Maitriser ce que l’on enseigne pour faire réussir les élèves

p 16

Par Coralie Benech

Depuis plus de 10 ans, la formation en STAPS et en master MEEF EPS n’a cessé de régresser. D’une part les volumes de formation ont été considérablement réduits, d’autre part, les contenus de formation se sont décentrés vers plus de transversal au détriment de la pratique, de la pédagogie et de la didactique des APSA.

Ce dont les futurs enseignants ont besoin, en premier lieu c’est de pratiquer ce qu’ils vont enseigner et de pouvoir ainsi ensuite faire émerger les différentes problématiques liées aux APSA. En formation initiale, il faut que les étudiants puissent retrouver les chemins des gymnases, des piscines, des stades. La réalité est tout autre et surtout très disparate. Certains STAPS ne planifient plus de pratique sur le premier semestre de L1. En sciences et techniques des APS, on ne pratiquerait pas d’APS ? On se verrait en licence de maths ne pas étudier les mathématiques ?

Il est temps de remettre au coeur de la formation initiale les pratiques physiques, leurs connaissances théoriques et leur traitement pédagogique et didactique.

La formation en licence STAPS éducation, motricité et en master MEEF EPS a toujours servi de référence à la formation spécifique et professionnelle des futurs enseignants d’EPS, ce modèle doit être rétabli pour permettre la réussite de tous et toutes les élèves.

Le développement de la formation continue est une étape nécessaire à la planification des 4 heures d’EPS par semaine. C’est un enjeu essentiel pour les personnels. C’est un domaine qui pâtit fortement des coupes budgétaires du gouvernement en place et qui se fait au détriment des personnels, comme des élèves.

Recentrer les formations initiale et continue autour des APSA est une nécessité

Il est essentiel que la formation continue reste disciplinaire, en présentiel et basée principalement sur les besoins exprimés par la profession ! Elle ne peut pas reposer sur des orientations politiques qui donnent la priorité aux formations transversales ou à public désigné pour prêcher la “bonne parole” de l’inclusion, des valeurs de la république, des nouveaux référentiels, … sans des outils de réflexion autour des contenus, des APSA, des programmes. Sans la maîtrise des APSA que l’on enseigne, rien ne pourra être enseigné dans l’objectif de faire réussir les élèves. De même, ni la prise en compte des valeurs de la république, ni la prise en charge effective des élèves en situation de handicap… ne pourront être correctement faites si les enseignants ne maîtrisent pas leurs contenus disciplinaires. Les « valeurs de la République » ne peuvent être déconnectées de notre objet d’enseignement.

Une Formation Continue (FC) pensée par et pour les enseignants, nécessite des moyens. Chaque professeur·e doit pouvoir avoir accès à 5 jours de FC choisie selon ses besoins et celle-ci doit être repensée dans un cadre de proximité, avec des mises en commun et des débats autour des controverses de notre discipline.

Recentrer les formations initiale et continue autour des APSA est une nécessité pour répondre aux besoins des élèves, à leur réussite. C’est aussi une nécessaire condition au bien être des enseignants !

PARTAGER
IMPRIMER

Nos lecteurs aiment aussi...