Par Sébastien BEORCHIA
Un premier pas mais tout reste à faire.
Le 16 mars 2023 Elisabeth Borne déclenchait le 49.3 pour faire passer en force la réforme des retraites. Il n’y avait à l’époque, selon le discours gouvernemental, pas d’autres alternatives possibles, alors qu’une mobilisation massive des salarié·es portée par une intersyndicale unie s’opposait à la réforme voulue par le gouvernement. Depuis, la question des retraites est au cœur des débats politiques et s’invite à chaque étude des projets de budget de la sécurité sociale. Une majorité des français·es continue d’être opposée au report de l’âge légal de la retraite.
Devant cette situation, le premier ministre a été contraint d’annoncer la suspension de la réforme des retraites jusqu’aux prochaines élections présidentielles. C’est un premier pas, mais la réforme des retraites s’appliquera tout de même, certes avec un décalage. Décalage qui aura pour effet de permettre un départ trois mois plus tôt aux personnes nées entre 1964 et 1968. Les générations de 1964 et 1965 pourront atteindre le taux plein un trimestre plus tôt. Ce n’est pas rien pour ces collègues, mais la logique de la réforme n’est en rien remise en cause.
Par ailleurs, les modalités de financement de la suspension sont inacceptables. Le gouvernement propose en effet de faire porter le coût de la « suspension » de la réforme d’une part sur les retraité·es, dont les pensions seraient encore davantage sous indexées par rapport à l’inflation, et d’autre part sur les organismes complémentaires d’assurance-maladie, qui vont répercuter le surcoût sur leurs adhérent·es.
À l’heure où s’ouvrent les discussions autour du budget de la sécurité sociale, au parlement, tout reste à faire. Car c’est bien l’abrogation de la réforme de 2023 que portent dans un premier temps le SNEP et la FSU pour ensuite exiger un retour d’un âge légal à 60 ans à taux plein.





