Dossier Les luttes sociales en EPS

L’histoire de l’EPS est faite de luttes constantes. Luttes politiques, luttes idéologiques, luttes philosophiques, luttes pédagogiques et didactiques… La définition de la discipline, son rôle, sa place, sont l’objet de combats acharnés et la définition qui en est faite est la résultante de combats menés par des femmes et des hommes, de rapports de force construits à différentes époques. La permanence et l’abnégation dans les luttes sont les seules à même de permettre la concrétisation d’une certaine vision développée dans un espace-temps devenu favorable à son émergence. La lutte menée pour le sport scolaire est de ce point de vue exemplaire, puisqu’il aura fallu près de 35 ans de batailles pour retrouver les 3h forfaitaires dans un texte réglementaire. Laisser ce que nous voulons pour l’EPS aux seules mains de décideurs, de politiques c’est s’avouer vaincu·es sur notre vision d’une EPS riche, valorisée, démocratisée et émancipatrice. Dans un contexte où les activités physiques sportives et artistiques, cœur de notre discipline, se voient réduites à un simple « bouger », où ces activités ne sont plus vues qu’à l’aune d’une santé réductrice, il est plus que nécessaire de se mobiliser pour faire la démonstration que l’EPS n’est pas une discipline de santé, qu’elle est bien plus riche, que l’appropriation culturelle est indispensable aux jeunes pour s’inscrire au monde, s’y insérer, le transformer… La campagne #EPS2024 vise cet objectif ambitieux en posant les bases de ce que devrait être l’EPS de demain au service des élèves.

On le sait tous et toutes, il ne suffit pas de déclamer pour être entendu·e. La construction du rapport de force en engageant le plus de monde possible et en premier lieu le monde de l’éducation physique et sportive est nécessaire. Les multiples initiatives construites dans les académies et départements doivent nous amener à un point de rassemblement essentiel à l’ouverture des JOP dont on nous vend un pseudo héritage (30’ d’APQ, 2h supplémentaires de sport au collège). La grève pour une EPS revalorisée, le 15 mars prochain, est incontournable pour montrer notre détermination à voir les choses changer.

Alors le 15 mars, préparons-nous, mettons-nous tous et toutes en grève et montons à Paris !

benoit.hubert@snepfsu.net

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