FDE/Concours : compte rendu de l’AG visio du 28/11/2023

Bonjour chers·ères Collègues,
Nous vous faisons parvenir ce CR succinct de notre visio de mardi soir 28/11 où 62 collègues (sur 71 inscrits) représentant a minima 22 STAPS et 12 INSPÉ étaient présents, plus le SNEP-FSU et SNESUP-FSU.
Nous avons en introduction rappelé le contexte :

  • Le bilan de la dernière réforme FDE Blanquer est calamiteux pour les étudiant·es en MEEF et pour les personnels (INSPÉ/STAPS) : baisse d’attractivité observée dans les inscriptions en master meef et concours, en raison de la charge de travail étudiante sur l’année de M2 (mémoire M2, Master2, stages, prépa concours…) et de la charge de travail demandée aux équipes de formateurs pour un résultat catastrophique.
  • La nouvelle réforme que le MEN porte, prend en considération ce constat de la situation intenable actuelle du M2, et argue du besoin de redonner de l’attractivité au métier d’enseignant·e.
  • Le MEN fait cette réforme sans véritables discussions, échanges et débats avec les organisations syndicales représentatives, les organisations « expertes », les professionnels de la formation, chercheurs·es…
  • Le MESRI est mis de côté et semble s’y laisser mettre.
  • Le MEN semble ne pas connaitre les réalités, les besoins d’une formation exigeante au métier d’enseignant et semble peu concerné par les mises en œuvre sur le terrain dans les universités et INSPÉ. Pas de réponses à nos questions sur le contenu de formation, le contenu de concours, l’accueil en INSPÉ des recalés au concours, les filières d’accès au concours PE…
    Le MEN (Attal) va au pas de charge, avec précipitation et voudrait clore le dossier avec un décret prêt pour janvier 2024. Il préconise le placement du concours en L3 et donnant accès au MEEF avec 1 année d’élève professeur (M1) puis une année (M2) de fonctionnaire stagiaire, donc rémunéré.
    Cette méthode est bien connue dans le new management public (toujours mettre dans l’instabilité les professionnels et enchainer les remises en question par des (contre)-réformes permanentes).
    Beaucoup d’inconnus à ce stade avec de nombreuses inquiétudes partagées ensuite dans nos échanges.
    Pour résumer le ministère défend sa mesure du passage du concours en L3 et évoque une vision successive de la formation d’enseignant·e qu’il n’est pas capable de défendre (disciplinaire en L puis préprofessionnel en M).
    Nous avons ensuite exprimé SNEP-FSU et SNESUP-FSU ce que nous pensions sur des points (non exhaustifs).
    Tout d’abord nous pensons qu’il est intenable en l’état actuel des connaissances de la réforme de soutenir l’idée que les personnels des Staps et INSPÉ, déjà surchargés et excédés, tiennent 2 formations à 2 concours pendant 2 ans.
  • La question du manque d’attractivité est d’abord liée à l’insuffisance de revalorisation salariale du métier d’enseignant (nous demandons le dégel du point d’indice et la révision des grilles indiciaires des carrières à la hausse), et à la dégradation des conditions de travail du métier dans les établissements scolaires (effectifs par classe, heures supplémentaires, empilement de taches et missions, manque de personnels et manque criant de formation continue…). La réponse à ce sujet devrait commencer par cela et ensuite prendre le temps de la concertation pour revoir dans sa globalité une véritable formation cohérente intégrée dont la place du concours en serait déduite.
  • La formation des enseignants se pense dans un volume horaire conséquent de la licence au master.
    L’affaiblissement des volumes dans des licences à 1500h et des masters à 800 h n’est pas compatible avec un discours ambitieux sur l’École et l’éducation de notre jeunesse.
  • Nous craignons un affaiblissement du rôle du concours (voire à terme une régionalisation puis une certification). La question du nombre de postes concours reste déterminante sur plein d’aspects (dont CAPEPS), ceci dans un contexte d’affaiblissement de la fonction publique et des statuts (loi de la transformation de la fonction publique (LTFP – juillet 2019) avec la possibilité de recrutements de 1 contractuels sur postes ou besoins pérennes (la traduction sur le terrain est perceptible avec une augmentation considérable de contractuels enseignants y compris en EPS).
  • Nous pensons que ce projet s’inscrit aussi dans la poursuite du remodelage total de l’école, du primaire aux lycées en passant par la contre-réforme sur les LP et l’ESR, au service d’un autre projet de société.
