CDNE des 22 et 23 septembre 2022 – Texte Action

Après un été qui a révélé à nouveau la question de l’urgence climatique et écologique, la présente rentrée s’est déroulée dans le cadre d’une inflation galopante ; les prix explosent et les inégalités se creusent chaque jour davantage. Les choix économiques du gouvernement et du président Macron renforçant toujours plus le système capitaliste, aggravent l’existant et de nouvelles réformes anti sociales sont programmées (retraites, assurance chômage…). La crise systémique continue à alimenter l’extrême droite, en France comme ailleurs dans le monde et notamment en Europe.

Le président Macron affiche un mépris de classe particulièrement insupportable, adressé à la majorité des citoyen.nes. Le fait d’évoquer la fin de l’abondance et de l’insouciance alors que des millions de français n’arrivent pas à finir le mois car ils/elles vivent sous le seuil de pauvreté, montre, une nouvelle fois qu’il choisit la voie des inégalités, en dépit des annonces voire des mesures marginales sur le pouvoir d’achat. Dans le même temps des largesses sont concédées à celles et ceux qui cumulent des richesses insondables. Pour l’idéologie libérale chacun.e est responsable, seul.e, de son sort. Ainsi, les chômeurs et chômeuses seraient responsables de leur situation, ce qui justifie que le gouvernement et Macron s’attaquent à nouveau aux conditions d’indemnisation. Les annonces sur une nouvelle réforme des retraites confirment la tendance en cours. Le rallongement de la durée des cotisations et la baisse des pensions en sont le maître mot. Dans la Fonction Publique, la pénurie d’emploi est structurellement organisée. La Loi de Transformation de la Fonction Publique (LTFP) favorise le recours au contrat en lieu et place des titulaires. La Fonction publique de carrière (garantie par un statut pour être au service de l’intérêt général) glisse vers une FP d’emploi (synonyme de soumission aux désidératas de la hiérarchie). Les salaires stagnent, le pouvoir d’achat régresse, les conditions de travail se dégradent… Cette situation impacte fortement l’attractivité des métiers.

Au lieu de faire et partager une véritable analyse des causes des difficultés, les réformes envisagées vont continuer d’affaiblir les missions de service public d’éducation. L’autoévaluation des établissements servira à les mettre en concurrence. Les moyens seront assujettis aux projets locaux et non plus aux missions nationales. L’autonomie des établissements continue de se renforcer au détriment du cadre commun morcelant davantage l’éducation sur l’ensemble du territoire. Tout cela se fait au détriment d’une éducation ambitieuse au service de la réussite de toutes et tous et favorisant le développement de l’enseignement privé.

L’augmentation de salaires sera corrélée au « mérite » et au « travailler plus », alors que jamais une telle orientation n’a rendu plus efficace le système.

Les alternatives existent pour sortir du marasme dans lequel les politiques néo-libérales nous ont entrainés. La nouvelle donne politique doit permettre de faire résonner nos combats et revendications à l’Assemblée nationale. Nous devons interpeller les députés (à l’exception de ceux de l’extrême droite) pour porter les points majeurs de nos campagnes : salaires, emploi, conditions de travail, retraites… au plan général et au plan spécifique, les 4 h d’EPS.

L’urgence de la situation place notre syndicalisme devant d’énormes responsabilités.

Journée du 29 septembre

C’est pourquoi nous appelons à faire de la journée du 29 septembre sur les salaires, les services publics un premier temps fort pour imposer à ceux qui nous gouvernent une rupture nette avec les politiques menées jusqu’alors.

Le SNEP-FSU reste aussi attentif et intéressé à toutes constructions d’actions convergentes entre le mouvement syndical, associatif et des forces politiques pour porter des alternatives. Il portera cette volonté au sein de la FSU en l’invitant notamment, si les conditions sont réunies, à soutenir la marche contre la vie chère du 16 octobre.

Le SNEP avec la FSU s’attachera à populariser le plus largement la campagne pour la taxation des superprofits initiée dans le cadre du collectif « Plus Jamais Ça », alliance écologique et sociale

Le SNEP-FSU appelle à participer à la mobilisation du 28 septembre pour le droit à l’avortement.

Les élections professionnelles sont, dans un format nouveau et inédit, une échéance que le SNEP-FSU aborde avec toute la responsabilité historique qui est la sienne pour la défense de l’EPS, du sport scolaire, de l’Ecole publique, du Sport et de ses personnels.

