CDNE des 14 et 15 septembre 2023 – Texte Action

Le remaniement n’a pas été le signe d’une inflexion politique. La ligne reste dictée par un président omniprésent et omniscient. Sa politique libérale et son antienne du « en même temps » montrent toute leurs limites dans un contexte d’inflation qui perdure et de crises sociales importantes.

Aucune mesure n’est prise pour l’augmentation des salaires, pour venir en aide aux personnes les plus en difficulté. Les aides aux entreprises sans contrepartie, les baisses d’impôts pour les plus riches, ont grevé fortement les finances publiques. De nouvelles saignées des services publics, une augmentation des impôts (qui épargnera les plus riches) sont à l’ordre du jour pour la construction du budget de l’Etat 2024. Le nombre de millionnaires explose en France pendant qu’une grande partie de la population continue de s’appauvrir comme le montre l’augmentation de 10 % de demandes d’aide alimentaire.

Le patrimoine financier de 63 des plus grandes fortunes de France est responsable d’autant d’émissions de gaz à effet de serre que celui de la moitié de la population française et ce sont d’abord les plus pauvres qui en pâtissent. La promesse de Macron de faire du quinquennat celui de la nécessaire bifurcation écologique n’est pas tenue.

Profitant de ce manque criant, l’extrême droite surfe sur le désarroi provoqué par ces crises, en faisant mine de s’en préoccuper, pour installer ses idées.

Ce contexte impacte nos métiers. Les prix grimpent, les chaleurs et autres épisodes météorologiques violents affecteront de plus en plus nos pratiques et de nombreux élèves sont en souffrance et en difficulté financière.

Pour tenter de trouver des points d’appui face aux enjeux qu’il s’est fixé (immigration, école, écologie…), E. Macron a réuni toutes les forces politiques. En lieu et place d’un consensus social, intégrant un certain nombre de mesures fortes envers les plus faibles, le président privilégie la communication sur tous les sujets.

Ne supportant aucune contestation, le discours sécuritaire prend de plus en plus d’ampleur et de vigueur. La répression des mouvements sociaux s’amplifie et se durcit. Les syndicalistes sont régulièrement convoqués par la police.

C’est dans ce contexte que plusieurs mobilisations sont déjà décidées :

– Journée internationale de la paix célébrée dans le monde entier le 21 septembre,

– 21 septembre, journée de mobilisation dans le supérieur

– 23 septembre rassemblement et marches pour la justice, contre les violences policières, le racisme systémique et pour les libertés publiques

– 28 septembre, mobilisation pour le droit à l’avortement

– 3 octobre, journée de mobilisation AESH

-manifs le 13 octobre, appel interpro (journée européenne CES)

Le SNEP-FSU entre en campagne !

Etat des lieux de l’EPS 

Avec plus de 1 800 réponses depuis le 1er septembre, la mobilisation autour de l’état des lieux a été forte. La 1ere phase de la campagne est une réussite et montre que nos analyses sont largement partagées sur la situation de l’EPS (programmes, dégradations…) mais aussi concernant des JOP qui ne participeront pas d’un renforcement de l’EPS et du sport pour tous et toutes. 

Le CDNE comptabilise 2 000 heures non assurées sur le territoire dans 10% des établissements.

Plus d’un collègue sur 2 ne se sent pas reconnu.e et près de 50% de la profession dit avoir du mal à faire son travail ou en perdre le sens. Par ailleurs, plus d’un collègue sur 10 dit penser à changer de métier. Ces résultats sont une alerte sérieuse ! Les réformes (contenus, NMP, DHG…) dénaturent nos métiers et impactent fortement les personnels.

L’enjeu de reprise en main de notre métier est plus que jamais d’actualité. Les résultats de cette enquête doivent être exploités à tous les niveaux de notre syndicat pour alimenter le discours vers la profession, vers les médias, l’institution (déclarations…) et le politique. Le SNEP-FSU tiendra une conférence de presse nationale le 19 sep 2023. Le CDNE appelle chaque section départementale et académique à diffuser leur bilan (communiqué de presse).

Campagne #EPS 2024

C’est dans le contexte dressé ci-dessus que s’inscrit notre campagne pour l’EPS. Cette mobilisation importante qui doit engager l’ensemble de la profession ne s’oppose pas aux engagements que nous devons avoir sur les mobilisations générales. Il n’en reste pas moins que compte tenu de l’approche des JOP, la fenêtre médiatique et politique doit être l’occasion pour nous de porter fortement nos revendications. 2023/2024 est l’année de l’EPS et du sport scolaire !

Les annonces présidentielles et ministérielles sur le « sport à l’école », « l’EPS à l’honneur », à l’occasion de la promotion quotidienne des JOP 2024, sont destinées à masquer la mise à mal du service public de l’EPS et du sport scolaire. Les 2 h de sport ne servant qu’à la communication ministérielle et présidentielle, sont élargies en renforçant ainsi la concurrence entre l’EPS, le sport scolaire et les clubs. Un bilan quantitatif et qualitatif de ce dispositif doit être exigé dans tous les CSA. Les militant•es départementaux, sur la base de la liste publiée sur Eduscol, sont appelé.e.s à prendre contact avec les établissements pour faire remonter les informations.

