CDN des 26 et 27 août 2021 – Texte Action

Le CDN des 26 et 27 août se tient dans un contexte international difficile qui impacte fortement les populations. La France doit jouer tout son rôle en soutenant et en accueillant les personnes qui fuient leurs pays pour leur sécurité.

Les conséquences de cette situation mais aussi de la crise climatique avec les incendies, inondations ou encore le séisme, de la crise sanitaire… doivent engager l’Etat français à agir pour apporter toute l’aide nécessaire mais aussi développer les moyens de lutte contre le réchauffement climatique.

La crise sanitaire

La politique sanitaire du gouvernement entre vaccination et pass’sanitaire suscite de nombreux débats et engendre des prises de positions parfois diamétralement opposées. Pour lutter efficacement contre une pandémie plusieurs décisions majeures auraient dû être prises. D’abord en finir avec une politique d’austérité qui met à mal les services publics, dont les hôpitaux qui continuent de subir des fermetures de lits et à souffrir d’un manque d’effectif criant, la recherche, dont le financement public continue de baisser drastiquement, aides insuffisantes vers les publics les plus défavorisés, pour qui les soins sont compliqués… mais aussi remettre en cause le productivisme mondialisé qui par ses impacts écologiques favorise le développement des pandémies (rapport IPBES « l’ère des pandémies »)

 Au contraire, le président de la République a choisi les contraintes plutôt que d’engager un travail de conviction prôné notamment par l’OMS. Sous couvert d’un conseil de défense discrétionnaire il prend des décisions en dehors de tout débat démocratique, ce qui nuit aussi au débat légitime qu’il serait nécessaire de mettre en place. Dans cette situation, il convient de distinguer même s’ils sont liés le débat sur la vaccination et le pass’sanitaire.

Pour lutter contre la propagation du virus, la vaccination reste un outil important qu’il est nécessaire de développer tout comme la recherche médicamenteuse pour soigner les personnes infectées. Par ailleurs, s’agissant d’une épidémie qui touche l’ensemble du monde, une politique cohérente doit passer par la levée des Brevets afin que le vaccin soit également accessible aux pays pauvres. Dans l’intérêt général, l’accès à la vaccination doit être possible et facilité sur tout le territoire. Faire des profits sur la pandémie est inadmissible.

Le fait d’imposer un pass’sanitaire pour permettre d’accéder à certains services, aux transports, aux loisirs… génère des problématiques qui clivent dangereusement la population entre celles et ceux qui en seront possesseurs et les autres. Les inégalités sont fortes là aussi entre les catégories les plus pauvres et les autres. Le but, non affiché clairement, est de rendre obligatoire, de fait, la vaccination. La fin de la gratuité des tests s’inscrit dans cette logique. Pour le SNEP-FSU, les tests, véritables outils de santé publique, doivent rester gratuits pour chacun-e avec le financement solidaire de la sécurité sociale. Opérant une fracture supplémentaire dans la société, générant encore plus de discorde, fragilisant la cohésion sociale, le pass’sanitaire doit être abandonné. Cet abandon est d’autant plus nécessaire que les conditions de la mise en œuvre des vérifications sont renvoyées aux acteurs locaux. Ce sont donc les citoyens eux-mêmes qui valident ou non les accès à d’autres citoyens… Par ailleurs il comporte de graves remises en cause du droit du travail et limite les libertés, son imposition n’est pas acceptable !

Ne nous trompons pas de combat en nous enfermant uniquement dans ces débats sanitaires qui masquent toutes les questions sociales, de justice et de nécessaire transition écologique. Ils sont importants et il faut s’en emparer mais il ne faut pas occulter les dégradations que les politiques néo-libérales ont fait subir à nos services publics. Si l’Ecole et nos cours d’EPS vont être impactés, l’auraient-ils été autant si les classes étaient moins chargées, les personnels plus nombreux, les espaces de travail mieux pensés et rénovés… Investir dans l’Ecole, investir dans l’hôpital, investir dans la recherche est indispensable pour l’avenir. Au rythme où vont les dégradations, la prochaine pandémie ne sera-t-elle pas pire encore que la COVID 19 ? Mettre fin au libéralisme débridé, changer de modèle économique sont des enjeux de lutte primordial face aux enjeux du moment : crise écologique, crise sanitaire…

Rentrée en EPS et sport scolaire

L’EPS ayant été particulièrement malmenée les deux dernières années scolaires, le CDN du SNEP-FSU appelle à s’engager pour une rentrée offensive dans tous les établissements, en dénonçant les dégradations (effectifs de classes, conditions de travail, recrutement) et en préparant les actions collectives nécessaires pour améliorer les Services publics, l’école, l’EPS et le sport.

