Espérer toujours
Se posant comme « garant de la stabilité des institutions » et non comme garant desdites institutions, E. Macron a joué de stratégie pour ignorer le résultat des urnes. Cherchant non pas à nommer une première ministre issue de la plus grande force étant arrivée en tête aux législatives, mais une personnalité qui ne souffrirait pas d’une motion de censure tout de suite, le Président a orchestré un rapprochement des droites allant d’ensemble au rassemblement national. Ce faisant, il a placé le RN en arbitre de la décision et se garantit de la poursuite d’une politique économique et sociale ultra-libérale à rebours du projet porté par le Nouveau Front Populaire. Faire le jeu de l’extrême droite pour des intérêts partisans et ceux d’un monde économique qui bénéficie des grandes largesses de cette politique est un danger pour la démocratie et pour l’avenir.
Dans ce contexte, le mouvement syndical a la responsabilité, au-delà de l’analyse, de continuer à porter la nécessité impérieuse d’une réorientation politique d’ampleur. C’est sur la base de ses revendications pour les plus précaires, pour les privé·es d’emploi, pour les services publics dont l’École et l’hôpital, pour l’augmentation des salaires et pensions, pour l’abrogation de la réforme des retraites qu’il doit continuer à batailler sans coup férir. C’est dans cette optique que se construit la première mobilisation du 1er octobre prochain. Parallèlement, il doit peser sur les partis politiques en débattant, en discutant, en martelant les nécessités du moment pour que dans les assemblées les messages soient entendus et enfin pris en considération.
Macron se joue de la parole de très nombreux français, mais pourrait-il jouer longtemps seul face à une contestation d’ampleur ? Opposons à sa morgue et à son mépris la force de nos convictions et démontrons notre volonté de ne rien céder.
Dans cette période trouble rien ne serait pire que de baisser la tête. Au contraire, nous avons à nourrir l’espoir de lendemains meilleurs et à convaincre que jamais rien n’est fini ni figé !
« Chaque période de trouble de l’histoire ouvre une brèche d’espoir, et la seule chose certaine et inchangeable est que rien n’est certain ni inchangeable ». John Fitzgerald Kennedy
Édito écrit le 10 septembre 2024
