Si nous partageons le constat du nécessaire développement des pratiques sportives en France, nous ne pouvons que constater que le plan d’équipements sportifs prévu par E. Macron est totalement hors-sol, décalé et empreint d’une vision passéiste. Soit le Président ne connait pas les besoins, soit il tente par un habile plan de communication de faire prendre des vessies pour des lanternes. La proximité d’un équipement sportif n’est pas gage de service rendu. Il faut des équipements fonctionnels, de qualité et permettant une pratique pour toutes et tous. Et cela passe en premier lieu par l’école.
Pour le SNEP FSU c’est poudre aux yeux et gaspillage !
Si le gouvernement décidait que tous les élèves, qui ont de l’EPS obligatoire tout au long de leur scolarité et qui ont la possibilité de vivre une expérience au sein des associations sportives des établissements, pouvaient enfin disposer de véritables équipements sportifs, nous serions là face à un véritable « plan massif » de constructions, rénovations, agrandissement, etc. Dans, ou à proximité des établissements, tous les autres usagers pourraient bénéficier, en dehors des pratiques scolaires, d’installations de qualité.
Sur les 250 M€ annoncés, 50 M€ sont d’ores et déjà inscrits dans le plan de relance pour la rénovation énergétique. Rappelons qu’en 2009 la Cour des Comptes a fixé à 21 milliards d’€ la somme nécessaire pour réhabiliter le parc français d’équipements sportifs et pour construire de nouvelles infrastructures.
Alors que vaut cette annonce de 250 M€ pour 5 000 équipements de proximité sans espace suffisant pour permettre une pratique diversifiée (scolaire, associative, compétitive…), si ce n’est un ripolinage à bas prix ? Cela ne représente plus que 40 000€ par équipement envisagé quand un gymnase en coûte au moins 2 millions (hors foncier) !
La localisation de ces constructions dans les territoires ruraux ou les quartiers prioritaires et déshérités n’est pas anecdotique
Mais quel message est diffusé avec ces annonces ? Le droit à une culture sportive minimaliste quand on vit loin des grandes agglomérations ? Des jeunes des quartiers qui auraient besoin de pratiquer des sports de combat pour canaliser leur violence ? Que les inégalités sociales vont disparaitre ?
D’après E.Macron, ce plan massif aurait vocation à donner un coup d’accélérateur pour le développement du sport à l’école, du sport amateur, du sport professionnel et pour avoir des médaillés aux JOP de 2024. Il n’en est rien ! C’est d’ailleurs un réel mépris pour les acteurs du sport que nous sommes, de voir la question des équipements sportifs traitée de la sorte.
Pour permettre au Président et à ses ministres de mettre à jour leur logiciel sur les besoins et attentes en matière de construction et d’utilisation des équipements sportifs, le SNEP FSU est disponible. Il a des propositions ambitieuses et concrètes, reconnues par de nombreuses collectivités en France. Ironie du sort, un guide du Ministère de l’Education Nationale édité en 2012 et préfacé par JM Blanquer, cite les ouvrages du SNEP-FSU comme référence !
Pour le SNEP FSU, il faut construire en urgence 1 000 piscines et des milliers de salles, de stades et gymnases éco-responsables d’ici 2024 si possible au sein des collèges et des lycées ou à proximité immédiate.
SNEP-FSU, 20 octobre 2021