Par Gwenaëlle Natter
Après les jeux, on constate généralement une hausse des demandes d’inscriptions dans les clubs. L’ampleur de cet « effet JO(P) » varie selon les disciplines et les territoires, en fonction de plusieurs paramètres. Pour tirer collectivement le plus grand profit de l’héritage des Jeux, le Ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques annonce un plan d’anticipation de la rentrée sportive 2024. Mais que met-il réellement en place ?
Dans sa communication, le ministère met en avant les capacités d’accueil nouvelles et mobilisables dès la rentrée prochaine dans les équipements sportifs financés par l’État depuis 2017, se basant sur un calcul théorique de l’Agence Nationale du Sport, où la création d’un nouvel équipement équivaudrait 100 % de nouveaux·elles pratiquant·es, tandis qu’une rénovation générerait 20 % de pratiquant·es supplémentaires. Selon cette estimation, l’objectif « + 3 millions de sportif·ves » serait atteint sur le quinquennat !
Et pour aider les clubs à mieux accueillir l’afflux d’adhérent·es à la rentrée, le ministère annonce un plan d’actions « ouvrons grand les clubs ». Celui-ci consiste à faire un courrier aux maires et une instruction ministérielle pour déverrouiller la mutualisation des équipements sportifs scolaires, accélérer le déploiement du plan « 5 000 terrains de sport », et valoriser le bénévolat, le volontariat en service civique et le métier d‘éducateur sportif. Encore des campagnes de communication, mais aucun travail de fond pour aider les acteurs de terrain à se préparer !
Pour le SNEP-FSU, les clubs sportifs auraient mérité un accompagnement dans la proximité, pendant l’année, comme auraient pu le faire les personnels J&S en services déconcentrés, dans les établissements du sport, ou exerçant auprès des fédérations sportives, si leur expertise et leurs moyens (crédits) d’intervention avaient été mobilisés par le ministère à cet effet en 2024. L’effet JOP aurait dû et pu être anticipé. Quel gâchis !