Semaine Olympique et Paralympique 2024 : la force des discours gouvernementaux n’a d’égal que la vacuité du réel !

Emmanuel Macron a inauguré ce jeudi, à Saint-Denis, la piscine qui accueillera les épreuves de plongeon, de natation artistique et de water-polo, pendant les JOP. Nouvelle opération de communication pour essayer de mettre en avant le fameux héritage tant vanté… Mais une piscine répond-elle, à elle seule, aux grandes ambitions affichées et à la grande cause nationale décrétée pour 2024 ? Le sport pour toutes et tous a besoin d’un engagement plus fort et substantiel. Le manque d’installations sportives utiles aux fédérations sportives et aux scolaires est criant et sans investissement massif, faire en sorte que la France soit un pays de sportifs et de sportives restera un vœu pieux.

Mais au-delà de cet héritage matériel qui ne verra pas le jour, l’héritage immatériel n’est pas mieux loti.

Pour faire en sorte que tous·tes les citoyen·nes accèdent aux pratiques sportives et en aient envie, tout commence à l’école. Les dispositifs mis en œuvre dans ce cadre (30 minutes de pratique quotidienne et deux heures de sport supplémentaire au collège pour les plus éloigné·es de la pratique) ne répondent aucunement à l’objectif. Discriminants, avec uniquement des pseudo-objectifs de santé sans appropriation de la culture sportive, inégalitaires, ne concernant que quelques élèves… Au-delà du fait qu’ils ne fonctionnent pas et ne sont pas pérennes, ces dispositifs ne peuvent constituer un héritage pour la nation.

Augmenter les temps de l’EPS à l’école, revoir ses contenus, la revaloriser et dans le même temps investir dans le sport scolaire, sont les seuls moyens d’engager toute la jeunesse dans une activité physique, sportive et artistique de qualité. Malheureusement, l’État et le ministère, au travers des différentes réformes qu’ils mettent en œuvre, font l’inverse et fragilisent de plus en plus l’EPS. Investir dans les pratiques au bénéfice de la jeunesse, voilà l’héritage attendu par l’ensemble des acteur·rices du sport et des enseignant·es d’EPS.

En amont des JOP, ce n’est pas un héritage qui se profile pour l’EPS et les élèves en France, mais une véritable dette :

  • Une mise en place des dispositifs concurrentiels à l’EPS, pourtant premier lieu de démocratisation de l’accès à la culture sportive ;
  • Moins de rencontres sportives pour les élèves de l’UNSS ;
  • Moins de formations en EPS dans le projet de réforme de la formation ;
  • Le dispositif du « savoir-nager » supprimé à de nombreux endroits, à cause de la mise en place des mesures « choc des savoirs ».

Il reste seulement 100 jours avant les JOP, il est plus que temps d’agir et d’investir ! Il faut urgemment renforcer l’EPS et le sport scolaire pour tous et toutes !

Communiqué de Presse du SNEP-FSU, le 5 avril 2024

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