Une catastrophe annoncée

Par Coralie BÉNECH

Réforme de la formation : le SNEP-FSU tire la sonnette d’alarme

Le SNEP-FSU a alerté depuis le début des discussions sur les effets néfastes de cette nouvelle réforme qui va notamment déstructurer la licence et amputer les volumes dédiés à la préparation de la licence, puisque ceux-ci vont être re orientés vers des contenus dédiés à la préparation du concours. Moins d’approfondissement disciplinaire, didactique, moins de stabilisation de compétences pratiques…, en conclusion des enseignant·es moins bien formé·es et moins prêt·es.

À cette heure, l’engagement pris par le ministère d’un affichage des postes aux concours et de la répartition des postes entre le master 2 et la L3 a été fortement compromis par la démission de F. Bayrou, mais les premiers éléments budgétaires laissent penser que le nombre de postes ne sera pas plus attractif que les autres années. La ligne rouge du SNEP ne doit pas être franchie, il serait inacceptable que le nombre de postes offerts en master 2 soit inférieur à celui de 2024. Le SNEP revendique 1 500 postes au concours M2 dès 2025 pour couvrir l’ensemble des besoins sur le territoire.

Le SNEP-FSU a aussi interpellé à de nombreuses reprises le ministère sur le danger existant que les non lauréat·es détenteur·rices d’une licence ne puissent pas continuer dans le nouveau master 2E (éducation et enseignement). Le ministère s’est toujours voulu rassurant, sans jamais nous convaincre, nous avons maintenant les premières remontées qui viennent confirmer nos inquiétudes : Lille, Metz, Rennes, Nancy, Caen n’accueilleront pas de non lauréat·es, d’autres sites ne les accueilleront que partiellement. Quel avenir pour ces jeunes, alors que la spécificité de notre discipline est connue depuis le départ, avec une inexistence de master disciplinaire et un engouement encore conséquent pour devenir professeur·e d’EPS (5 000 étudiant·es actuellement en L3 STAPS EM) ? Le ministère encourage par conséquent les prépas privées créées pour repréparer les jeunes au CAPEPS et de la réorientation de certain·es jeunes pourtant très motivé·es.

Depuis plus d’un an, le SNEP-FSU est intervenu sur la question du sauvetage. L’attestation de sauvetage aquatique a toujours été exigible au moment de l’admissibilité, mais l’admissibilité n’aura jamais été aussi tôt. Ainsi, les étudiant·es avaient 4 ans et demi pour obtenir le TASA, quand dès cette année pour le concours L3 ils et elles n’auront que 2 ans et demi ! L’administration a consenti à décaler cette exigence au moment des résultats d’admission, ce qui pour nous reste insuffisant au regard de la préparation qu’auront les étudiant·es avec cette nouvelle L3 de préparation au concours. Nous avons bataillé pour d’autres solutions, à défaut l’administration demandera aux académies d’organiser 2 sessions par an.

Cette réforme de la formation organisée à la hâte sans lisibilité de l’ensemble met les étudiant·es, les formateur·rices dans des conditions insupportables et angoissantes. Le cadrage du master 2E qui officialise le mi-temps en responsabilité en master 2 et qui révèle de nombreux manques sur la formation dite « disciplinaire » serait à revoir.

La copie dans son ensemble est à revoir. Le SNEP-FSU, au-delà de ses revendications sur les postes et la formation, demande à ce que des places en master 2E soient immédiatement ouvertes pour les non lauréat·es des concours qui maintiennent leur volonté de passer les concours de l’enseignement

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