CDNE des 19 et 20 septembre 2024 – Texte Action

La situation internationale ne s’est pas améliorée avec le génocide en cours en Palestine et de nombreux conflits armés (Ukraine, Soudan…) perdurent et s’amplifient. Le risque d’embrasement au proche orient est plus fort que jamais sans que des solutions diplomatiques ne soient avancées. Ce sont les populations civiles qui en paient le plus lourd tribut avec une situation sanitaire désastreuse et des milliers de morts et de blessé.es. Le travail pour une justice et une paix durable est urgent. C’est le sens des manifestations qui se dérouleront le 21 septembre lors de la journée mondiale de la paix à laquelle la FSU participe. La reconnaissance de l’état de Palestine, au côté d’Israël, et l’arrêt des ventes d’armes à Israël doit contribuer à la construction de la paix.

Dans de très nombreux pays, sur tous les continents, les idées et mouvements d’extrême droite sont en progression. Des vérités alternatives, relevant la plupart du temps du révisionnisme, gagnent du terrain. L’accueil des étrangers ayant fui la guerre, la famine et l’exploitation dans leur pays, sont de plus en plus victimes de rejet, d’exclusion et de violences administratives, ce qui induit des situations dramatiques, en France et ailleurs en Europe. Dans ce contexte d’extrémisation de la pensée, les violences faites aux femmes se multiplient partout dans le monde y compris en France à travers des violences systémiques de culture du viol comme celles du procès Pélicot. Dans plusieurs pays, des reculs considérables des droits fondamentaux se multiplient. Les manifestations du 28 septembre, journée internationale du droit à l’avortement, revêtent une importance particulière face à des attaques en augmentation constante.

C’est dans ce contexte que la pauvreté et les inégalités progressent dans le monde entier et en France où les richesses produites et accumulées ne cessent d’augmenter. La fortune des 500 familles les plus riches s’élève à plus de 1200 M € soit 45% de PIB. Ce constat est d’autant plus visible dans les DROM, POM et « hors France », où le coût de la vie vient impacter le quotidien de la population.

En France, E. Macron, contrairement à ce qu’il affirme depuis des années, a permis au RN de progresser et se poser comme arbitre pour le choix du premier ministre. Ainsi c’est un premier ministre issu d’un groupe politique ultra minoritaire à l’AN qui a été nommé. Après ce coup de force anti démocratique en refusant de reconnaitre la victoire du NFP, il a mis en suspend la vie démocratique en mettant plus de cent jours pour choisir un premier ministre et en confiant les affaires courantes à un gouvernement démissionnaire, qui a d’ailleurs pris des initiatives allant au-delà des affaires courantes. Le SNEP FSU appelle à participer aux différentes initiatives qui seront organisées pour la défense et le respect de la démocratie.

Les attaques contre les services publics et ses agents continuent et risquent de se développer. Le dogme de la baisse de la dépense publique demeure la règle budgétaire. Pour l’ensemble de ces raisons le SNEP-FSU appelle à se mobiliser en participant aux grèves et aux manifestations du 1er octobre, pour les salaires, les retraites et les services publics.

Le groupe des 9 des retraitées se mobilisera le 9 octobre pour la revalorisation des pensions, la santé et les services publics. Le mercredi 9 octobre il appel à l’organisation de conférences de presse dans tous les départements et à Paris* sur un état des lieux. Cette journée est un point d’étape pour appeler à la multiplication de mobilisations et d’initiatives en territoires pour préparer une action nationale d’ici la fin de l’année.

L’économie capitaliste, grandement responsable du réchauffement climatique, n’est pas remise en cause alors que les experts estiment que l’année 2024 risque d’être la plus chaude jamais enregistrée. Par ailleurs, l’OMS évalue le nombre de décès dus à la canicule en Europe à 175 000 par an.

A l’Ecole, les politiques néo libérales continuent à affaiblir la voie professionnelle et ses certifications, à organiser la fin du collège unique et le tri social en poursuivant l’opération « choc des savoirs » et ce malgré la forte opposition des enseignants et parents d’élèves partout en France. Le SNEP et la FSU continuent de demander son abrogation. Le new public management continue à se déployer via le PACTE et autres dispositifs qui passe à l’étape 2. Le ministère l’impose au forceps en mettant la pression sur les personnels, notamment en pratiquant le chantage aux dispositifs (natation par exemple) La non-revalorisation du point d’indice alors que l’inflation perdure, entraine La baisse continue du pouvoir d’achat et dégrade les conditions de vie, c’est bien la question des salaires qu’il faut traiter et des moyens à l’éducation.

