La ministre déléguée aux Sports s’inquiète des conséquences d’un arrêt massif de la pratique de la natation chez les élèves. Elle estime que 800 000 écoliers et collégiens n’ont pas pu apprendre à nager ou pratiquer de manière régulière la discipline depuis le début de la crise sanitaire. Ce nombre est largement sous-estimé (1).

La solution d’urgence de la Ministre ? Développer des bassins mobiles (4x8m) dans les gymnases
Si l’analyse du SNEP FSU rejoint celle de la ministre sur le risque de poursuite de la hausse des noyades (2) et la nécessité de faire du savoir nager une priorité nationale, il considère ubuesque sa proposition.
Soyons sérieux ! Règlementairement, ce sera au mieux 6-8 élèves dans l’eau…que fait-on des autres ? De plus l’accès à la grande profondeur est la clé de tout apprentissage aquatique (3) comment apprendre à nager dans de tels bassins ? Et enfin, au-delà de 30 à 60cm de profondeur, les dalles des gymnases n’y résisteront pas…à moins de transformer pour le coup tous ces bâtiments en véritables « piscines » !   Vu l’importance du sujet, nous attendions d’autres décisions suite à notre interpellation (4)!

Nos demandes en urgence :
-que les scolaires soient considérés comme public prioritaire ayant accès aux bassins couverts (au même titre que les sportifs de haut niveau, le sport sur prescription, la formation des étudiants, etc.)
-un « plan de rattrapage natation » pour permettre d’endiguer les heures perdues dans les 1er et 2nd degré (créneaux horaires, aides au transport, moyens humains pour des interventions : dédoublements, etc.). Le SNEP-FSU est disponible pour y travailler.
Et à très court terme un vrai plan de relance permettant la construction de 1000 piscines pour mailler le territoire national.

Savoir nager est une question de santé et d’utilité publique, ainsi qu’une priorité nationale dans le cadre de enseignement de l’EPS . Réouvrir les piscines est une urgence.

(1) Avec 6,7M d’élèves scolarisés dans le 1er degré et 3,4M dans les collèges, ce sont a minima 1,7M d’élèves qui n’ont pas pu disposer d’un premier cycle de natation.
(2) Entre 2015 et 2018, +96% de noyades accidentelles pour les moins de 6 ans et +78% pour les moins de 13 ans.
(3) Voir les travaux de R. Catteau.
(4) Courrier du SNEP-FSU adressé au Premier Ministre le 8/3/21 en ce sens.

Communiqué SNEP-FSU, 18 mars 2021