Par Gwenaëlle Natter
300 jours avant le début des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 20241… que t’inspire cette échéance ?
Nous sommes en pleine période obsessionnelle.
Obsession de délivrer pour certain·es, obsession d’aller chercher des médailles pour d’autres, obsession de réussir pour tout le monde, au risque de ne pas tenir la distance, tant l’engagement est total.
Mais aussi et bien sûr, obsession d’être sur la photo, d’avoir une accréditation, une place, un poste pour d’autres encore, dont on cherche encore comment ils·elles s’engagent et pour qui l’œuvre commune existe si peu, tant leur trajectoire personnelle prime.
C’est aussi le temps de la frustration et de l’amertume, des regrets d’avoir à se dire qu’on ne pourra plus faire, faute de temps ou d’argent, ce que nous aurions pu faire sans problème il y deux ou trois ans mais qu’on n’a pas fait alors, faute de décision, de clairvoyance ou de courage parfois.
Ces temps qui viennent n’épargneront personne, y compris les protagonistes de ces tant espérés JOP. La lecture du journal L’ÉQUIPE chaque jour nous rappelle qu’entre démissions et limogeages, ça craque, ça se tend, ça s’exacerbe, ça tourne à la crise.
Il va falloir raccommoder tout cela à la hâte, reconstruire ce qui se défait sous nos yeux, bricoler ce qui n’a pas été fait quand nous en avions le temps et comme souvent, le Ministère chargé des Sports va se rendre compte qu’il pourra compter sur ses «hussards noirs», ses cadres techniques (DTN, EN, CTN et autres CTR). Oui ceux/celles-là mêmes que d’aucuns voudraient faire disparaître, ceux/celles-là mêmes qui n’ont jamais fait défaut, bricoleurs·euses de génie qui, contre vents et marées, sauront maintenir le bateau à flot, alors que depuis la candidature, ils et elles ont été trop
souvent oublié·es au profit de météores improbables, népotiques et sans culture et pour qui «service public» est une incongruité.
Si le Ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques est un petit ministère, il a historiquement fait des grandes choses grâce à ses cadres (CTS/CAS/FOR).
300 jours, c’est à la fois très court mais aussi très long, il va nous falloir tenir la distance.
- Entretien réalisé le 30/09/23 [↩]