Alors que 700 millions est le chiffre annoncé par le ministre Blanquer et repris par les médias, ce sont en réalité 400 millions qui seront à répartir, bien loin d’une revalorisation annoncée comme historique.
Dans les 700 millions d’euros, 200 seront destinés à payer la protection complémentaire des enseignants (obligation faite à l’employeur) et 100 millions correspondent aux mesures prises pour cette année 2021. L’affichage des 700 millions débloqués est bien un leurre. Les medias qui reprennent ce chiffre en boucle, montrent une méconnaissance inquiétante des mesures et du métier d’enseignant.
La loi de programmation est jetée aux oubliettes, certains des engagements laissent entrevoir une revalorisation adossée à des missions de « prise de responsabilités ». En dehors d’une légère amélioration sur les promotions pour les milieux et fins de carrière, rien de concret n’est annoncé pour la majorité des personnels. Largement insuffisante, cette enveloppe financière ne permet absolument pas de rattraper les pertes de pouvoir d’achat de ces dix dernières années. La revalorisation historique n’aura pas lieu !
Il faut aussi se pencher sur les 12 engagements de Jean Michel Blanquer pour en comprendre toute l’hypocrisie.
Assurer la continuité du service public d’enseignement (11ème engagement) serait un enjeu majeur mais Monsieur Blanquer a supprimé 1883 postes cette année encore dans le second degré, alors que le nombre de postes est le premier levier qui permet d’assurer les remplacements.
Il voudrait renforcer les collectifs pédagogiques mais veut renforcer l’individualisation des parcours et des carrières, en maintenant des dispositifs qui mettent les enseignants en concurrence. De plus tout est fait aujourd’hui pour placer les collègues dans un système de suspicion permanente entre eux et vis-à-vis de l’administration du fait de la suppression des prérogatives des CAP imposée par la loi TFP. L’opacité totale règne dans les opérations de gestion mais le ministère souhaite renforcer la ressource humaine de proximité, cela fera sans doute moins de vagues….
Lors de la table ronde, le DGRH se félicite du plan d’action égalité professionnelle, mais tout est mis en place pour renforcer les inégalités salariales femmes/hommes : par une possible revalorisation grâce à des prises de fonction en responsabilités, par l’imposition massive d’HSA, par le maintien de fonctions inégalitaires pour l’accès à la classe exceptionnelle.
Et le ministre veut bien faire confiance aux professeurs mais il renforce toutes les missions d’encadrement et publie des guides de bonne pratique.
Cela fait longtemps que Monsieur Blanquer est démasqué, la mascarade d’hier vient s’ajouter au reste.
Le SNEP FSU revendique une réelle revalorisation, sans contreparties, qui passe par le dégel de la valeur du point d’indice, la reconstruction des grilles et la revalorisation immédiate notamment pour les débuts de carrière.