Dès 2019, le SNEP et le SNESUP (FSU) ont attiré l’attention de la Ministre sur la nécessité d’un plan d’urgence pour les STAPS1 et n’ont eu de cesse d’alerter2, encore cette année, en relayant auprès du Cabinet les difficultés croissantes de certaines UFR STAPS.
La liste continue de s’allonger : ici la démission du directeur du département STAPS à Chambéry, là l’expression collective des responsables de formation de l’UFR STAPS de Rennes 2 pour dire leur incapacité à fonctionner à la rentrée prochaine, ou encore des alertes lancées pour insuffisance de moyens au STAPS de Limoges voire suppression de moyens à Orléans ou Grenoble3…
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La sous-dotation chronique en postes et en locaux ou installations sportives, qui ne cesse de s’accroître en lien avec la montée des effectifs, affecte désormais la santé des personnels contraints de sacrifier leur vie personnelle et le sens de leur métier. Les signalements de collègues à la médecine du travail se multiplient dangereusement pour raison de surmenage, sans parler de ceux qui n’osent le faire alors que leur souffrance s’exprime quotidiennement.
Les personnels sont en surcharge de travail. Les conditions d’enseignement et de recherche se dégradent fortement et deviennent inacceptables. Elles ont des conséquences sur la réussite des étudiant·es. Certaines disciplines enseignées sont en train de disparaitre arbitrairement des maquettes à cause des décisions d’allègements d’horaires devenus obligatoires pour maintenir la formation, alors même qu’elles font partie des prérequis indispensables à une formation en STAPS. Dans certaines composantes, des centaines d’heures de formation sont ainsi neutralisées par manque d’enseignant·es pour les assurer.
Peut-on continuer ainsi à accepter la dégradation de la formation à laquelle les étudiant·es ont légitimement droit ?
» Peut-on continuer ainsi à accepter la dégradation de la formation à laquelle les étudiant·es ont légitimement droit ?
C’est inacceptable pour un service public et pour assurer une formation au plus haut niveau pour l’ensemble des étudiant·es qui payent encore plus lourdement ce non-investissement du gouvernement après deux années très difficiles liées au contexte sanitaire particulier dans les universités.
La filière STAPS est en tension et souffre encore plus d’un retard structurel de moyens alors qu’elle fait partie de celles qui ont les meilleurs taux d’insertion. En formant aux différents métiers du sport et en participant au développement de la pratique d’activités physiques sportives et artistiques (APSA), elle répond à des besoins sociaux et sociétaux qui ne font que croitre.
Le SNEP et le SNESUP (FSU) demandent des réponses concrètes du gouvernement aux énormes difficultés rencontrées aujourd’hui par cette filière, et plus particulièrement certains départements ou UFR STAPS qui les mènent aujourd’hui à une situation de crise réelle.
Un plan d’urgence4 fléché pour enfin sortir de ces situations néfastes, dangereuses pour les étudiant·es et les personnels est indispensable. La demande de la jeunesse doit être satisfaite et ce non-investissement public couterait au final très cher au pays !
Communiqué SNESup-FSU, SNEP-FSU, 2 juillet 2021
- cf. travaux de la commission Terret en 2016 sur cette filière en tension – 4è filière la plus demandée sur Parcoursup en 2021. [↩]
- cf. communiqués de presse du 14/12/2020 co-signé ANESTAPS-SNESUP-SNEP (FSU), et du 16.4.21 et nombre de courriers cette année sur des STAPS en difficultés dont Valenciennes – Evry et Font-Romeu. [↩]
- suppressions de postes en EPS pour financer des créations d’autres types de postes… [↩]
- de la commission du recteur Terret qui chiffrait à près de 1000 postes, ou de la conférence des directeurs de Staps (C3D) en 2021 qui estime à plus de 1100 postes (enseignants chercheurs – EPS – Biatss, …) [↩]