Par Alain De Carlo
Le mois de janvier constitue un temps fort de la préparation de rentrée. Les établissements reçoivent leur Dotation Horaire Globale, enveloppe de moyens qui doivent permettre aux conseils d’administration de travailler à l’organisation de l’année suivante.
Les DHG qui arrivent actuellement dans les établissements portent en elles l’affaiblissement de l’école publique. Elles sont marquées par les transformations de l’école libérale et ce contre l’avis de tous (ou presque) les personnels.
- En collège, cela se traduit par l’imposition de groupes de niveaux, dont l’existence réglementaire n’est pas encore établie (cf. études : https://lesite.snepfsu.fr/wp-content/uploads/2024/01/KA9_Compilation-revue-presse.pdf)
- En lycée professionnel, la réforme bouleverse l’organisation de la classe de terminale pour substituer des semaines de stages à des semaines de cours (Nous vous invitons à signer la pétition : Petition · Madame la ministre A. Oudéa-Castéra, renoncez au texte réformant le bac pro ! · Change.org ).
La logique de transformation du système éducatif public est la même depuis les premières pierres des réformes posées par JM Blanquer : un système qui sélectionne très tôt, assigne à résidence au lieu de combattre l’échec et viser l’émancipation de tous et toutes.
Par ailleurs, ces réformes rétrogrades se feront sans moyens car la Loi de Finances 2024 prévoit 484 suppressions de postes ! C’est donc par redéploiement (la suppression de l’heure de Technologie en 6ème servira à financer les groupes de niveaux) que cela s’opérera. Par ailleurs, et nous en avons les premières remontées, de nombreux arrangements seront tentés (utilisation du Pacte notamment pour des heures d’enseignement ou de soutien).
Nous le rappelons : Le Pacte ne constitue pas des moyens d’enseignement ! Tout ce qui est pérenne pour les usager·es et dans les ORS des enseignant·es doit être financé par la DHG et réparti en CA, le Pacte étant sur la base du volontariat !
Pour les heures d’enseignement (et de soutien, notamment en natation), c’est bien la DHG qui doit être mobilisée et pour la coordination des APSA, c’est la Dotation Indemnitaire en IMP. (se reporter au kit coordo du SNEP-FSU : https://lesite.snepfsu.fr/agir/agir-dans-letablissement/coordo-indemnites-et-imp/le-kit-coordination-eps/)
Au vu des besoins de l’école publique et laïque, et de la volonté depuis des années de favoriser le privé, il est indispensable qu’un soulèvement de l’école publique s’organise. Il est nécessaire de construire une mobilisation d’ampleur dont chaque Conseil d’Administration doit être une caisse de résonance et de création d’alliance avec les parents d’élèves. Le 1er Février est évidemment un temps fort où la mobilisation par la grève et les manifestations devront contraindre le gouvernement à modifier ses projets.
Le KIT DHG du SNEP-FSU est un outil incontournable pour nourrir les réflexions. Il comporter à la fois des analyses, des arguments et des outils pour agir concrètement dans son établissement : https://lesite.snepfsu.fr/agir/agir-dans-letablissement/la-dhg/kit-dhg/
C’est pourquoi nous appelons :
- à multiplier les heures mensuelles d’information syndicales,
- œuvrer avec les parents d’élèves et les élu·es pour s’opposer aux réformes régressives (voie professionnelle, groupes de niveaux). Un vœu / motion est proposé en ce sens pour tous les CA : https://www.snes.edu/article/motion-contre-la-reforme-du-college-en-ca-dhg/ ),
- voter contre toute DHG qui ne met pas en place la réussite de tous·tes,
- agir pour la transformation des HSA en heures postes,
- proposer des DHG alternatives qui permettent la réussite de tous et toutes en limitant les effectifs par classe notamment,
- Préparer une grève à 100% dans tous les établissements publics de France le 1er Février.
Faisons de 2024, une année pour L’avenir de l’École Publique.
Pour information le syndicat majoritaire des chefs d’établissement vient de remettre à la Ministre un courrier lui disant qu’il s’oppose aux groupes de niveaux sur le fond car entrainant une « ségrégation scolaire », mais aussi sur la forme (désorganisation, aucun texte réglementaire), tout en disant l’urgence de réduire le nombre d’élèves par classe. C’est aussi un point d’appui dans les luttes qui s’ouvrent pour repousser cette mesure : [SNPDEN-UNSA / LDD 2024-2] – Lettre d’alerte du SNPDEN-UNSA à Madame la Ministre (mjt.lu)