Dans le cahier spécial « Les formations pour faire carrière dans le sport », de L’Équipe d’octobre 2024, nous découvrons un palmarès « d’écoles » privées opérant dans le post-bac, mais pas un mot1 sur la filière STAPS2 , ni non plus sur la filière Jeunesse et Sports qui organisent au titre des services publics les principales formations aux métiers du sport !
Les quelques 50 STAPS avec leurs antennes, principale filière de formation aux métiers du sport dans l’université publique, répartie sur tout le territoire et leurs 3 500 personnels universitaires forment près de 70 000 étudiant·es aux métiers du sport, 14 000 diplômé·es par an, dans 5 mentions en licence et master (adossées à la recherche) : « la formation des enseignant·es d’EPS, l’activité physique adaptée et santé, l’ingénierie et l’ergonomie de l’activité physique, l’entraînement et l’optimisation de la performance sportive, le management dans le sport ». La filière STAPS a un des taux d’insertion professionnelle les plus élevés, de 88 % en licence et de 93 % en master. La filière Jeunesse, Éducation Populaire et Sports représente 20 000 diplômé·es par an, délivrant notamment les Brevets Professionnels et les Diplômes d’État, les CREPS en étant les organismes de formation principaux. Celle-ci représente les deux tiers des cartes professionnelles délivrées, un taux d’insertion professionnelle élevé et offre des débouchés aux concours de professeur·es de sport, après un diplôme STAPS ou JEPS3.
Pour informer jeunes et familles sur les cursus « faire carrière dans le sport », ne pas parler des filières qui répondent à de nombreux enjeux de formations, qui permettent une forte insertion professionnelle, pour un coût de 175 euros par an pour la licence par exemple, face à des écoles privées à environ 8 000 euros annuels, relève d’un choix éditorial très particulier. Ce choix serait davantage compris par les lecteur·rices, si le dossier indiquait clairement que le groupe Amaury, détenteur du titre de presse, est aussi engagé dans le groupe d’enseignement supérieur privé ACE Education qui détient les écoles AMOS, que le journal recommande.
Le SNEP-FSU dénonce par ce communiqué ce choix de publication grand public, le manque de transparence sur les conseils d’orientation pour la jeunesse du pays, et fait état des réactions que nous recevons des personnels de la filière STAPS et de Jeunesse et Sports qui sont offusqués par une telle présentation unilatérale du privé dans ce cahier !
Si les politiques menées par E. Macron depuis 2017 visent à affaiblir l’enseignement supérieur public, le service public du ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative et à renforcer la part du privé (aujourd’hui 1 étudiant·e sur 4 a recours au privé), nous estimons que les médias doivent informer de façon pluraliste et objective sur les filières existantes. Le sujet du sport dans toutes ses dimensions est d’intérêt général et ne peut pas être soumis aux seules logiques de marché.
C’est pourquoi le SNEP-FSU demandera au cahier spécial de l’Équipe que la filière STAPS et celle de Jeunesse et Sports soient aussi présentées.
Communiqué de presse SNEP-FSU, le 29 octobre 2024