Urgence pour les STAPS !

La filière STAPS accueille aujourd’hui plus de 70 000 étudiants. Ce sont autant d’étudiants et de personnels qui tirent la sonnette d’alarme sur les conditions particulièrement dégradées dans lesquelles ils évoluent. 

La filière souffre depuis de nombreuses années du manque de moyens qui lui sont consacrés et la rentrée universitaire 2020, avec les nombreuses réformes qu’elle comporte, est venue accroître cette pression. Un plan financier sur trois ans lié aux réformes  de la loi ORE et à l’augmentation des capacités d’accueil en STAPS avait été promis, mais ces dotations, à ce jour, sont loin de compenser l’augmentation des effectifs étudiants. La crise sanitaire actuelle ne fait qu’accentuer les difficultés budgétaires déjà présentes dans nos UFR. 

Le sous-investissement chronique des gouvernements dans l’Enseignement Supérieur et de la Recherche provoque pour les STAPS et plus globalement les universités, des situations inextricables de gestion de la pénurie et /ou de réduction des moyens.

L’immense majorité des UFR STAPS étendent aujourd’hui leurs capacités d’accueil pour répondre à l’attractivité des formations aux métiers du sport auprès des jeunes. Le nombre d’étudiants par groupe est à sa limite maximum, le nombre d’heures de travail des enseignants est au plus haut mais cela ne suffit plus ! En 10 ans le nombre d’étudiants arrivant en L1 a été multiplié par deux (+ 100%)  quand le nombre d’enseignants a lui été augmenté de seulement 30%. Les infrastructures n’ont malheureusement pas suivi cette augmentation exponentielle contraignant aujourd’hui les étudiants à pratiquer des APSA dans les couloirs de leurs UFR, ou à l’inverse devoir faire cours assis par terre dans un gymnase. 

Cette année encore, ce sont plus de 7000 jeunes qui n’ont pas pu accéder à la formation qu’ils souhaitaient initialement.

 De plus, la mise en place de la plateforme Parcoursup effectuant une modification des profils recrutés des étudiants en STAPS a conduit à une augmentation des taux de réussite. Néanmoins, cette augmentation s’est faite sans moyens supplémentaires nécessaires pour accompagner les étudiants pédagogiquement dans les années supérieures du cursus en Licence 2 et Licence 3.

Toutes ces mauvaises conditions freinent le développement et l’émancipation des étudiants. Le contexte sanitaire actuel nous oblige à repenser notre système de santé et nos habitudes quotidiennes. De ce fait, le monde de demain doit permettre la pratique d’activité physique et/ou sportive pour tous dans un objectif culturel et de santé publique. Pour répondre à ces enjeux, la formation STAPS doit retrouver des conditions descentes d’enseignement et de formation.

C’est pourquoi, nos organisations revendiquent :

  • Un recrutement pluriannuel de titulaires enseignants chercheurs – enseignants et autre personnel d’au moins 1 000 personnes, comme estimé par la « commission ministérielle Terret » sur STAPS en 2017.
  • un plan de construction de locaux (salles et amphis) pour les STAPS
  • un plan pluriannuel massif de recrutement d’enseignants d’EPS titulaires via le CAPEPS face aux besoins- un plan de construction d’installations sportives HQE pour les universités.

Face à ces conditions indignes de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, l’ANESTAPS, le SNEP-FSU et le SNESUP-FSU demandent des réponses rapides et concrètes de la part du gouvernement. Un fléchage de budget spécifique à la filière STAPS doit être déterminé pour répondre aux enjeux de société à venir.

Contacts :


Loïc ROSETTI, président de l’ANESTAPS  

loic.rosetti@anestaps.org – 06 03 28 74 28     

Pascal ANGER, secrétaire national du SNEP-FSU

pascal.anger@snepfsu.net – 06 89 38 83 05

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