Élections professionnelles

L’enjeu des élections professionnelles est considérable dans le contexte d’un service public gravement attaqué et dans le cadre des nouvelles dispositions liées à la LTFP. Il faut que la FSU reprenne la première place à la FPE et soit représentative à la FPT, que nous restions majoritaires à l’éducation, soyons représentatifs dans l’ensemble des secteurs que nous couvrons : Sport, Agriculture, Enseignement Supérieur, HDF. L’engagement de l’ensemble des équipes militantes sera déterminant pour que le vote FSU recueille le plus grand nombre de suffrages possible. Cette réussite conditionne les moyens syndicaux dont nous disposerons pour mener à bien notre activité.

La rencontre avec les personnels que nous représentons est essentielle pour y parvenir. Stages, HIS, visite d’établissements… seront déterminants pour gagner ces élections. Pour cela du matériel est disponible pour aller à la rencontre (stylos, affiches, visuels, vidéos, bulletins spéciaux…). Le travail fédéral doit être un moyen d’assurer un maillage efficace pour assurer notre présence partout et porter notre campagne.  Durant la période de vote, les appels téléphoniques devront être généralisés. L’envoi de SMS pour sensibiliser les collègues, en amont et à l’ouverture du vote, sera réalisé par le national.

L’heure est à la mobilisation générale pour faire gagner notre projet syndical pour l’EPS, le Sport, l’Ecole et nos métiers ! 

En décembre 2022, les personnels JS seront soumis pour la première fois au vote électronique ; ils seront donc confrontés au même genre de difficultés que celles rencontrées les agent.es de l’Education Nationale lors des précédentes élections professionnelles. Ils voteront pour désigner leurs représentants dans des instances nationales spécifiques JS (CSA ministériel JS et CAP nationale des personnels techniques et pédagogiques JS) mais aussi dans des instances de proximité qui, pour les agent.es JS affecté.es en rectorat ou DSDEN, seront communes avec les autres personnels relevant de l’Education Nationale (CSA académiques notamment).

Le SNEP-FSU appelle ses équipes militantes à aller à la rencontre des personnels JS et les inciter à voter massivement pour la FSU.

Expérimentation « 2 h de sport »

Le SNEP-FSU a été à l’offensive dès le mois de juin face au dispositif 2 heures de sport au collège, mettant en avant les concurrences directes avec l’EPS, l’AS et la superposition avec les sections sportives scolaires comme d’autres projets et dispositifs existants comme l’attestent les différentes remontées dont nous disposons. Certaines expérimentations sont décidées par les seuls chefs d’établissement, IA IPR, DASEN ou Recteur/rectrice, sans projet précis et sans l’aval des équipes et du CA. Pour nous la seule réponse à la problématique posée par le décrochage de la pratique physique, sportive et artistique et par la sédentarité grandissante est de porter les horaires obligatoires d’EPS à 4 heures hebdomadaires.

Les équipes d’EPS sont appelées à refuser la mise en place de ce dispositif dans leur établissement et à proposer l’expérimentation des 4 h d’EPS hebdomadaires. Le SNEP-FSU accompagnera les équipes chaque fois que nécessaire.

Éducation et EPS

Le plus et mieux d’Ecole est à la base du projet que continue de porter le SNEP-FSU.

Le projet de la réforme de la voie professionnelle calquée sur le modèle de l’apprentissage illustre une vision de la formation des jeunes utilitariste et orientée vers l’employabilité immédiate et de court terme. Il menace directement la vocation émancipatrice de l’enseignement professionnel sous statut scolaire des élèves, défendue par les syndicats de la FSU.

D’ores et déjà un plan d’action intégrant un temps fort éducation est en construction à la FSU. Le 18 octobre en sera la première pierre pour combattre le projet sur la voie professionnelle, projet comportant les demi-journées de découverte du monde professionnel au collège. Le CDNE appelle à faire du 18 octobre, journée d’action contre la réforme de la voie professionnelle regroupant l’ensemble de l’intersyndicale, une réussite pour peser dans le rapport de force engagé.


Le SNEP-FSU propose de multiplier, pendant la semaine de l’EPS, des rencontres avec la profession, les élu.es, les parent.es, pour porter nos propositions sur les 4h d’EPS (dont un plan massif de construction et de rénovation des installations sportives) et les rendre visibles dans les médias.

Le SNEP-FSU continuera à porter auprès des élu.es nos propositions alternatives pour les textes officiels (décret DNB, programmes, Bac…).

