Selon le rapport du COR, les évolutions de la part des dépenses de retraite resteraient tout à fait contrôlées jusqu’en 2070. Sur l’ensemble de la période, cette part resterait stable à 13,7 % du PIB. Les dépenses n’exploseraient d’ailleurs pas car, depuis 1993, les réformes successives ont fait leur ravage, en réduisant les droits.
Toujours la même rhétorique
L’impossible financement des retraites est une antienne du discours libéral et un mensonge permettant d’avaliser le dogme faisant des cotisations sociales des « charges » insupportables. S’ajoutent maintenant de nouveaux arguments en invoquant les besoins en termes de dépendance, de santé ou encore d’éducation…
Alors que le COR projette un âge de départ moyen à 63,7 ans en 2040 sans réforme et qu’actuellement plus de la moitié des salariés sont sortis de l’emploi à 62 ans, reporter à 65 ans l’âge légal est injustifiable, aussi bien économiquement que politiquement.
Report de l’âge injustifié
Il n’est donc pas acceptable de limiter a priori les ressources destinées au financement des retraites, car cela reviendrait à appauvrir les retraité·es par rapport aux actives et actifs, et à pousser celles et ceux qui le peuvent à recourir à l’épargne et aux dispositifs de retraite par capitalisation. Sur ces questions de protection sociale, il n’y a pas de conflits entre les générations : les retraité·es portent les mêmes revendications que les salarié·es pour les services publics, la justice sociale et fiscale, ainsi que pour une santé de qualité accessibles à toutes et tous.
C’est l’enjeu des batailles à venir.