Nous appelons la profession, avec les collègues des autres disciplines, à intervenir dès la pré-rentrée sur la situation sociale et éducative et à prévoir des temps de réunion des personnels et/ou des HIS dès le mois de septembre. La grève du 23 Septembre doit être anticipée.

Depuis le début de la crise sanitaire le SNEP-FSU n’a eu de cesse d’exiger des mesures de protection des personnels et des élèves tout en revendiquant la préservation d’une EPS de qualité.

Concernant les protocoles EPS, nous avons réclamé des scénarii clairs et transparents mis à disposition des enseignants en amont de la rentrée. Cette connaissance permet de disposer de repères essentiels pour pouvoir anticiper l’année scolaire.

Le ministère a fini par publier fin juillet ces scénarii, et a annoncé le scénario « jaune » comme celui qui serait appliqué dès la rentrée.

Le SNEP-FSU demande que les équipes pédagogiques puissent élaborer des programmations d’APSA riches. Il demande à la DGESCO les clarifications des éléments du protocole afin d’éviter les interprétations abusives éventuelles de la part de certains chefs d’établissement et/ou IPR.

Dans tous les cas, aucune APSA ou groupe d’APSA ne doit être interdit-e, les équipes pédagogiques et les enseignants d’EPS étant en capacité, en fonction des ressources disponibles, d’organiser les formes de pratiques répondant aux contraintes sanitaires.

La possibilité d’avoir des effectifs allégés doit être conservée dans le cas d’augmentation de contraintes sanitaires. L’accès aux équipements intérieurs, dans la mesure du possible, est de la plus haute importance pour la qualité de l’enseignement. Cumulés aux mesures barrières mises en œuvre ces dispositions doivent nous permettre de ne pas atteindre le niveau 4 du protocole qui serait, à nouveau, très mal vécu par les enseignants d’EPS.

Concernant le sport scolaire le SNEP-FSU demande la reprise des rencontres dans le cadre d’un protocole spécifique à l’UNSS. Pour le SNEP FSU, la pratique de l’association sportive se faisant dans le cadre de groupes constitués sur la base du volontariat, les notions de niveaux et de non-brassage doivent disparaitre.

Certaines installations sportives sont utilisées comme centres de vaccination ou fermées faute de moyens nécessaires à l’entretien (crise COVID). Le SNEP-FSU revendique que l’enseignement de l’EPS puisse bénéficier des installations et demande que d’autres lieux de vaccination puissent être trouvé. A défaut, les équipes doivent pouvoir bénéficier d’autres installations et de moyens de transports adaptés.

 Le CDN demande aux sections locales de mettre en œuvre un plan d’action en y associant les enseignants d’EPS pour porter ses revendications. Ce plan d’action passe, entre autres, par la nécessaire rencontre avec les cadres UNSS, des demandes d’audience avec les IA-Dasen, recteurs, corps d’inspection et collectivités.

Emploi

A la rentrée 2021, de nouvelles dégradations vont avoir lieu avec plus de 43 000 élèves supplémentaires attendus pour 1883 suppressions de postes dans le second degré public dont 182 postes en EPS en établissement.

Le bilan Blanquer/ Macron, en EPS, depuis la rentrée 2018 est de 771 suppressions de postes (établissement + ZR) pour 87 224 élèves de plus !

Pour pallier le manque d’enseignants, le ministère recours à :

  • L’augmentation des effectifs par classe
  • L’emploi de personnels contractuels dont les contractuels alternants
  • L’imposition massive des HSA

Réussite de tous, conditions de travail, formation et qualifications sont impactées par cette situation. Le SNEP-FSU appelle à faire connaitre la situation au niveau national et local aux parents d’élèves et aux médias (conférence de presse, communiqués). La lutte contre les HSA doit se poursuivre à la rentrée. Le plan pluri annuel de recrutement de 1500 postes aux concours est une nécessité.

REP +

Cette rentrée verra la mise en œuvre de la part modulable de la prime REP+ pour « reconnaître l’engagement professionnel collectif des équipes en établissements et en écoles ainsi que l’engagement professionnel individuel des inspecteurs de l’éducation nationale chargés du pilotage d’au moins un réseau d’éducation prioritaire renforcé. ». Cette part s’établira à un montant de 200€ net pour 25% au moins de l’ensemble des collègues des écoles et collèges, 360€ net pour 50% ou 600€ net pour 25% au plus sur la base d’objectifs à atteindre.

Le SNEP-FSU avec la FSU est opposé à cette modularité et aux quotas. Alors que le ministère veut développer et renforcer les collectifs de travail, il crée une mise en concurrence des écoles et du collège au sein d’un même réseau d’éducation prioritaire renforcés et au sein d’une même académie. La répartition imposée des montants de la prime ne fera que créer des injustices et des incompréhensions, des concurrences entre écoles, entre écoles et collèges.