Lutter contre l’Extrême droite

Si le danger d’un gouvernement d’extrême droite a été momentanément écarté, le RN a toutefois obtenu un nombre de voix très conséquent. La responsabilité de notre syndicalisme est de faire la démonstration que le RN n’est en rien la solution aux problématiques écologiques, sociales et démocratiques. Le projet qu’il porte est écocidaire (démontage des éoliennes, retrait des subventions aux associations écologistes, relativisation du changement climatique…), méprisant socialement (refus de la hausse du SMIC, contre l’indexation des salaires sur les prix, contre le gel des loyers…) et porte un projet d’Ecole dangereux et rétrograde. Ses pratiques violentes, sexistes, racistes doivent être partout dénoncés. Lutter contre l’extrême droite c’est aussi participer aux collectifs du type VISA là où ils existent ainsi qu’aux mobilisations qui se construisent et se développent.

Poursuivre et amplifier la Campagne « 4 h d’EPS »

La campagne #EPS2024 initiée l’an dernier se prolonge et se renforce avec la volonté opiniâtre d’aller conquérir un véritable héritage des JOP pour la démocratisation d’accès à la pratique physique et sportive.

L’augmentation de l’horaire hebdomadaire d’EPS, au cœur de nos revendications, participe de la reconquête du sens du métier mais nécessite par ailleurs des conditions améliorées avec des équipements sportifs en nombre suffisant et de qualité d’usage suffisante.

La politique menée depuis 2017 par les gouvernements successifs sous la présidence d’E. Macron a dégradé la situation de l’EPS et du sport scolaire, comme en témoignent les enquêtes de rentrée :

  • des centaines d’heures non assurées en EPS,
  • des postes supprimés,
  • des déplacements chronophages pour se rendre sur des installations en nombre insuffisant, empêchant ainsi le respect de l’horaire réglementaire,
  • une mise en place de l’inclusion insatisfaisante en raison de l’absence d’AESH mais aussi de formation
  • des effectifs de classe trop chargés.

Le sens du métier est profondément touché par ces dégradations. Dans le même temps, les réformes concernant la fonction publique donnent une part accrue à la notion de contrat au détriment de l’indépendance du fonctionnaire et au management contre la responsabilité pourtant garante du respect de l’intérêt général. Le PACTE en est le dernier exemple.

Nos revendications étant apparues dans le contrat de législature de l’union des partis de gauche aux élections législatives anticipées, nous considérons ce moment politique propice à la poursuite d’une campagne d’influence auprès des élu·es, du monde du sport et des acteurs proches de notre champ professionnel.

Par ailleurs, la mise en lutte massive de la profession est indispensable et incontournable. Elle doit s’inscrire de manière centrale dans nos réflexions et dans l’activité des bureaux.

Pour conquérir un véritable « héritage des JOP », le SNEP FSU déploiera cette année une campagne pour :

  • A partir des résultats de l’enquête de rentrée, produire et diffuser des éléments saillants sur la situation de l’EPS et du métier sur le terrain (communiqués de presse locaux…)
  • Rencontrer la profession pour agir ensemble pour lier l’information et l’analyse ainsi que créer les conditions d’une prise de conscience politique et d’une mise en lutte

En réunissant des assemblées générales départementales dans le courant du premier trimestre

En utilisant tous les temps de rencontre : journées de l’EPS pour des contenus culturels exigeants, un retour à une évaluation spécifique au DNB et une transformation des épreuves du bac ; Stages syndicaux ; semaine de l’EPS etc.

  • Développer le rapport de forces concernant les équipements sportifs au travers d’une opération nationale de diagnostic et de revendication,
  • Traduire par une grande loi d’orientation et de programmation pour le sport l’ensemble des revendications pour la démocratisation d’accès à la pratique physique et sportive. Le lien EPS, sport scolaire et sport constituant alors l’axe original de notre revendication.
  • Interpeller et faire interpeller les groupes parlementaires (hors RN) pour demander un plan de recrutement
  • Mettre en place un baromètre sur le métier lors de la semaine de l’EPS

L’engagement de l’appareil militant, à tous les niveaux, sera déterminant. La structuration de la campagne présentée au CDNE doit permettre une anticipation de l’activité mais aussi de construire progressivement et collectivement les outils pour assurer sa réussite.

