Continuons à nous mobiliser collectivement pour notre service public, nos conditions de travail et de rémunération, bref, notre dignité et nos compétences professionnelles.
À cette heure, 05 septembre 13:30, nous venons d’apprendre enfin la nomination d’un nouveau Premier ministre, mais pas encore connaissance de ministres respectifs pour l’ESR et l’EN. Le président de la République refuse ce que tous ces prédécesseurs ont fait lorsqu’ils perdaient les législatives, c’est-à-dire nommer un·e Premier·ère ministre du camp arrivé en tête. Les prétextes invoqués et la situation actuelle minent notre démocratie et renforcent la progression de l’extrême droite et de l’abstention. Nous sommes confronté·es à « un hold-up » très grave sur la démocratie électorale.
Ces résultats des législatives traduisent, a minima, le refus de la poursuite des réformes néo-libérales et mortifères pour nos services publics, nos conditions de travail et dévalorisations salariales, entre autres… Mais aussi le refus de voir l’extrême droite (ED) arriver au pouvoir alors même que le président Macron en avait pris le risque !
Le président et les forces capitalistes (Medef en tête), avec l’arrivée en tête du Nouveau Front Populaire et de son programme, ne veulent même pas voir l’ombre de décisions concrètes advenir qui changeraient le quotidien d’une majorité de Français·es : décrets sur le SMIC, dégel du point d’indice, abrogation de la réforme des retraites, 4 heures EPS, école et cantines gratuites… L’idéologie dominante via ces médias combattent en décrédibilisant le fait que des alternatives existent et seraient permises par le fait d’élections démocratiques. La démocratie, à cette heure, est capturée et encastrée dans les choix faits d’abord par les décideurs de l’économie capitaliste (dont les marchés financiers).
Il faut aussi voir que le rapport de force actuel est le résultat de nombreuses batailles menées sans cesse, notamment par notre syndicalisme, dont celles des retraites. Il est fort probable que celle-ci soit « suspendue » au plus tard par l’Assemblée nationale (en octobre) et ce serait une victoire différée de la lutte syndicale, sociale et politique menée. La réforme de la FDE est «différée», l’acte 2 de la poursuite de la destruction de la fonction publique aussi… Certes, le statut quo est délétère. Mais Macron, et les forces qu’il représente, est empêché. La situation porte des points positifs et négatifs.
Aussi, il nous faut poursuivre nos mobilisations le plus collectivement possible, dans nos universités, du local au national, sur tous les sujets professionnels et les valeurs démocratiques, humanistes, que nous sommes censé·es porter et transmettre.
Le samedi 07 septembre est une étape pour que E. Macron respecte les résultats et laisse vivre la démocratie parlementaire et sociale. Pour le SNEP-FSU, la participation des citoyen·nes à ces manifestations, dans tous les départements, sera un signal fort contre la méthode du Président, mais aussi pour mettre la pression sur le futur gouvernement afin de faire entendre la volonté de rupture avec les politiques néo-libérales précédentes.
Pour le SNEP-FSU et son secteur ESR, avec les autres syndicats de la FSU, nous continuerons à revendiquer et mener campagne pour des moyens budgétaires et humains conséquents pour le service public de l’ESR, pour nos enseignements et recherches, nos composantes (STAPS, SUAPS-GÉ, INSEP…).
Le sujet de la revalorisation salariale et de la reconnaissance continuera à être un axe de nos revendications et de nos luttes. Dans le détail, nous demandons toujours l’alignement de la PES sur la C1, l’attribution de la prime d’attractivité EN à nos jeunes collègues dans le supérieur, le triplement du taux de l’heure complémentaire dans le cadre d’une liberté effective d’effectuer des HC et d’un plafonnement annuel à 100 HC. (Celles-ci ne doivent pas masquer le besoin de postes.) La revalorisation des responsabilités pédagogiques et administratives, l’augmentation des ratios d’accès à la HC et de la classe exceptionnelle pour permettre l’accès de tous·tes, et, en parallèle et plus globalement, le dégel du point d’indice (10 %) et de la revalorisation des grilles indiciaires de nos corps.
Parallèlement, en cette rentrée, nous alertons les collègues sur différents points.
Nous dénonçons la déconcentration, faite en catimini, en juillet, après les élections, du corps des Agrégé·es au niveau rectoral. Ce choix ne fera qu’amplifier les disparités et inégalités entre académies pour ce corps, comme c’est le cas actuellement pour les « PEPS ».
Nous dénonçons les manquements des rectorats et des universités dans le déroulement de carrière des personnels. Nous sommes alertés très fréquemment par des collègues n’ayant pas eu leur rendez-vous de carrière dans les temps. Nous invitons les collègues aux 6ème, 8ème et 9ème échelons à faire valoir leurs droits et à nous contacter le cas échéant. Les responsables nationaux et académiques du SNEP sont à vos côtés.
La réforme FDE et les concours en L3 ne sont pas mis en œuvre pour l’année 2024-2025. Retenons que toutes nos luttes n’ont pas été vaines et ont contribué à empêcher le passage en force encore prévu mi-juillet.
Nous revendiquons une tout autre réforme pour la FDE et les concours, dont leurs contenus (cf. nos analyses et propositions en CLIQUANT ICI).
Sur le niveau du concours, CLIQUEZ ICI.
Enfin, l’austérité budgétaire se fait sentir encore plus sévèrement dans les universités en cette rentrée : gel des recrutements, non renouvellement des postes après départs en retraite, pression sur les titulaires pour prendre des enseignements non pourvus. Faites-nous part en cette rentrée des difficultés professionnelles rencontrées dans vos établissements.
Une mobilisation du monde du travail et dans le cadre de l’intersyndicale professionnelle (CGT, FSU, Solidaire…) se prépare pour le mardi 1er octobre sur le sujet salarial, les services publics et la retraite.
Nous, les personnels, tenons debout l’Université et nous luttons pour un enseignement supérieur public de qualité.
Pour la construction du rapport de force, pour le refus de la résignation, pour échanger… Et pour rester solidaire, syndiquez-vous !
Pascal Anger – Gilles Renault – Secteur ESR du SNEP-FSU.
NB : n’oubliez pas, pour votre formation continue et face aux carences de l’institution, de consulter le site du Centre EPS et Société.
Le Centre EPS et Société est une association professionnelle, créée par le SNEP-FSU, qui s’est donné l’objectif de penser les questions de l’EPS dans ses rapports à l’école, à l’université, aux questions sociales et sportives et, plus largement, aux débats idéologiques de l’heure.
EPS & Société produit une revue, ContrePied, qui est publiée à 10 000 exemplaires. Chaque numéro anime une question professionnelle, dont les APSA. Plus de 50 numéros ont été édités à ce jour. Le SNEP-FSU offre chaque numéro à ses adhérent·es.