L’entrée dans l’équipement sportif : les tapis de sol

Pour des raisons d’hygiène, de sécurité, et de durabilité, le sol sportif doit rester propre au fil de la journée. Le règlement d’utilisation de l’équipement sportif (obligation de chaussures d’intérieur à semelles claires) et le circuit des usagers doivent permettre de garantir que les chaussures utilisées pour la pratique sportive sont également propres et sèches.

En conception, le principe de la marche en avant (pieds sales => pieds propres) est à privilégier.

Le principe multizone de tapis permet, en complément ou à défaut, de limiter l’apport de salissures et d’humidité sur la surface sportive.Les tapis d’entrée constituent une barrière antisalissures, avec plusieurs zones à définir (selon configuration et usages) :

La taille des tapis doit permettre de garantir que tous les usagers marchent avec leurs 2 pieds dessus… soit 1,50 (pour 2 pas minimum) avec une surlargeur par rapport à l’accès (largeur du tapis>ouverture de la porte).

Les tapis doivent être nettoyés selon les préconisations du fabricant et surtout selon l’usage, la saison et la météo.

Coût moyen 250€/m²

Sols sportifs

Le sol sportif est un élément primordial dans la fonctionnalité d’un équipement sportif.

Tous les sols sportifs actuels respectent des normes de qualité contraignantes. Toutefois, un sol « cher » n’est pas nécessairement le meilleur choix s’il est inadapté aux usages de l’équipement sportif.

Les critères essentiels de choix d’un revêtement de sol sportif intérieur sont : sécurité, performance, facilité d’entretien, durabilité, et adéquation à la meilleure polyvalence possible.

L’entretien d’un sol sportif représente une clause de maintien de garantie du produit (10 à 15 ans)

Un défaut d’entretien ou un mauvais entretien entraine un vieillissement précoce de la surface, de même qu’un mauvais usage : usure par du matériel lourd non roulant, poinçonnement par des équipements non protégés, usages hors sport non compatibles avec le type de sol.

Sols sportifs de gymnases et de salles de sport

Types et fréquence de nettoyage, à moduler selon la fréquentation de la salle :

• Nettoyage quotidien : balais ciseaux (balayage à sec ou légèrement humide)

• Nettoyage périodique (1 à 2 fois par semaine) : balayage, lavage mécanique avec une autolaveuse + détergent neutre ou alcalin (selon niveau de saleté).

• Nettoyage approfondi (de 6 semaines à 6 mois) : balayage, pulvérisation d’un détergent sur les traces persistantes + lavage mécanique.

La théorie du nettoyage d’une surface : les 4 facteurs du cercle de Sinner (illustration Science Environnement)

Les critères de choix des produits d’entretien utilisés

• La dilution

Nettoyage : 0,25% pour les produits classiques professionnels

Décapage : 0,5 à max 1%

Le dosage est primordial : pas assez de produit =>inefficacité ; trop de produit => vieillissement prématuré du sol et coût inutile

Pour les gros équipements sportifs : centrale de dilution, ou dilution automatique dans les autolaveuses récentes

• Les propriétés du produit :

Normes bactéricides et fongicide + virucide depuis le Covid 19.

• La rapidité d’action

Trouver des produits qui agissent en 5 minutes (et pas en 15’)

• La non dangerosité :

Ph de 5 à 9 pour ne pas présenter de danger par inhalation ou contact

Parfois le parfum peut être un plus, ou un inconvénient (avec les chloramines)

Il est nécessaire de tester au préalable les produits, pour en valider l’efficacité.

Il convient de limiter en nombre de produits utilisés :

• 1 neutre : produit non odorant : entretien courant
• 1 acide : détartrage (liquide pour le sol ; gel pour les faïences des douches)
• 1 alcalin : tâches organiques (liquide) & résine handball. Critère de choix : le moins moussant possible car la mousse ne doit pas passer dans le circuit d’aspiration. Pour limiter la mousse : produit anti-mousse dans l’eau propre ou filtre « chaussette » à l’aspiration de l’eau sale.

Vestiaires et douches : la technique de pré-imprégnation est de plus en plus utilisée : le propre reste propre et ne croise pas le sale.

Les lingette propres pré-imprégnée permettent environ 30 m² de nettoyage, mais sont peu adaptées au carrelage rugueux

Un décapage du carrelage avec un produit acide est recommandé 1 fois/an : 5 min d’action chimique puis action mécanique au jet haute pression ; le résultat est excellent mais la surface de carrelage devient poreuse à termes ; il convient alors de passer deux couches de protection aqueuse et laisser 2 jours au repos

Disques utilisés pour l’entretien mécanique des sols PVC (autolaveuse, rotocleaner ou monobrosse) :

Référence couleur 3M ou équivalent ; usage de 250 à 400tr/min :

Spécificités :

• Les parquets : l’utilisation de l’autolaveuse se fait sur des intervalles plus longs (1 à 2 fois/mois), avec le débit d’eau au minimum
• La peinture fraiche des tracés : une période de trois semaines de séchage et d’imprégnation est recommandée avant l’utilisation de l’autolaveuse.
• Problèmes de glissance : malgré un respect scrupuleux des recommandations d’entretien du fabricant de sol sportif, il arrive que les utilisateurs ressentent une glissance trop importante ; certains produits détergents ont un effet sur la glissance. Il convient donc d’en tester plusieurs auprès du fournisseur, avant de retenir celui qui convient le mieux.

Les problèmes de nettoyage qu’on ne devrait pas avoir :

• Les traces de résine (à proscrire) parfois encore utilisée au handball : pulvérisation d’un détergent spécifique sur les traces + temps d’action du produit + nettoyage manuel ou autolaveuse
• Dans les gymnases équipés de SAE, la magnésie en poudre (à proscrire également) génère une poussière collante qui se dépose sur les tapis de réception et alentour. Après aspiration, l’usage d’un acide doux (type vinaigre ménager dilué dans de l’eau chaude) est recommandé.
• Les chewing-gums s’enlèvent à la spatule

Il n’est pas toujours nécessaire de changer de sol sportif

La réparation des sols sportifs 

• Parquet : changement des lames de parquet cassées ou détériorées.
• Sols synthétiques souples (PVC) : réalisation de soudures à chaud.
• Résine :  il suffit de recouler du polyuréthane à l’endroit de l’impact afin de retrouver son état initial.

Le renouvellement des tracés doit se faire soit avec la peinture d’origine préconisée par le fabricant, ou à l’aide d’une peinture polyuréthane à deux composants.

La rénovation des sols sportifs, ça fonctionne (15 à 30€/m²)

Il n’est pas toujours nécessaire d’arracher et de changer un sol sportif ancien, usé.

Lors de toute rénovation d’un sol sportif indoor, un diagnos­tic complet est indispensable. Il est nécessaire de contrôler notam­ment l’état du support inférieur. En effet, si la chape a subi des dégâts (souvent dû à l’humidité), les besoins de rénovation seront totalement différents.

• Les sols souples PVC et les parquets peuvent faire l’objet d’une survitrification (ponçage + vitrification)
• Les sols résines peuvent faire l’objet d’une rénovation (primaire d’accroche + bouche-pore + résine)

thierry@placette.fr

Sources et ressources : équipe d’entretien du SUAPS de l’UGA ; magazine Terrains de sport #162-163 ; dossier AES Magazine ; « produits d’entretien : comment bien les utiliser ? » et  « Comment choisir et acheter ses produits d’entretien », CDG38 ;  site Realsport  ; ABC Hygiène