Conseil d’Administration AEFE – Juin 2019 – Déclaration des syndicats de la FSU

Pour l’information des administratrices et des administrateurs, nous rappellerons brièvement quelques points énoncés au Comité technique du 18 juin dernier.

En France, le climat social est excessivement tendu : projet de loi Fonction publique avec la suppression des CHSCT, suppression programmée des commissions paritaires qui installerait officiellement le fait du prince et la plus totale opacité sur les carrières et les mutations des personnels, ainsi que le recours encouragé à la contractualisation.

À l’Éducation nationale, c’est le règne du silence et du mépris. Le Ministre impose ses réformes contre la majorité de la profession : elles creuseront des inégalités déjà insupportables, tout comme elles provoqueront la désorganisation des établissements, la dévalorisation des diplômes et un appauvrissement de l’offre d’éducation. C’est l’avenir d’une grande partie de la jeunesse qui est compromis. À l’étranger, l’impact sur l’enseignement des langues et notamment celui de la langue nationale du pays d’accueil est un problème urgent qu’il faut régler.

Il en est de même avec les détachements et notamment leurs renouvellements dans le premier degré : leur gestion désastreuse associée à la baisse des places et admissions aux concours, et aux réductions de postes dans les départements et académies, les rendront toujours plus difficiles.

Le dialogue social est à la peine, à l’AEFE aussi ! Nous lançons des alertes sans obtenir de réponse sur des sujets importants pour la vie du réseau et pour l’avenir. Des personnels sont mis en cause, menacés de fin de mission à la fin du mois de juin, sans aucune possibilité de faire valoir leurs droits, qui devraient pourtant être garantis par la direction de l’Agence.

Pour nous, ce n’est pas cela, l’Etablissement public !

Les évolutions CA après CA montrent que l’Agence s’éloigne de plus en plus de ses missions, cédant du terrain à la concurrence privée, y compris en mettant les moyens publics au service de celle-ci.

Depuis le début, la stratégie mise en place pour affaiblir l’Agence est simple : on porte sans cesse des coups à l’Etablissement public pour prouver qu’il va mal. Effectivement, les mesures budgétaires ont les conséquences que nous connaissons : suppression massive de postes de détachés, surcharge financière imposée aux établissements, appauvrissement de l’offre pédagogique, tout y est !

Pour la FSU, ce n’est pas une Agence faible qui pourra porter quelque projet que ce soit, y compris dans le cadre du doublement de la population scolaire et du développement du réseau. Il faut donner à l’Agence les moyens de réaffirmer sa prépondérance, son histoire, sa présence. Force est de constater que des zones historiques sont aujourd’hui affaiblies, d’autres condamnées, notamment dans des périmètres stratégiques (zone Sahel, périmètre de la francophonie). Sans un revirement rapide, c’est l’ensemble de l’édifice qui sera mis en danger.

Pour nous, ce sont ces bases qu’il faut revoir, ou, comme nous l’avons dit, l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger ne sera bientôt plus qu’un élément de l’histoire, qui par l’éducation, aura porté pendant quelques décennies, la diplomatie d’influence.

Depuis plus d’un an, on nous annonce une réforme, des projets élaborés autour d’auditions, de rapports, de séminaires. Pour nous, les années scolaires se suivent et se ressemblent : pour les élèves, gageons que l’établissement public aura à nouveau d’excellents résultats, et on nous expliquera qu’il faut donc tout changer car rien ne va. Pour les personnels, et une partie de l’administration, l’année aura consisté à se battre pour sauver les ETP, maintenir des enseignants en postes, et renouveler des détachements. Il n’est pas acceptable que ces activités continuent à prendre le pas sur le cœur de nos missions.

Il est donc urgent de prendre des mesures pérennes, constructives, qui consistent en autre chose que de fragiliser l’ensemble du réseau et de le dépouiller toujours plus.

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