Etat des lieux

Le CDNE appelle à continuer de faire remplir l’enquête de rentrée afin d’avoir une connaissance fine de la situation de l’EPS sur les territoires. Dès maintenant et à l’issue de cette enquête dans les départements et académies, le CDNE appelle à prendre contact avec les collègues pour construire les luttes et revendications au regard des problématiques exposées (forfait AS, équipements…).

Pour plus d’un tiers des collèges la mise en place du « choc des savoirs » a impacté négativement l’EPS (EDT, dédoublement natation…). Ces impacts qui ressortent de notre enquête de rentrée doivent être utilisés dans la lutte pour l’abrogation des mesures choc des savoirs.

A la rentrée 2024, le SNEP-FSU a déjà recensé plus de 1 500 heures hebdomadaires non assurées. Le ministère (RERS 2024) comptabilise de la rentrée 2017 à la rentrée 2023, 1 379 suppressions d’emploi dans le second degré public, pour 28 150 élèves de plus. Sur la même période, il y a eu une explosion du recours à la précarité avec + 295% de contractuel.les (de 491 à 1 453).

 Le dernier rapport « regard sur l’éducation » 2024 montre que la France renforce malheureusement sa position de 1er pays d’Europe au regard du nombre d’élèves par classe.

A la veille des JOP, la ministre N. Belloubet a refusé notre demande de liste complémentaire au CAPEPS externe 2024 alors que les besoins sont criants.

C’est dans ce contexte qu’un rapport de l’IGESR et de l’inspection générale des finances a été rendu public début septembre. Ce rapport propose des pistes pour réduire la dépense publique dans l’éducation (suppression de classes en primaire et collèges, relever les seuils de dédoublement, fermeture d’établissements 1925 écoles et 33 collèges, suppression de plus de 1000 postes). Par ailleurs, alors que le budget de l’Etat 2025 se prépare, il est instillé dans le débat public la nécessaire « austérité » à venir.

Sport scolaire

Le sport scolaire est attaqué depuis plusieurs années. Par touches successives c’est le service public du sport scolaire qui est fragilisé avec une volonté déguisée de fédéraliser l’UNSS sur le modèle des fédérations sportives.

Après l’augmentation de l’affiliation (+ 20€) et du prix de la licence (+ 9 %), l’exclusion du sport scolaire dans le dispositif « pass’sport », le maintien de l’accord transport, la baisse des IMP A pour la coordination des districts dans 7 académies et probablement d’autres que nous ignorons à cette heure, la DN UNSS et le ministère ne travaillent décidément pas pour les AS !

Malgré les avancées obtenues par le SNEP-FSU et les élu·es des AS lors de la réunion spéciale des membres de l’AG UNSS le 10 septembre dernier relative au Règlement Fédéral (intégration dans la liste 2 des APSA non listées, ré-équilibrage des crédits d’animation entre le programme national et le programme territorial) le compte n’y est pas.

Les catégories d’âges des APSA de la liste 1 sont maintenues. Au-delà des problèmes évidents de sécurité notamment dans les sports collectifs, c’est l’inscription et la fidélisation des benjamin·es en collège et des cadet·tes en lycée qui risque d’être mises à mal. C’est l’avenir de nos AS et de l’UNSS qui se joue.

Le SNEP-FSU exige une nouvelle politique pour le développement du sport scolaire et une nouvelle gouvernance budgétaire.

Le SNEP-FSU avec toute la profession, ne doit pas laisser faire, c’est pourquoi nous invitons tous et toutes les collègues à contribuer à la réussite des actions suivantes :

  • Poursuivre et amplifier l’opération courrier sur les catégories d’âges pour les AS qui ne l’auraient pas encore fait
  • Demander la tenue urgente de CDUNSS et CRUNSS pour que le programme territorial soit partagé
  • Signer et faire signer les pétitions en cours contre la baisse des IMP.A pour la coordination des districts UNSS
  • Diffuser auprès de la profession les conséquences locales (AS et UNSS) des politiques menées nationalement
  • Informer régulièrement la profession (rencontres UNSS) de l’activité menée par le SNEP-FSU auprès de l’administration et de l’UNSS

Compte tenu du déni de démocratie qui règne au sein de la structure, malgré de nombreuses alertes lancées depuis 2 ans, le SNEP-FSU exige le départ de la direction nationale pour permettre un nouveau souffle porteur d’une véritable politique d’un service public du sport scolaire.

