Par Benoît Hubert
Après une année difficile, des vacances pour se préparer…
Alors que le ministère de l’Éducation Nationale, via le projet de loi de finances, tablait sur une relative stabilité des emplois (-50 emplois), le constat montre que ce sont plus de 5 000 emplois qui ont « disparu ». Les difficultés de recrutement sont de plus en plus prégnantes et mettent en grand danger le service public d’éducation. Si pour le SNEP-FSU cette situation est intolérable, pour d’autres, le gouvernement et le ministère, c’est une véritable opportunité pour détricoter les statuts vus comme un carcan et libéraliser nos métiers. Dans un contexte de crise organisée, le modèle du privé peut s’installer « tranquillement » en laissant croire à la résolution de problèmes : difficulté à muter ? Supprimons le paritarisme qui veille aux respects des règles afin de permettre plus de « souplesse » ; problème salarial ? Contractualisons les métiers pour donner plus à celles et ceux qui font plus ; difficulté à pourvoir tous les postes ? Priorisons le recours à des contractuel·les au lieu de tenter de résoudre les problèmes structurels, de nombreux sujets méritent d’être traités au sein de l’École mais ne peuvent l’être faute de formation suffisante ou de temps ? Externalisons nombre d’enseignements via des dispositifs divers et variés… La pente sur laquelle nous nous trouvons va durablement impacter nos métiers, nos statuts et le sens même du service public d’éducation.
Toutes les actions entreprises cette année, toutes celles d’ores et déjà dans le paysage de la prochaine rentrée (Pacte, grève spécifique EPS, retraite et usure professionnelle, …) sont axées sur la défense de nos métiers et visent à contrecarrer une vision idéologique libérale de l’Éducation, en remettant au cœur nos missions face aux élèves avec des conditions d’enseignement améliorées. Ces batailles ont été rudes et à n’en pas douter le seront encore si l’on regarde de près les différents projets de réforme, que ce soit pour le sport scolaire, le lycée professionnel ou le collège par exemple. La mobilisation de tous et toutes sera primordiale pour contrer ces reculs sans précédent et pour offrir des perspectives nouvelles et engageantes, seules à même de permettre de « réenchanter » nos métiers et attirer des vocations.
En attendant, la fin d’une année éprouvante arrive, le temps des vacances se profile et ce sera un moment important où le farniente, le recul, permettront de repenser posément les choses, de se ressourcer, de se reposer. Profitez bien de ces moments pour attaquer une nouvelle année, fort·es de nouvelles volontés d’en découdre et de ne pas laisser faire.
Bonnes vacances à tous et toutes par anticipation !