Par Pascal Anger
Nous écrivions dans le dernier bulletin : « Rentrée universitaire : la poursuite du désengagement de l’Etat… ». En effet l’annonce « exceptionnelle » du gouvernement de la hausse du budget 2023 de l’ESR de 1,5 Milliard (Mds) soit + 5.11%, ne compensera même pas l’inflation estimée (la banque de France l’estime jusqu’à 6,9%). Rappelons aussi que l’Etat ne compensera pas l’augmentation du point d’indice de 3,5% de juillet 2022 à décembre 2022. Les établissements devront puiser dans leur fond de réserve. Pour 2023 cela est compensé.
Alors en épluchant le PF2023 à travers son programme (P.) 231 « vie étudiante » comprenant les SUAPS et la FFSU et son programme 150 « formations supérieures et recherche » intégrant les STAPS, nous constatons :
Pour le P.231, c’est la même somme de subvention pour charge de service public (SCSP) qui est maintenue, soit 22,1 millions (ms) se répartissant entre vie de campus, sumpps et suaps, ceci depuis 2018 (!!!). Avec l’inflation additionnée sur ces années et en particulier 2022 et 2023 donc, c’est un recul permanent qui s’amplifie. Idem pour La FFSU qui reste bloquée à 5,3 ms depuis des années. Au total c’est une diminution du pouvoir d’agir pour nos services. Nous devons juste nous contenter de savoir que selon les écrits du P.231 : « les SUAPS sont un acteur central de la politique du sport à l’université, en complémentarité de l’action de la FFSU…». La contribution vie étudiante et de campus (CVEC), « taxe » (selon le P.231) de 95 euros (+ 3,5 % p/r 2022) payés par les étudiants non boursiers, est considéré « comme le levier de dynamisation de la vie étudiante ». Cette CVEC reste toujours une diversion masquant le non-investissement public sur ces sujets.
Pour le P.150, on passe en crédit de paiement de 14,2 Mds à 14,9 Mds, soit + 4,87%, donc surement moins que l’inflation ! Cqfd. Notre suivi du plan staps portant sur les réponses de 39 établissements sur 49 indique d’ores et déjà que 8 postes ont disparu des 80 annoncés par Vidal. Savourons un des objectif du P.150 qui est d’ « Améliorer l’efficience des opérateurs » sous l’austérité ! Pointons aussi les 95 ms de dotation pour les établissements privés (C’est à la hauteur de ce qu’il faudrait pour le STAPS !!!).
L’annonce de + 788 emplois sera pour beaucoup de l’emploi contractuel et on reste très loin des besoins reconnus. Il faudrait 7 000 recrutements par an pour l’université sur 10 ans pour juste avoir des taux d’encadrement décents.
Aussi les luttes pour des moyens, des conditions de travail et une revalorisation sont incontournables.