Pour tenter de répondre à la crise d’attractivité du métier enseignant, le ministère de l’Éducation nationale a ouvert trois groupes de travail. Aucun ne parlera salaires ou conditions de travail, à travers la question notamment de la diminution des effectifs par classe, pourtant principales causes de désaffection de nos métiers.
La mesure phare du ministère porte sur une nouvelle réforme de la formation. Ce sera donc la 4ème réforme en moins de 15 ans. L’expérience de 2019, menée au pas de charge, a eu des conséquences désastreuses sur les conditions d’études, et la formation des étudiant.es en master et de travail des formateurs et formatrices. Le ministère envisage pourtant un calendrier pour une nouvelle réforme de la formation où les contenus de licences, de masters et des concours, doivent être revus d’ici juin 2024, pour une mise en place en 2025. Cette précipitation est un très mauvais signal pour les étudiant.es comme pour les formateurs et formatrices, ainsi que le reflet du mépris pour la formation des enseignant.es.
La formation en STAPS, licence plus master, est reconnue pour la cohérence et la (pré)professionnalité à laquelle elle mène ses étudiant.es. Elle est basée sur un modèle dit « intégré » qui articule les dimensions scientifiques et professionnelles, théoriques et pratiques, ancrées dans la recherche. Cohérence et professionnalité continuent d’être reconnues, malgré des volumes horaires des maquettes et des taux d’encadrements trop faibles. Le CAPEPS, est lui aussi reconnu par les exigences qu’il porte et le niveau des étudiant·es sélectionné.es.
Penser la formation et le concours tels que l’envisage le ministère, revient à brader notre formation en STAPS et en master MEEF. Quant au concours qui serait placé lors de l’année de L3, donc avec un niveau L2, selon le scénario cible du MEN, il ne pourra être revu qu’au rabais et ne pourra porter que sur des connaissances académiques bien incomplètes, alors que jusqu’à présent, il y figurent de nombreuses questions professionnelles. Pour le SNEP-FSU, cette énième réforme de la formation est inenvisageable en l’état.
Le ministère pense que trois mois suffiront à une restructuration complète de la formation. Le SNEP-FSU affirme que les délais, la méthode et le projet, risquent de rendre illisible le parcours de formation, de pressuriser encore davantage les formateurs et formatrices, notamment dans les INSPE. La méthode et le projet proposés ne produiront que des dysfonctionnements et une diminution de la formation.
Parce qu’enseigner est un métier exigeant qui s’apprend, le SNEP-FSU demande à ce que les délais soient desserrés, que la méthode et le projet soient revus, afin de prendre le temps du bilan et de la concertation. Pour répondre à l’exigence des savoirs, pour que toutes et tous accèdent à une culture commune, les enseignant.es ont besoin d’une formation de haut niveau.
Communiqué de presse SNEP-FSU, le 20 décembre 2023