En lien avec la future réforme FDE et la disparition d’une épreuve spécifique EPS au CRPE
Bonjour,
Cher Aurélien et membres de la C3D,
Suite à nos échanges en visio, nous officialisons par ce courrier notre demande envers la C3D de tout faire pour maintenir dans les STAPS l’offre de formation en licence EM, des parcours « 3-10 ans », « petite enfance », « enseignement en milieu primaire » ou autres appellations, préparant actuellement au CRPE et à l’enseignement de l’EPS en premier degré.
Nous voyons plusieurs raisons à cela :
- Depuis longtemps, les STAPS sont un vivier important pour le CRPE. À une époque, il y avait autant de candidat·es au CRPE sortant de STAPS que de Sciences de l’Éducation, soit presque 25 %. Les « parcours 3-10 ans » de STAPS sont donc une voie de réussite pour le CRPE.
- De très nombreux·ses étudiant·es issu·es de ces parcours deviennent ensuite dans les écoles de véritables personnes-ressources pour l’EPS1 , et participent à dynamiser les équipes d’enseignant·es. Ils et elles sont également de futur·es animateurs et animatrices de l’USEP. Ces étudiant·es venant de STAPS sont reconnu·es par tout le monde comme étant bien formé·es.
- Au-delà de l’enseignement, le secteur de la « petite enfance » représente un débouché potentiel dans les années à venir, notamment parce que la société évolue et que le sport (ou la motricité) pour les petits se développe (bébés-nageurs, baby-gym, baby-volley, baby-basket, pratiques partagées parents/enfants), dans les clubs, les associations, y compris dans les crèches.
Certes, la réforme qui nous est présentée est très problématique pour l’EPS en primaire, et par conséquent pour les parcours « 3-10 ans » :
- Avec la prévision de supprimer l’épreuve orale spécifique au CRPE (notons que cette suppression n’est pas encore actée, et que l’on peut encore la récupérer2 !).
- Avec la mise en place d’une licence spécifique préparatoire au CRPE, dont le ministère a pour objectif d’en faire la voie principale de réussite au CRPE des postes offerts au CRPE. Personne, à cette étape, ne peut dire combien d’étudiant·es choisiront cette filière qui n’offre qu’un seul débouché professionnel, d’autant que de nombreux·ses acteur·rices défendent l’idée que des étudiant·es venant de parcours divers sont une richesse pour le métier de PE, avec les exigences de la polyvalence.
- Quant à la dispense d’écrits d’admissibilité pour les étudiant·es, elle serait un coup d’arrêt pour les « parcours 3-10 ans ». Elle est cependant fortement contestée, parce qu’elle constitue une régression historique en termes d’ambition pour le professorat des écoles. Cette décision peut donc être revue pour cette réforme, si le rapport de force pèse suffisamment lourd.
C’est pourquoi, en même temps que nous demandons au ministère de revoir l’ensemble de ces questions, nous demandons à la C3D STAPS de ne surtout pas supprimer les parcours « 3-10 ans », et au contraire, de les promouvoir parce que ceux-ci sont une richesse aujourd’hui et le seront encore demain, dans le cadre de la nouvelle réforme. Nous nous faisons aussi le relais de nombre de nos collègues en STAPS.
Nous terminons ce courrier en rappelant nos revendications pour le CAPEPS : nous demandons toujours une épreuve spécifique à l’admission (oral 2) avec maintien de 3 prestations physiques et questionnement sur la pratique. Nous interpellons l’IG EPS et le MEN pour améliorer le projet de maquette. Le nombre et la nature des épreuves ainsi que le nombre de pratiques physiques est important parce que le CAPEPS pilote les formations et, sans place reconnue au concours, celles-ci pourraient, au vu du contexte austéritaire, s’en trouver fragilisées dans nombre de STAPS. Nous ne souhaitons pas voir les futur·es intervenant·es dans le champ des APSA, a fortiori pour l’école, très faibles au plan « moteur », ce qui serait quand même un comble.
Voilà nos remarques non exhaustives et nos demandes vers votre organisation qui regroupe tous les STAPS. Nous restons à votre disposition pour poursuivre nos échanges.
Recevez nos sentiments les meilleurs.
Pascal Anger, Secrétaire National – Secteur ESR
Coralie Bénech, Co-Secrétaire Générale
Gilles Renault, Responsable National STAPS