La mise en place de la réforme du lycée professionnel, l’évaluation au baccalauréat exigeant des collègues de remonter des notes dans un découpage absurde et chronophage, alors que la réglementation ne l’impose pas, sont quelques exemples de la dégradation des conditions de travail des enseignant.e.s d’EPS. 97% des collègues ont signifié leur insatisfaction des programmes lors de l’enquête menée par le SNEP-FSU en ce début d’année. Un courrier avec demande d’audience sera envoyé à destination de la commission Bac et de l’IGESR.

Le SNEP-FSU réaffirme sa décision d’entrer en campagne pour le développement de l’EPS et du sport scolaire au sein du service public.

Plusieurs rapports parlementaires et questions à l’Assemblée Nationale et au Sénat relaient nos revendications (4 heures, plan de recrutement, formation initiale et continue en primaire et secondaire, renforcement du sport scolaire, épreuve d’EPS au DNB, section sportive scolaire dans chaque EPLE, Unité d’enseignement obligatoire à l’université…).

Tout au long de l’année, des initiatives variées seront mises en œuvre : conférences de presse locales, rendez vous avec les député.e.s, stages, journées de l’EPS, semaine de l’EPS, états généraux de l’EPS, congrès d’étude…

Le SNEP-FSU s’organise à tous les niveaux de la vie syndicale pour programmer, dans toutes les académies, les journées de l’EPS, mais aussi des stages APSA.

Dans la suite initiée par le collectif permanent pour les installations sportives créé depuis deux ans en Seine Saint Denis, terre d’accueil des JOP, pour travailler sur l’héritage en matière d’installations avec des acteurs de tous horizons (élu•es, secteur sportif, enseignant•es, syndicalistes…), la direction nationale construira une initiative au sénat qui portera sur les Etats généraux de l’EPS et lors de laquelle nous inviterons un certain nombre d’organisations (fédérations sportives, parents d’élèves, élu.e.s…)

Une grève EPS est envisagée pour la période du printemps 2024. Cette perspective doit être rappelée dans tous les communiqués vers la profession, dès à présent et en permanence, afin de l’installer dans le paysage.

Le tractage et affichage public, à l’occasion de la coupe du monde de rugby, est appelé à être élargi à d’autres évènements sportifs et artistiques. Ce dernier sera renforcé par une pétition qui sera construite et envoyée aux militant.e.s. De plus, le SNEP-FSU appelle toutes les équipes à proposer les mêmes initiatives aux parents d’élèves.

Le président de la République sera interpellé par une lettre ouverte.

La semaine de l’EPS rassemblera la profession autour d’une action nationale commune, d’initiatives locales et demandera à rencontrer les recteurs, les DASEN, le ministre.

Sport scolaire

Le sport scolaire en difficulté budgétaire, se voit maintenant confronté aux réformes et à la mise en œuvre du pacte.

Des sorties UNSS se voient interdites du fait de remplacements qui ne seraient pas assurés (RCD) ou encore parce que le mercredi est le jour d’intervention des PE pour le soutien des collégien·nes.

Lors des réunions de rentrée de l’UNSS ont été présentées de nouvelles directives de la direction nationale. Elles suscitent colère et incompréhension.

L’obligation de renseigner les adresses mail pour la prise de licence a montré sa visée effective : faire de l’UNSS un sous-traitant des fédérations par le biais des adresses collectées. On fait donc des enseignant•es d’EPS des agent•es recruteur•es indirect•es et collecteurs•trices d’informations personnelles à destination d’autres acteurs. Et ce, sans qu’ils•elles en soient conscient•es ou informé•es.

La situation est extrêmement grave !

Devant les refus répétés de l’UNSS de changer quoi que ce soit, le CDNE rassemblé à Paris, a manifesté devant le siège de la DN UNSS pour exprimer le mécontentement de la profession. Le ministère a été interpellé. Une délégation a été reçue par le directeur de l’UNSS à 14h le vendredi 15 septembre et il a suspendu pour un an, cette obligation.

Cette première victoire syndicale donne raison au SNEP-FSU dans sa détermination pour le renforcement du sport scolaire. Dans tous les cas, le SNEP-FSU demande le retrait définitif.

Le SNEP-FSU demande des clarifications concernant les accompagnateurs et une priorité au sport scolaire le mercredi.

Le SNEP-FSU a alerté le ministère des risques qui pèsent sur les rencontres et compétitions de l’UNSS

Nous proposons les actions suivantes à mener dans les territoires 

  • un communiqué de presse le jour de la journée nationale du sport scolaire dans tous les territoires.
  • un courrier au président de l’UNSS : DASEN, Recteurs/rectrices.
  • Une audience avec les députés et sénateurs dans les départements (hors RN) ; une demande d’audience a été faite au niveau national auprès de tous les groupes parlementaires (hors RN).
  • une motion à faire adopter dans les AG d’AS et dans les AG de district. Celle-ci est à remonter à l’UNSS (DN / SR / SD) et aux sections locales du SNEP-FSU.