L’enseignement supérieur dont les STAPS

L’année 2020 a été révélatrice à travers diverses luttes menées dans nombre de STAPS et soutenues activement par le SNEP-FSU, des énormes difficultés vécues par les étudiants et les personnels liées au manque de moyens récurrent. Grace à ces luttes, la ministre reconnait qu’il y a un problème. Mais elle n’y répond pas pour le moment, au nom de l’autonomie des universités. Ainsi des rentrées en STAPS sont fortement compromises notamment celle de Rennes 2 (un des deux plus gros STAPS de France). Cette lutte a donné lieu à un communiqué de presse national le 23/07 initié entre autres par le SNESUP et le SNEP-FSU et signé conjointement par un rassemblement inédit   comprenant la C3d, l’Anestaps et la 74ème section du CNU. Le SNEP et le SNESUP-FSU vont poursuivre cette année leur orientation de faire passer les collectifs de travail avec les étudiants d’une « résilience » ou fatalisme à une résistance à l’échelle nationale pour construire un rapport de force afin d’obtenir enfin un plan d’urgence. Une grève en STAPS et toutes autres actions pouvant aider à ce rapport de force seront étudiées et mises en œuvre (campagne d’affichage, développement des Sections Syndicales Locales d’Université, AG partout, …).

MEEF alternants

Le SNEP FSU continue d’être opposé à cette réforme néfaste pour la formation.

Dans le cadre de la rentrée scolaire, les militant.es du SNEP FSU doivent être attentif.ves aux entrant.es et futur.es entrant.es dans le métier. De la même manière que nous allons à la rencontre des stagiaires, nous devons aller à la rencontre des masters MEEF alternants, un 4 pages a été réalisé afin de leur donner quelques éléments importants. Il y a un enjeu à récupérer leurs coordonnées et les accompagner dans cette année de concours qui va être nécessairement compliquée pour eux, y compris au travers de temps de rencontre ou de stages.

Syndicalisation

Le CDN du SNEP-FSU appelle toutes les équipes militantes à proposer à tou.tes les collègues l’adhésion dès la rentrée. C’est un élément incontournable du rapport de force.

Initiatives

-Conférence de presse de rentrée du 16 Septembre 2021

Le SNEP-FSU tiendra une conférence de presse sur le bilan de la rentrée en EPS pour faire état des besoins pour une EPS de qualité.

– Campagne pour le développement de l’EPS dans le primaire

Le SNEP et le SNUipp-FSU lanceront dans la semaine du 21 septembre 2021 une plaquette de 4 pages portant sur « 20 mesures pour apprendre en EPS à l’école primaire, développer le sport scolaire et augmenter l’activité physique quotidienne ». Les militant.es sont invités à faire connaitre cette plaquette dans leur académie, en lien avec les CPD et formateurs INSPE.

-Le 7 octobre : 40 ans de l’EPS au ministère de l’éducation nationale.

En 1981, l’éducation physique et sportive intégrait le ministère de l’Education nationale. Cette entrée est d’abord le résultat d’une profession mobilisée avec le SNEP-FSU pour la discipline et sa reconnaissance au sein de l’Education nationale. Le jeudi 7 octobre, le SNEP-FSU fêtera ces 40 ans avec 6 tables rondes et de nombreux intervenants et intervenantes, acteurs, chercheurs…

Cet anniversaire s’inscrit dans la campagne que les enseignants d’EPS doivent mener pour « 4h d’EPS durant toute la scolarité».

Cette fête nationale de l’EPS sera retransmise en visio conférence et nous avons sollicité l’ensemble des académies mais aussi des STAPS pour organiser des lieux de retransmission de ces débats. Nous avons l’ambition de rassembler 10 000 personnes, à des différents moments de la journée, sous différentes formes (visio, présentiel).

-Semaine de l’EPS, du 15 au 19 novembre

Pour la deuxième année consécutive, le SNEP-FSU organise une semaine de l’EPS, du 15 au 19 novembre 2021. Chaque section académique organisera un temps ouvert vers l’extérieur (presse, parents d’élèves, élus, fédérations sportives) pour rendre visible l’importance de l’EPS et un temps de rencontre avec les collègues.

Congrès

SNEP FSU

La semaine du congrès national doit être un temps fort de notre activité militante toujours dans l’objectif de faire valoir notre vision de l’Ecole, de l’EPS et du sport.

FSU

Les militants départementaux et académiques du SNEP FSU ont un rôle important à jouer dans les congrès départementaux et les votes qui vont se dérouler à partir de novembre 2021.

Votes : 40 POUR et 1 ABST

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