Par Benoit HUBERT
En lieu et place de toute politique remettant en cause la qualité des services publics, il est nécessaire de solliciter de nouvelles recettes.
Dans une recherche effrénée d’économies budgétaires, les services publics, déjà en souffrance, se trouvent une nouvelle fois mis à contribution. Lors d’un passage sur France 2, Michel Barnier, premier ministre, a pointé la possibilité de fusionner différents services publics pour économiser des coûts de fonctionnement et supprimer des postes. C’est un des leviers qu’il met en branle pour réaliser 40 milliards d’économies en baissant les dépenses publiques. Dans ce processus, ce qui est mis en avant ce sont des suppressions de postes de fonctionnaires qui ne seraient pas en prise directe avec les usager·ères. Qui peut être dupe de cette annonce alors que la masse des fonctionnaires sur lesquels faire des économies est celle qui est en contact direct ? Il suffit pour s’en convaincre de regarder le projet de budget pour l’Éducation nationale qui programme plus de 4 000 suppressions de postes d’enseignant·es.
Pure démagogie aussi si l’on en juge des dernières fusions qui ont été opérées. Les fusions de la direction générale des impôts et de la direction générale de la comptabilité publique pour construire la direction générale des finances publiques (DGFIP) et celle de l’ANPE et des ASSEDIC pour former Pôle Emploi ont été très coûteuses. Seule la DGFIP a conduit à quelques économies avec la suppression de 2 000 emplois mais… 10 ans après sa création !
Déshabiller le service public n’améliore pas le service rendu aux usager·ères. Sa mission première se trouve de plus en plus dévoyée. Il est permis, à l’aune des effets produits par les dernières fusions, de s’interroger sur le but réel de ces fusions. Maîtriser les coûts ? Améliorer le service rendu ? Améliorer les conditions de travail des agent·es ? Ou, plus prosaïquement, transformer la Fonction publique et les services publics pour les ouvrir au marché, à des prestataires privés ?
Rechercher à faire des économies pour maitriser le budget est-il le seul moyen de répondre à un endettement galopant ? Pour le SNEP-FSU c’est non ! La recherche de recettes supplémentaires doit être travaillée sérieusement. De nombreuses pistes sont à explorer et la FSU en propose plusieurs dans une campagne pour un tout autre budget.