    Ceci au nom de l’objectif écrit du MEN qui est  » Adapter la formation pour la rendre davantage conformes aux attentes de l’institution ». Or selon nous ces attentes politiques sont plus de formatage et de normalisation (caporalisation ?) des futures enseignant·es pour former des élèves – futurs citoyen·es « moins critiques », adaptables au système … Cette réforme s’inscrit également dans la volonté de limiter l’accès au master et le droit à la poursuite d’études après la licence, volonté constatée sur l’ensemble de l’université et déjà dans la sélection à l’entrée des masters MEEF.
  • Nous pensons que la compilation d’une formation universitaire de qualité en niveau licence et d’un concours exigeant semble intenable dans le cadre universitaire de l’année de licence.
    Pour nous SNEP-SNESUP-FSU, l’enjeu au delà de la place du concours est de défendre notre vision dite intégrée de la formation de la L3 (voire L2 si pré-recrutement par exemple) jusqu’au master, articulant des contenus disciplinaires (formations scientifiques dont sciences de l’intervention, pratiques APSA, sensibilisation à la recherche) et une préprofessionnalisation. Cette vision fait notre identité dans la filière Staps EPS alors que la vision successive nous paraît rétrograde et incohérente.
    Les échanges ont tourné autour du partage d’informations sur les négociations en cours et les propositions, questions, inquiétudes. Ces échanges servent de base pour de nombreuses réunions prévues dans les UFR et INSPÉ avec les des collègues.
    D’autres questions ont été soulevées. Si le concours est en L3 cela impliquera une baisse d’effectifs étudiant·es en Master et qu’est-il alors prévu pour ne pas mettre en difficulté les collègues formateurs·rices ? (Sauf à avoir aussi d’autres entrées par d’autres voies en Master (cf. notre revendication FSU + bas)). Les disciplines seront-elles toutes maintenues ?
    Les discussions ont pointé beaucoup de dégradations possibles… Donc comment fait-on pour sauver une formation cohérente et de qualité, les lignes « rouges » que l’on mettrait.
    Il semble à la fin de cette AG visio qu’il y avait un consensus (non exhaustif) sur :
  • Une formation intégrée (dont le lien recherche/ pratique APSA, …) et qui soit un diplôme Master (bac + 5) pour tous PE-PLC.
  • Plusieurs voies d’accès dans la formation : entrée et sorties possibles en cours de parcours.
  • Un maintien fort du caractère universitaire de la formation et respect de la liberté académique.
  • Un maintien du concours (non light) comme la modalité principale de recrutement. (statuts).
  • Entrée progressive dans le métier… et pas d’utilisation des étudiants·es comme moyens d’enseignements.
  • Ne pas affaiblir ou dénaturer le diplôme de L3 (en STAPS cf mention éducation motricité reconnue à la fiche RNCP (professionnalisante).
  • Une articulation entre la L3 et le MEEF.
  • Un travail sur la gestion des flux à faire (donc plus de moyens aussi pour les STAPS et INSPÉ…), ainsi que sur les recalés concours ou L3.
  • Une prise en compte en STAPS de la formation, prépa au concours PE (un parcours en EM « primaire » ?).
  • Des pré recrutements (élèves professeurs).
    L’enjeu nous semble, au-delà de la place du concours, montrer les problèmes induits par le scénario cible et les faire reconnaître par les ministères, d’identifier tous les éléments à mettre en avant pour regagner sur des aspects de la FDE, et de soutenir, accompagner les collègues et structures dans un cadre national le plus unitaire possible pour arriver à peser.
    Au final nous travaillons à un appel pétition vers la profession et professionnels de la formation, experts, organisations, … reprenant des exigences et/ou lignes rouges pour maintenir une FDE exigeante (Master) et cohérente dans son processus dont le concours fait partie (« Pour un métier qui s’apprend » et non ubérisé-voire campagne vers opinion publique ?).
    Nous convenons de refaire une AG dès que nous aurons plus d’éléments. En attendant nous appelons les collègues à nous faire remonter leurs réflexions, discussions, propositions y compris d’actions. En l’état actuel des connaissances de la réforme il est impossible de soutenir l’idée que les personnels des STAPS et INSPÉ, déjà surchargés et excédés, tiennent 2 formations à 2 concours pendant 2 ans.
    Ci-joint nos 3 QR codes renvoyant à la fois :
  • De nos revendications (la preuve par neuf et spécificité formation EPS et CAPEPS),
  • Au travail du SNEP-FSU sur la FDE depuis plus de 20 ans.
  • A l’actualité, ce que l’on sait des projets du MEN (déjà diffusé) et de leurs vulgarisations analyses par nos soins, site du SNESUP-FSU

A. Site du SNEP-FSU sur FDE : Formation et recrutement des enseignants : la preuve par 9
Et mémo archives FDE 2008-2015
B. Site du SNESUP -FDE : Mise à jour sur les infos FDE


Bien cordialement et à bientôt – Pascal Anger

PARTAGER
IMPRIMER

Nos lecteurs aiment aussi...

Jeunesse et avenir sacrifiés

Analyse du projet de budget 2025 relative au ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (MESR)