Présenté au Comité Social d’Administration Ministériel du 7 mai 2024, le décret visant à déconcentrer la gestion des agrégés en confiant aux recteurs l’évaluation, la révision de l’appréciation finale de la valeur professionnelle, les avancements et promotions, le classement à l’entrée dans le corps ou lors de changement de grade a été promulgué le 6 juillet 2024.
Le ministère utilise des arguments classiques de bon sens, de gestion au plus proche du terrain, d’une plus grande réactivité des services académiques. Réduisant depuis plusieurs années ses personnels pour gérer nationalement les agrégés, organisant ainsi leur épuisement professionnel, le ministère se trouve en difficulté. Ainsi, l’année dernière, les bonifications d’avancements d’échelons des agrégés n’ont pu être gérées que fin juillet !
Les conséquences problématiques de ce projet peuvent s’illustrer à travers les tableaux d’avancement accéléré des 7e et 9e échelon qui seraient établis toutes disciplines confondues, alors qu’ils l’étaient discipline par discipline et par secteur (supérieur ou second degré) au niveau national, ce qui permettait de limiter les biais liés aux pratiques d’évaluations variant d’une inspection disciplinaire à l’autre et aux grilles d’évaluations différentes entre le supérieur et le second degré.
Il en est de même pour l’accès à la hors classe et la classe exceptionnelle. Le système de gestion nationale permettait de neutraliser et de minimiser les inégalités, ce que la déconcentration va au contraire accentuer. De plus, la plus grande proximité du système de promotion des supérieurs hiérarchiques va accroitre les risques de clientélisme et de traitement discrétionnaire.
Avec cette déconcentration, le ministère s’engage dans une logique inégalitaire du toujours moins de garanties pour les personnels et toujours plus de prérogatives pour les échelons hiérarchiques déconcentrés.
Cette déconcentration a également un objectif politique tout autre : il s’agit de déconcentrer les dernières gestions nationales, pour préparer une éventuelle déconcentration des concours, des recrutements.
Le SNEP et la FSU se sont opposés et continueront de s’opposer clairement à ce décret. Nous continuons de défendre le principe d’une éducation nationale et d’une gestion nationale, assurant l’égalité de traitement de toutes et tous.
Benoit CHAISY
Responsable National SNEP-FSU