Paris 2024 : l’UNESCO appelle les États à investir massivement dans l’Éducation Physique

Par Bruno Cremonesi

Á la veille de l’ouverture des Jeux de Paris 2024, Audrey Azoulay,directrice générale de l’UNESCO a convié au siège parisien de l’Organisation les ministres des sports, pour faire de l’éducation physique une priorité éducative.

Cinq priorités fixées par l’UNESCO à ses 194 États membres :

  • Améliorer la formation des enseignant·es et des éducateur·rices sportif·ves.
  • Accroître les investissements dans les infrastructures.
  • Élaborer des programmes d’éducation physique résolument inclusifs, en particulier à l’égard des filles et des jeunes en situation de handicap.
  • Augmenter le nombre d’heures d’éducation physique (EP) dans les programmes scolaires.
  • Placer les valeurs du sport au cœur des programmes éducatifs.

Ces recommandations s’appuient sur « L’état du jeu dans le monde, rapport et recommandations sur l’éducation physique de qualité » publié en 2024. Le rapport présente la situation de l’EP à partir d’un questionnaire diffusé dans le monde entier.

L’analyse révèle qu’y compris dans les pays les plus riches les recommandations de l’UNESCO, pourtant reconnues pour leurs impacts positifs sur la société et la santé, ne sont pas appliquées.

Deux-tiers des collégien·nes et lycéens·ne et plus de la moitié des élèves du primaire dans le monde ne bénéficient pas des heures minimums requises d’EP.  Seul·e un·e élève de l’enseignement secondaire sur trois réalise l’exigence minimale de 3h d’EP par semaine. 100 % des pays européens accordent le même temps d’EP aux filles et aux garçons, 7,1 % des écoles dans le monde.  

Ces éléments viennent conforter la nécessité d’un investissement dans l’EP. 63,8 % des pays consacrent moins de 2 % de leur budget éducatif à l’EP. En Europe, ce sont 45.5 % des pays qui y consacrent moins de 2 %  de leur budget éducatif. En revanche, 9,1 % des pays y consacrent plus de 7 %.

Si le travail de l’UNESCO raisonne avec des nombreuses recommandations et propositions du SNEP-FSU, les propositions du sommet S4SD, Le Sport pour le Développement Durable (S4SD), Plus vite, Plus haut, Plus fort – Ensemble Pour Un Avenir Meilleur qui réunit plus de 500 participant·es, s’en démarquent.

Deux d’entre elles rejoignent la campagne du SNEP-FSU à :

  • Investir dans des infrastructures sportives scolaires de proximité et dans la formation des professeur·es d’EP, tout en intégrant le sport dans les programmes scolaires.
  • Intégrer le sport dans les programmes nationaux d’emploi et de formation professionnelle des jeunes afin de promouvoir l’employabilité et l’acquisition de compétences par le sport, en particulier pour les jeunes en dehors du système éducatif.

Une 3ème fait directement écho aux 30min de bouger. Elle propose de « mettre en œuvre une version adaptée de l’initiative “30 minutes d’activité physique quotidienne” dans les écoles ».  Une mesure française dont la réalité du terrain et les études effectuées montrent l’inefficacité.

Une french touch dont nous aurions pu nous passer.

The global state of play : report and recommendations on quality physical education

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