Nous avions lancé une enquête auprès des collègues sur les recrutements et les procédures de recrutement sur les postes de l’enseignement supérieur, pour mesurer l’attractivité d’une part et les difficultés dans la procédure d’autre part.
Nous avons reçu 24 réponses pour 24 postes offerts. Les caractéristiques des recruté·es et de leurs postes sont les suivantes :
- 2 procédures de recrutement sur les 24 se sont avérées infructueuses.
Pour l’une d’entre elles, aucun·e candidat·e n’a été retenu·e par la commission, au regard de l’inadéquation entre le poste et les candidat·es.
Pour une autre, le candidat sélectionné n’a finalement pas pris le poste sans pouvoir se replier sur les autres candidat·es.
- Le nombre de candidat·es atteste d’une attractivité modeste.
18 retours ont pu attester du nombre de candidat·es lors de la procédure. Nous parlons ici des candidat·es ayant déposé un dossier, pas du nombre de candidat·es retenu·es pour l’oral.
2 critères semblent surdéterminer une faible attractivité : les profils de postes très spécifiques et l’attractivité du territoire.
- Les motifs du recrutement sont en grande majorité des départs en retraite.
1 poste a été ouvert suite à la démission du collègue en raison de conditions de travail difficiles. Plusieurs campagnes de recrutement ont été nécessaires pour trouver un nouveau titulaire du poste.
2 postes renvoient à des créations de postes de titulaires après des années de fonctionnement chaotique avec des contractuel·les. La précarité des statuts ne donne pas satisfaction aux équipes et surtout pas aux premier·ères concerné·es, les enseignant·es contractuel·les.
2 postes sont des créations.
- La procédure de rédaction de la fiche de poste donne satisfaction aux équipes dans la grande majorité des cas.
Les comités de sélection sont mis en place partout. Les ESAS participent à ces comités.
Dans un cas, les collègues dénoncent une fiche de poste élaborée de manière non concertée et autoritaire.
Nous n’avons pas étudié les liens possibles dont celui du genre et les APSA affichées dans les fiches de poste.
Alors que les collègues femmes représentent autour de 41% des enseignants d’EPS dans les établissements du second degré, notre enquête fait état d’un recrutement dans le supérieur de 22%. Notre étude ne permet pas d’aller plus loin dans l’analyse, mais cette sous-représentation de femmes amène à interroger les conditions de travail, les modalités de recrutement, les représentations des carrières.
Nous relevons ici le fait que les fiches de poste publiées sur Galaxie mentionnent des exigences qui vont très au-delà des obligations statutaires de service (prise de responsabilités, recherches, projets, « nécessité sous-entendue de dépassement des
384 h », …).
- La faible attractivité comme l’absence de moyens rendent les exigences envers les recruté·es très variables.
Pour 10 postes, les équipes jugent que les exigences envers la·le recruté·e sont conformes aux caractéristiques du poste et à la norme des attentes envers un ESAS.
Pour 5 postes, les exigences envers la·le recruté·e sont jugées élevées, très ciblées et/ou lourdes sur le plan administratif.
Pour 2 postes, l’absence de candidat·es a amené les jurys, au cours de la procédure, à reconsidérer leurs attentes à la baisse. Les attentes envers la·le recruté·e sont ici considérées comme faibles.
- Le manque de moyens est au cœur des problématiques des enseignant·es, des équipes et des recruté·es.
7 enseignant·es pour 20 000 étudiant·es en SUAPS ici, 10 pour 52 000 là, explosion du nombre de contractuel·les, du nombre d’heures complémentaires, difficulté de gestion des vacataires, difficulté à la mise en place d’UE sport santé, perspective morose de recrutement ou de non-remplacement annoncés pour les années à venir.
Notre étude porte sur un effectif modeste pour tirer des conclusions certaines, notamment si on cherche à rentrer dans une différenciation des lieux d’exercice. Toutefois, nous ne pouvons que constater que l’attractivité est aujourd’hui faible, a priori davantage encore en STAPS, et ce, au regard de conditions de travail dégradées par le manque de moyens des universités.