« Notre génération ne touchera plus les dividendes de la paix ».
C’est par cette métaphore boursière évoquant l’ère post-guerre froide qu’E. Macron a conclu son intervention au JT de 20h du mercredi 5 mars. Le choix des mots et les perspectives tracées sont inquiétants à plusieurs titres.
La crise, encore
L’époque est tragiquement marquée par des guerres territoriales, dont certaines durent depuis des décennies et condamnent les peuples à vivre sans horizon, étroitement liées à des guerres commerciales aux enjeux dictés par les grands groupes et leur recherche de gains à court terme. Ce contexte de concurrence mondialisée ne sert ni les populations, ni les travailleurs·euses, ni la planète.
Pourtant, pour parvenir à une paix juste et durable, des solutions existent tant sur le plan économique (relocalisation, réindustrialisation, hausse des salaires, fin des accords de libre-échange) que pour mettre fin aux conflits armés (création d’un état palestinien par exemple).
La crise permanente permet de justifier d’autres intérêts autoritaires et austéritaires, le contrôle, les réductions budgétaires et par conséquent éviter une juste répartition des richesses créées.
La guerre sans alternative
« Nous sommes en guerre », le Covid avait donné le coup d’envoi d’un état d’urgence permanent, réduisant au passage les libertés individuelles, collectives et démocratiques.
Pour le SNEP-FSU, la rhétorique du conflit armé doit céder la place à toutes les pistes permettant d’envisager un monde solidaire, juste et libre.
En reléguant les « dividendes de la paix », E. Macron dessine une menace de guerre permanente sans laisser de place aux compromis possibles, aux négociations et à l’apaisement.
C’est un discours dangereux pour l’avenir.
Financer la guerre par les réformes
Nul besoin de trop lire entre les lignes, le Président annonce une hausse du budget de l’armée en reportant ses effets sur les autres chapitres de la dépense publique. Quels qu’en soient les perdant·es (l’éducation, la santé, le sport), ce sera moins de service public donc moins de liant dans notre société et la mise à mal d’un projet de société progressiste.
Ce seront aussi les droits des agent·es publics·ques qui seront mis à mal pour financer l’effort de crise.
Pour le SNEP-FSU, la paix, la solidarité entre les peuples, la justice sociale passent par le renforcement des services publics, vecteurs de solidarité et garants du vivre-ensemble.
Les conflits actuels ne doivent pas alimenter les profits d’une minorité et il est urgent d’en trouver une issue favorable à la majorité pour garantir une sécurité humaine globale, collective et commune, permettant à l’humanité de relever ses nombreux défis sociaux, environnementaux, sanitaires, alimentaires.