Syndicalisation

Même si le début d’année est encourageant tant en termes de contacts avec les collègues qu’en terme d’avance du nombre d’adhérent.es, le CDNE appelle tous et toutes les militant.es du SNEP-FSU à faire de l’adhésion une priorité du premier trimestre pour renforcer le rapport de forces et préparer les élections professionnelles. L’état de l’Ecole et de l’EPS à cette rentrée, les annonces sur la voie professionnelle, les retraites et les métiers, la réforme pressentie du collège, les dégradations provoquées par la réforme du lycée etc… appellent à ce que toute la profession se rassemble au sein du SNEP-FSU pour porter nos revendications.

Le CDNE appelle à la prise de contact avec les collègues et à la réussite de la campagne de syndicalisation 2022-2023 (formation des RS départementaux les 29 et 30 sept, sessions « 1000 appels », commission nationale syndicalisation du 3/10…). Chaque militant.e et adhérant.e peut contribuer au renforcement du SNEP-FSU en proposant l’adhésion.

Emploi

Le sous recrutement en EPS entraîne des conséquences lourdes sur la qualité et la continuité du service public, sur notre métier et nos conditions de travail (effectifs, HSA imposées, horaires obligatoires non respectés, remplacements nos assurés…).

Le ministère poursuit les suppressions de postes d’EPS, remet en cause nos qualifications alors que le nombre de candidat.es au concours permettrait de recruter beaucoup plus (plus de 3000 inscrit.es au CAPEPS externe 2022 pour 680 postes !). De plus, l’administration développe une mise en concurrence inadmissible entre contratuel.les et TZR concernant les affectations.

Le SNEP-FSU revendique :  

– la mise en place d’un plan pluri annuel de recrutement de 1500 postes par an pendant au moins 5 ans.

–  la nécessité d’un plan de titularisation sous conditions.

Nous appelons les sections académiques à développer les actions avec les étudiant.es STAPS autour de la revendication des « 1500 postes au CAPEPS ».

Le PLF 2023 sera en discussion à partir du mois d’Octobre à l’AN. Le SNEP-FSU s’adressera aux député.es pour porter les besoins en EPS.

Le CDNE appelle les équipes militantes et les collègues à se réunir (AG secteurs, départementales…) pour faire le bilan de la rentrée et mettre en œuvre le plan d’action adopté au CDNE. Porter la question de l’emploi en médiatisant la réalité de la rentrée auprès des parents et de l’opinion publique est nécessaire pour obtenir un plan d’urgence pour l’Ecole.

Formation Syndicale

Le CDNE appelle à développer et massifier la formation syndicale dans chaque département durant cette année 2022/2023. La compréhension des enjeux et les outils pour agir sont d’intérêt général. Nous invitons toutes les sections à faire connaître aux collègues leur plan de formation pour permettre des inscriptions massives et faire vivre le droit à congé pour formation syndicale.

Retraites

L’abandon du projet de réforme des retraites par point du gouvernement Macron est à mettre à l’actif des mobilisations massives de 2019.

D ‘une réforme structurelle il s’agit désormais de passer à une reforme paramétrique intégrant un recul de l’âge de la retraite et/ou un allongement de la durée de cotisation sous la forme d’un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale 2023. Ce recul est inacceptable.  

Tous les syndicats sont en désaccord avec ce projet de réforme ainsi que la manière d’y aboutir.

La direction nationale du SNEP-FSU appelle l’ensemble des militant.es à organiser partout avec les syndicats de la FSU des stages, des débats et heures d’info syndicales pour déconstruire les argumentaires néo-libéraux qui clament que notre système serait en péril alors que le récent rapport du COR le dément. Cela participera de la construction du rapport de force.

Égalité

Le congrès de Porticcio a acté la mise en place de la cellule de veille contre les violences sexuelles et sexistes. L’actualité nous rappelle l’urgence et la nécessité de cette cellule. Une présentation du fonctionnement de la cellule et de la formation de ses membres a été faite lors du CDNE. Les secrétaires et responsables nationaux participeront également à cette formation. Progressivement, les S2 et S3 ainsi que l’ensemble des militant.es du SNEP FSU seront formé.es aux VSS.

Le SNEP FSU expérimentera divers moyens pour favoriser la prise de responsabilité et de parole des femmes, dont la mise en place de réunions femmes possibles dans les différentes instances à tous les niveaux.

STAPS/INSPE/SUAPS-GE

Le SNEP-FSU, avec ses bureaux académiques développe son plan d’action syndicale pour reprendre pied dans la communauté universitaire (collègues et étudiants). La campagne d’affichage, la rencontre des personnels et des étudiants grâce au matériel diffusé et les assises nationales du sport à l’université de mars 2023 à Rennes 2 (SNEP-SNESUP-FSU) doivent contribuer à ce projet.

Adopté à l’unanimité

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