Tous les modèles seront mis en ligne sur le site militant dans la rubrique sport scolaire.

Élections des élu·es des AS

Les élections UNSS débutent dès maintenant. Les s2 doivent se rapprocher des élu·es des AS pour les accompagner. Toutes les informations sont dans la note CDNE et sur le site militant dans la rubrique sport scolaire (bandeaux pour les sites / calendrier / modèle de PV de comités directeurs). Chacun·e doit organiser les élections dans son AS et voter et faire voter pour les listes « Le sport scolaire, un droit pour toutes et tous ». Le taux de participation doit être fort pour avoir du poids dans les instances (20% lors des dernières élections, objectif 70% en novembre 2023 !).

Syndicalisation

Le CDNE se félicite d’une année 2022/2023 qui aura enregistré une hausse de syndicalisation et de nombreux nouveaux.lles adhérent.es. Ceci est le fruit d’un travail militant pour développer le SNEP-FSU.

En pleine campagne #EPS 2024 et dans un contexte où l’école et les services publics sont mis à mal, le CDNE appelle à poursuivre et amplifier ce travail en proposant massivement l’adhésion pour augmenter le rapport de force.

Jeunesse et Sports

En ce début d’année, le SNEP-FSU appelle ses militant.es des bureaux départementaux et académiques à aller à la rencontre des personnels Jeunesse et Sports pour leur proposer de se syndiquer, en s’appuyant au besoin sur le document de présentation du SNEP et de la FSU à Jeunesse et Sports (https://lesite.snepfsu.fr/les-secteurs/secteur-sports/elections-pro-js/le-snep-et-la-fsu-a-jeunesse-et-sports-13-septembre-2023/). Il conviendrait également de vérifier les adresses actuelles des services J&S des DSDEN et rectorats (adresses physiques et postales) afin de permettre la mise à jour de nos fichiers.

Emploi

Depuis 2017, avec les difficultés liées à la LTFP et la moindre transmission des documents administratifs, le SNEP-FSU a recensé 1 009 suppressions d’emploi de titulaires en EPS.

Le ministère a comptabilisé, de la rentrée 2017 à la rentrée 2022, 1 202 suppressions de postes de titulaires, ce qui est bien supérieur, dans un contexte où le nombre d’élèves dans le second degré public a augmenté d’environ 29000. Par ailleurs, le ministère affiche une hausse de 152% des collègues non-titulaires (contractuel.les, ECA…) sur la même période.

Les choix politiques finançant à hauteur de 15 milliards d’Euros le privé contre le service public laïque d’Education entravent les créations de postes en EPS et les mesures salariales nécessaires.

Pour plus et mieux d’EPS, la planification d’un plan pluri annuel de recrutement portant, a minima, à 1 500 recrutements pendant 5 ans est une urgence. Viser la barre des 1 500 postes pour 2024 doit être une ambition pour tout le SNEP-FSU, cela passe par des actions permanentes sur ces questions sur les territoires (communiqués de presse, intervention auprès de l’administration…).

Retraites

Au sortir des mobilisations, d’ampleur historique, contre la réforme des retraites du gouvernement, la bataille idéologique de l’opinion publique est gagnée. L’image des organisations syndicales se trouve renforcée, aidée notamment par l’unité historique affichée pendant des mois de lutte. Cependant à coup de 49.3 cette réforme est désormais mise en œuvre et a pour conséquence d’allonger encore les carrières. Le SNEP et la FSU continuent de porter d’autres choix qui s’opérationnalisent au travers du mandat d’âge légal de départ à la retraite à 60 ans avec un taux de remplacement à 75%. C’est cet objectif qu’il ne faut pas perdre de vue, et un premier pas sera d’obtenir que le nouveau dispositif de retraite progressive soit de droit tout en assouplissant ses conditions d’accès pour qu’il s’apparente à une CPA.

FPC

Le SNEP-FSU condamne la décision du ministre de passer la formation continue hors du face à face avec les élèves et sur le temps de vacances. Cette décision va dégrader la qualité de la formation. Elle s’attaque au statut des enseignants via le PACTE. Elle augmentera considérablement le temps de travail des enseignants, aussi bien celles et ceux qui bénéficient de la formation que les formateur/trice.s.

Le SNEP-FSU appelle la profession à refuser et à dénoncer cette mesure à toutes les occasions.

Mobilisations dans l’ESR

Le SNEP-FSU et SNESUP-FSU appellent à un plan de luttes, dont une journée nationale d’actions jeudi 21/09 dans les universités, pour revendiquer à la fois des revendications spécifiques (des enseignant·es de second degré) et celle majeure du prochain budget du MESRI 2024 qui n’est vraiment pas à la hauteur des besoins (recrutement ; conditions de travail, revalorisations salariales, conditions d’étude et précarité…). Les enseignants d’EPS sont souvent au cœur des luttes en STAPS. Les Assises du sport à l’université (13 et 14 octobre) font partie de la mobilisation et s’inscrivent dans la campagne EPS.

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