Formation professionnelle continue (FPC) – Propositions du SNEP-FSU

Enjeux

La démocratisation de l’Ecole et la légitimité de la discipline EPS dans le système éducatif passe par une formation  de  haut  niveau  des  professeurs  d’EPS. Le  SNEP-FSU revendique  une  élévation  du  niveau  de qualification  et  de  recrutement,  prenant  en  compte  les  dimensions  scientifiques  et  professionnelles  des  APSA (disciplinaires,   didactiques,   psychologiques,   sociologiques,  pédagogiques,   institutionnelles,   éthiques   etc.), théoriques  et  pratiques,  ancrées  dans  la  recherche.  Investir  dans  la  formation  initiale  et  continue  est  une nécessité absolue.  L’objectif  majeur  reste  le  développement professionnel  des  enseignants  pour  faire réussir  tous  les  élèves.

Analyse de la situation

Premièrement, il s’agit de qualifier l’offre en termes de formation professionnelle continue (FPC). Celle-ci est en constante diminution en nombre d’heures depuis plus de dix ans. Par ailleurs, nous manquons totalement de lisibilité en raison de très fortes disparités entre les académies. Les contenus d’enseignements par activité physique et sportive ont fortement diminué voire disparus dans certaines académies. La situation est aujourd’hui totalement dégradée : une formation continue répondant aux besoins exprimés des personnels a quasiment disparu. Les offres de formation en baisse ont vu diminuer fortement la fréquentation des formations par les enseignants d’EPS et, en parallèle, augmenter l’éloignement des lieux de formation. La disparition définitive des formations de proximité, que représentaient les stages de FPC par bassin de formation, est une des raisons essentielles. Depuis deux ans, la plupart des académies ont concentré les moyens sur les formations dans le cadre de la réforme du collège, avec des stages très descendants, mal perçus par la profession. La  tendance  actuelle à diminuer  les moyens alloués  à  la  formation, à user  de  la  formation  à  distance et  à proposer  du  transdisciplinaire  au  détriment  du disciplinaire  (APSA)  doit  être  repensée  au  service  des  enseignants  pour  répondre  à  leurs  besoins.

Ce que nous avions constaté en 2007 (congrès du SNEP-FSU, Amiens), demeure, pour une large part, actuel :

« Elle (FPC) est aujourd’hui majoritairement une information (baisse du nombre de jours de formation), à public désigné. Elle est aussi transversale et généraliste (c’est-à-dire au bout du compte peu  opérationnelle  en  terme  de  retombées  pour  l’enseignement).   Elle   est   enfin  individualiste   lorsqu’elle  est  centrée  sur  les  carrières  (changements,  préparations  concours…).  Reste  malgré ces  tendances lourdes une grande diversité selon les académies. »

Propositions

Si la FPC demeure, statutairement, un droit de chaque agent, nous y voyons, aussi, un élément fort du développement de la discipline EPS et de la qualité de son apport pour le service public d’enseignement (SPE).

La nature de la FPC que nous voulons doit suivre en priorité quelques pistes pour être efficace et utile : 

  • Etre en prise avec l’objectif principal du projet scolaire que nous portons : la réussite de tous en EPS. Ce qui suppose de travailler dans le détail, ce qui doit être acquis par tous, les conditions à mettre en œuvre pour l’appropriation de tous… pour cela, la FPC ne peut être une suite de séquences courtes. Des projets de suivi sur plusieurs années sont nécessaires. 
  • Etre en prise avec l’analyse critique du patrimoine culturel à transmettre et avec l’objectif pour tous les enseignants de la maîtrise des APSA. 
  • Etre en prise avec la recherche en intervention (et plus largement en STAPS), 
  • Produire des documents didactiques ou pédagogiques à destination de toute la profession, pour une circulation des connaissances produites. 
  • Une partie de la profession étant appelée à participer à la formation initiale des étudiants qui se destine à l’enseignement, s’assurer d’une formation de formateurs de qualité

Quelques propositions concrètes

  • S’assurer a minima que chacun bénéficie des dispositions arrêtées : 20h par an cumulables sur 6 ans 
  • Imposer dans chaque académie une modalité de gestion disciplinaire de la FPC, avec un responsable EPS.
  • La FPC ne   peut   dépendre   ni  des   capacités   de   remplacement,   ni  du   bon   vouloir   du   chef d’établissement. La formation à distance ne doit pas remplacer la formation « présentielle » qui permet l’échange sur les pratiques.
  • La profonde transformation du système éducatif nécessite le développement d’une formation continue, tout au long de  la  carrière.  Elle  doit  être  un  droit  ouvert  sur  le  temps  de  travail.
  • La  formation  remise  à  niveau  PSC1  doit être  dispensée  régulièrement  à  tous  les  collègues  dans  le  cadre  de la FC. 
  • Les chefs d’établissement ne doivent plus avoir à émettre un avis et ainsi pouvoir bloquer l’accès à la formation des enseignants. 
  • Rétablir   des   stages   de   secteur   géographique,   avec   un-e coordonnateur-trice  disposant  d’une décharge.
  • Offrir  à  tous-toutes  la  possibilité,  sous  forme de décharge horaire, de s’investir dans des équipes de recherche  qui  elle-même  doit  être développée et  financée sur des  projets, dont  la  finalité  est l’enseignement.
  • Intégrer  la  FPC  dans  les  services  des  formateurs  ESPE  et  STAPS, partie  prenante  du  dispositif d’accompagnement.
  • Augmenter  les  moyens  alloués  au  congé  formation  (volume)  et  permettre une  rémunération  à  la hauteur de l’indice détenu.
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