Cher·ère collègue, agent·e de la fonction publique,
Il est urgent et vital de stopper cette « guerre anti-fonctionnaires » et de défendre nos conditions d’emplois et de salaires.
Par exemple, instaurer 3 jours de carence (+ 90 % du salaire après 3 jours d’arrêt !), c’est de fait instituer que le·a salarié·e paie son arrêt maladie (« autant faire 3 jours de grève par mois, non ?»).
C’est une régression sociale majeure qui vient percuter de plein fouet le « droit d’être malade, donc de s’arrêter et de ne pas être sanctionné·e financièrement » ! (Comme il n’est pas normal que 25 % des salarié·es du privé ne soient pas protégé·es contre cela).
Nous (la plupart des organisations syndicales)[1]appelons à construire un rapport de force dont le 5 décembre, est une première journée d’action dans cet objectif. Tous·tes en grève le 5 décembre et rejoignons les manifestations dans les départements.
Il faut que cette première journée de mobilisation soit puissante partout, dont à l’université en passe d’être explosée par le sous-financement et la déréglementation. Certaines universités annoncent même être en cessation de paiement pour cette année en cours.
Engageons dès maintenant une dynamique de protestation-résistance et de revendications sur nos conditions de travail et de salaire [2] .
MOBILISONS-NOUS POUR :
- Zéro jour de carence et maintien de 100 % du salaire en cas de maladie (pour tous·tes les travailleur·es).
- La revalorisation du point d’indice et des carrières par des mesures générales (15 % de perte de la valeur du point d’indice depuis 2010), et le versement de la GIPA en 2024.
- Des créations d’emplois à la hauteur des besoins, permettant d’améliorer les conditions de travail et de redonner les moyens au service public d’assurer ses missions d’intérêt général.
Discutons partout avant le 5/12, entre collègues dans nos universités avec les organisations syndicales (OS), du local au national (les OS se retrouvent le jeudi soir 5/12), pour construire des suites d’actions (pistes : grèves tournantes planifiées par secteur de la Fonction publique, journées mortes des services publics, grève reconductible ?…).
Pour justifier ces mesures injustes, le ministre affiche une volonté démagogique de « débureaucratisation ». Ce « fonctionnaire bashing » fournit des boucs-émissaires qu’il est aisé de stigmatiser. Les vraies raisons du dérapage des finances publiques sont à chercher du côté de l’injustice sociale et fiscale (perte de 60 milliards de recettes par an depuis 2022 et décidée par Macron/Lemaire depuis 2018) sur laquelle sont construits les budgets de la Nation depuis des années. Les riches s’enrichissent toujours davantage et les autres vivent de moins en moins bien de la rémunération de leur travail, dont celles et ceux qui font au quotidien le service public par leurs seuls conscience et engagement professionnels.
Le projet de budget 2025 est loin d’être adopté, il n’y pas de majorité gouvernementale. Il faut montrer à nos élu·es de tous bords notre refus de ces mesures (la mobilisation contre la réforme des retraites va peut-être déboucher sur une victoire différée, mais grâce à nos mobilisations de 2023 qui n’auront pas été vaines !).
Nous pouvons gagner l’abandon de ces mesures injustes et arracher les moyens nécessaires pour le service public et la reconnaissance des personnels de la Fonction publique.
Ça suffit ! Assez de mépris, d’hypocrisie[3], de destruction de la fonction publique et des services publics de la part du gouvernement !
Toutes et tous en grève et en manifestations le 5 décembre.
Pour le secteur SUP du SNEP-FSU : Pascal Anger, Gilles Renault et Maxime Espoune
NB :
[1] Jour de carence, salaires, conditions de travail, le mépris, ça suffit ! Toutes et tous en grève le 5 décembre.
[2] Tract FSU pour le 5/12, à télécharger ICI.
Sur le site de la FSU : calculateur de perte salariale.
Rappel de la réglementation sur le droit de grève.
[3] Dans le genre hypocrisie : France Stratégie (organisme auprès du 1er ministre) organise une conférence le 9/12 sur « Rendre (plus) attractifs les métiers de la fonction publique : un enjeu majeur pour demain ». Partant du constat partagé que de nombreuses missions de service public sont aujourd’hui entravées par les difficultés rencontrées pour recruter et fidéliser de nouveaux agents, France Stratégie a lancé en 2023 un projet consacré aux enjeux d’attractivité des métiers de la fonction publique.
Et donc, le ministre de la Fonction publique (FP) Kasbarian a tout compris (dont le mentor serait Elon Musk !).
Note d’humour ironique : pour rendre vraiment attractifs les métiers de la FP, qui souffrent pour beaucoup d’un manque de candidat⋅es aux concours, il faut non seulement geler à nouveau leurs salaires (point d’indice), mais aussi garantir que s’ils et elles tombent malades, on les punira de trois jours de carence secs (non compensables par les mutuelles) et d’une baisse des indemnités des jours de maladie suivants. Et pour les rendre vraiment irrésistibles, il faut créer la rareté en supprimant des postes, ce qui permet de bien dégrader encore les conditions de travail. Et là, vraiment, les candidat⋅es vont se ruer sur les inscriptions aux concours ou les offres d’emploi de contractuel⋅les. Quelle clairvoyance ou cynisme des cabinets de conseils pour détruire la FP et les SP !
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