imposées aux services de l’Education Nationale. Depuis, nous avons reçu et transmis de nouvelles alertes sur des DRAJES et des rectorats qui indiquent aux agent.es qu’ils n’ont plus d’argent à consacrer à la formation continue des personnels en 2024 ! L’école des cadres du sport collectionne elle aussi ce type de retours.

  • Affectation des lauréat.es aux concours J&S 2024

Il semblerait que les services ne fassent pas remonter suffisamment de postes à leur proposer, notamment s’agissant des postes de CAS ! C’est incompréhensible et inadmissible, non seulement pour les lauréat.es aux concours qui sont dans l’expectative, alors qu’ils/elles doivent organiser un déménagement familial, mais aussi pour les agent.es de la DGRH qui gèrent les personnels J&S et travaillent dans des conditions de stress et d’épuisement, et enfin cela interroge sur les conséquences en matière de qualité des services publics ; les rectorats préfèrent-ils le sous-effectif ou le recours à des contractuels ?

Par ailleurs, quel sera l’opérateur de formation à la rentrée ?

  • Pôle ressources national sports de nature

Lors du dernier CSA ministériel, la Direction des Sports avait la volonté de nous rassurer au sujet du PRN sports de nature. Or, force est de constater que le bateau PRN continue sa dérive sans capitaine, sans appel à candidature, après pourtant 20 ans de services rendus aux réseaux J&S, territoriaux et associatifs… A l’inverse, le service à compétences nationales « montagne » bénéficie d’autres impulsions et d’autres moyens !

  • Création des services de sécurité et de défense dans les rectorats

Ce point étant à l’ordre du jour de ce CSA MJS, nous développerons tout à l’heure les raisons pour lesquelles nous y sommes opposés.

Pour le reste, nos précédentes déclarations en CSA MJS restent valables. Merci de votre attention.

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