Des mots toujours des mots… A quand les actes ?

Le projet de budget pour l’Éducation Nationale aura rapidement fait le tour de France. Sous son apparente augmentation importante, un trompe l’œil ! Un trompe l’œil d’abord parce que la hausse du budget n’équivaut pas à l’inflation, un trompe l’œil ensuite car en ne parlant qu’en valeurs brutes, sans jamais aller chercher d’autres chiffres (PIB par exemple), ou sans la comparer à d’autres investissements publics, cela ne vaut pas tous les commentaires entendus sur la hausse historique. Les jeunes enseignants devraient percevoir 2 000 euros nets par mois, voici une promesse du gouvernement. Mais dans cette promesse, que nous ne pouvons qu’approuver, il manque tant de choses : quid du salaire des autres enseignant·es, que font-ils de la rémunération des enseignant.es actuellement entre 1 450 et 2 000 euros ? Quelle progression de carrière pour les autres ? La question du salaire est une question primordiale pour stopper en partie la crise de recrutement, mais si ces hausses de salaire ne sont pas accompagnées d’amélioration des conditions de travail, notamment de la baisse des effectifs par classe, alors ce ne sera qu’un pansement sur une plaie béante. Les discussions qui vont s’ouvrir en ce début d’année scolaire sur les revalorisations des enseignant·es ne pourront réellement aboutir qu’avec la mobilisation de tous et toutes sur cette question… La dernière revalorisation «historique» de J. M. Blanquer n’a pas concerné tous les personnels et pour certain·es ce fut une augmentation de 9 euros …

Nous avons certes changé de ministre de l’Éducation Nationale, mais la rentrée qui arrive pourrait être considérée comme une rentrée de tous les dangers pour les personnels, comme pour les élèves. Combien de postes non pourvus, combien de contractuel·les recruté·es par job dating sans formation, combien de stagiaires à temps plein sur 2 ou 3 établissements ? Les premiers jours de la rentrée seront déterminants, il faudra faire le point au plus vite sur les professeur·es manquant·es, sur les options non assurées, sur les effectifs de classe… Tout ce qui reflètera la réalité du terrain, loin de l’auto satisfecit du ministère, maintenant récurrent, même dans les situations les plus désastreuses !

Pour l’EPS et le sport scolaire, il nous faut espérer que la COVID ne reviendra pas dans chaque établissement poindre le bout de son nez de manière trop importante. Il sera nécessaire d’aller à la rencontre de nos jeunes qui ont été trop longtemps privé·es de sports collectifs, de natation et de rencontres scolaires. Le tout sanitaire qui a prédominé à un moment, a laissé de côté de nombreux·ses élèves, oubliant souvent la nécessité de l’activité physique et sportive, surtout à l’adolescence. Le SNEP-FSU, de même qu’il a agi pour que les enseignant·es d’EPS et les élèves retrouvent le plus tôt possible les gymnases et les piscines, continue de revendiquer 4 heures d’EPS pour tous et toutes. L’EPS reste le seul lieu d’apprentissage de la pratique physique et sportive obligatoire. Et bien que convaincus de la nécessité d’augmenter les horaires d’EPS des élèves, nous nous opposons à la manière dont les ministères EN et JS souhaitent mettre en place les 2 heures de sport au collège. Ce dispositif ne concerne pas tous·tes les élèves, il arrive en concurrence de l’UNSS, de certains dispositifs et de l’EPS sur les installations sportives. De plus, cela va créer des inégalités territoriales. Le SNEP-FSU attentif à l’enseignement de la discipline et aux études actuelles concernant la sédentarité des jeunes, continuera de rencontrer les ministres pour faire évoluer les horaires d’enseignement.

Chaque contribution est importante, de l’activité menée dans son établissement jusqu’au niveau national. Ce qui est d’ores et déjà certain, c’est que des mobilisations auront lieu très rapidement afin de faire avancer nos revendications, notamment sur les salaires et les conditions de travail.

Le SNEP-FSU agit et continuera d’agir au quotidien avec la profession !

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