Inclusion en EPS

Le SNEP-FSU réalise une enquête auprès de la profession concernant les conditions d’inclusion des élèves en situation de handicap (ESH) en EPS. Les résultats provisoires confirment nos précédentes analyses et nous confortent dans nos revendications.

Les données les plus flagrantes montrent que la quasi-totalité des élèves n’ont pas d’AESH en EPS. 74% de collègues n’ont aucune formation spécifique et autant ne disposent pas de matériel adapté.

L’inclusion se fait sans réflexion sur les conditions de travail, plus de la moitié des élèves inclus le sont dans les classes de 29 élèves et plus.

Le SNEP-FSU interviendra auprès de l’administration, à tous les niveaux, sur la base des résultats de l’enquête, et rappeler les conditions indispensables à une inclusion réussie tout en affirmant que le « tout inclusion » ne peut être un dogme et que celle-ci n’est parfois pas possible. A cet effet des structures adaptées doivent pouvoir être mobilisés.

Lorsque les situations d’inclusion des ESH présentent des risques importants, le SNEP-FSU accompagnera les collègues concernés dans leurs démarches auprès de l’administration.

Congrès FSU

Cette année est une année de congrès FSU. Temps fort de la vie fédérale, les militant.es du SNEP doivent tout mettre en œuvre pour permettre d’une part la plus large expression des adhérent.es au travers du vote d’orientation (réalisation du bulletin avec le matériel de vote à envoyer avant les vacances d’automne) et d’autre part assurer une représentation du SNEP dans les congrès départementaux à la hauteur de notre place du 4ème syndicat national de la FSU pour y faire valoir nos revendications et nos propositions.

Un bulletin accompagné du matériel de vote devra être envoyé avant ou pendant les vacances d’octobre.

Des circulaires sur le congrès FSU seront envoyées régulièrement pour accompagner les militants dans les différentes opérations.

Syndicalisation

Le CDNE appelle tous les militant.es à prendre des contacts massifs avec la profession pour discuter de l’adhésion au SNEP-FSU. La période récente montre l’importance du syndicalisme pour mener les luttes et porter des revendications tant spécifiques (4 heures, équipements) que plus générale (hausse du point d’indice, abrogation de la réforme des retraites…). Le syndicalisme de transformation sociale a joué un rôle important lors des élections législatives de juillet 2024. Pour faire advenir concrètement ces revendications, il est nécessaire d’augmenter le rapport de force. Cela impose le renforcement du syndicalisme par l’adhésion. C’est aussi une des conditions pour faire reculer les idées d’extrême droite. 

Corpo

Avec la loi de Transformation de la fonction Publique (LTFP), dont le SNEP FSU demande toujours l’abrogation, l’activité syndicale autour des questions de carrière s’est complexifiée : perte de compétence des CAP sur les questions de mutation et promotions, perte de contact avec les collègues et avec l’administration, individualisation des gestions, disparition des cadres collectifs. La dématérialisation et la perte de compétence de l’administration (turn over important, contractualisation des services, …) sur ces questions renforce les difficultés rencontrées par les collègues et les militant.es. De plus des directives rectorales locales sont prises pour renforcer l’opacité engendrée par cette loi.

Pourtant le « corpo » est une matrice idéologique très puissante pour l’administration. La gestion de la carrière des personnels notamment pouvant amener à des reculs très importants. La question de l’égalité doit être systématiquement suivie et vérifiée pour qu’elle soit respectée dans les différentes opérations.

Le SNEP-FSU appelle à renforcer notre travail autour des questions « CORPO » pour contrer l’individualisme, renforcer les collectifs et la proximité avec les collègues, pour développer les luttes locales, pour amener les collègues à lever la tête face à la hiérarchie et pour renforcer notre connaissance du terrain.

Ce travail ne peut se faire sans l’ensemble des militant.es du SNEP- FSU au niveau de l’établissement, du département et de l’académie au plus près de la profession et des représentants de l’administration.

Pour : 105

Contre : 0

Abstention : 7

NPPV :0

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