Après l’imposition de la loi dite de transformation de la Fonction Publique de 2019, dont aucun bilan n’a été fait, le ministre Guerini, reconduit tardivement à son poste par Macron, a une mission : terminer la liquidation du statut ! En premier lieu, il est primordial pour ce pouvoir de remettre en cause la logique de carrière séparant le grade de l’emploi, en instaurant une rémunération au mérite pour soi-disant dynamiser et motiver les équipes. C’est bien évidemment à rebours des besoins, puisque les agent·es de la Fonction Publique sont recruté·es pour servir l’intérêt général et la concurrence qu’instillerait le mérite impacterait la solidarité nécessaire des collectifs de travail. Pire, le ministre Guerini se répand dans les médias sur la prétendue difficulté à se séparer des fonctionnaires qui seraient défaillant·es. Il laisse à penser qu’il y aurait de nombreux cas de dysfonctionnements, jetant l’opprobre sur le fonctionnariat. Pourtant, le licenciement dans la Fonction Publique est d’ores et déjà possible et ce n’est pas un tabou contrairement à ce qu’il sous-entend. Procéder ainsi participe du fonctionnaire bashing, alors que la Fonction Publique peine sérieusement à recruter compte tenu des conditions de travail et de la faiblesse des rémunérations. Cette nouvelle réforme envisagée s’appuie, comme à l’habitude, sur les vieilles et habituelles rengaines libérales pour remettre en cause un modèle progressiste de la Fonction Publique qui a présidé à sa mise en place en 1946 par le ministre Thorez et renforcé en 1983 par Anicet Le Pors. Ce n’est pas l’intérêt général qui anime ce pouvoir mais bel et bien une visée libérale et marchande de la société. Ce projet de loi devrait être soumis au vote des parlementaires à l’automne 2024, il faudra y opposer une mobilisation massive dans les 3 champs de la Fonction Publique. Il en va de notre intérêt mais aussi et surtout des usager·es sous peine de subir une nouvelle dégradation des services publics.
Bac : Les AFL2 et 3 compensatrices des inégalités en EPS
Cet article s’appuie sur la tendance qui se dégage des rapports académiques et sur le rapport national du bac 2023