Déclaration liminaire du SNEP-FSU au CTM JS du 14 janvier 2021

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Le SNEP-FSU adresse ses meilleurs vœux pour l’année 2021 à l’ensemble des membres de cette instance, nouvelle et ancienne en partie.

Cette première réunion du CTM avec la DGRH du MENJS est un moment d’ores et déjà important, en tant qu’il représente l’aboutissement d’un long combat pour le SNEP-FSU : celui d’une vision éducative du sport et non pas réparatrice de politiques sociales et économiques désastreuses menées dogmatiquement depuis trop d’années.

Merci à la DGRH du MENJS donc de nous accueillir.

Nous sommes conscients que les chantiers à réaliser sont nombreux et les attentes fortes. Les arcanes administratifs de la maison Education Nationale ne nous sont pas encore totalement familiers, mais nous saurons sans difficulté nous appuyer efficacement sur le tissu militant SNEP FSU, particulièrement représentatif chez les professeurs et agrégés d’EPS dans les différentes régions, pour les découvrir.

Mais permettez-nous aussi de vous accueillir au sein de notre univers du sport, de la jeunesse et de l’éducation populaire. Turbulent parce qu’inventif et aussi passionné qu’exigeant pour le service public du sport.

Nous avons apprécié déjà les réunions préparatoires, l’écoute et la prise en compte de certaines positions des organisations syndicales (OS), et nous sommes impatients de tester encore votre méthode.

Mais nous souhaitons que cette méthode ne bride pas pour autant la parole générale des OS, et que le sens des politiques publiques accompagne les débats techniques. En effet, nous avons l’habitude que nos ministres de tutelle, ou à défaut des membres de leurs cabinets, soient présents en CTM JS, ce qui nous permet de les interpeller sur différents points d’actualité ou sur des enjeux clefs pour les personnels et les politiques sportives. Ces temps d’échanges, où tout le monde se retrouve autour d’une même table (à l’inverse d’une bilatérale) sont très importants et les organisations syndicales JS sont très attachées à la présence du « politique » pendant nos CTM.

Sur la situation générale et son avenir :

Vous avez sans doute déjà entendu la plaisanterie politique cynique qui dit : « les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent » …

Le ministre de l’éducation nationale, la ministre des sports et sa direction des sports nous ont offert la nouvelle perspective d’un ministère des sports renouvelé dans son sens, sa dynamique et ses structures au sein d’un grand pôle éducatif et sportif.

Nous imaginons qu’autour de la table chacun y croit fermement.

Mais nous savons également que les promesses s’évaluent très rapidement à l’aune des politiques fiscales et des politiques budgétaires…

Aussi, le SNEP FSU, ses adhérents, ses militants, mais aussi de très nombreux personnels Jeunesse et Sports, oscillent entre espoir et méfiance…

  • 10 ans de recul des effectifs et un corps électoral au CTM JS passé de 8500 à 4500 votants,
  • 2 années sans concours de recrutement de professeurs de sport,
  • la création d’une agence nationale du Sport parée de bonnes intentions, mais se positionnant et communicant comme un ministère bis dès que l’occasion lui est donnée, c’est-à-dire dès que l’Etat renonce à valoriser son bilan, son action et à défendre ses prérogatives de service public national du sport….

Tous ces éléments ont créé une atmosphère de désabusement, de doute, mais jamais de démobilisation professionnelle pourtant, sauf sous la forme des burn out répétés.

Notre ministère a amorcé un mouvement pourtant :

  • rapprochement avec l’Education Nationale sur la base d’une revendication intersyndicale d’abord et d’une mobilisation de tous, ministres, directions métiers et une nouvelle fois mobilisation syndicale fin 2020 sur fond de guerre des miettes budgétaires et d’influences de différents corps de l’Etat,
  • publication d’une Directive Nationale d’Orientation par le directeur des sports après des années sans aucune consigne ni priorité, vides de sens pour l’action publique, difficilement comblées par des effets d’annonces politiques plus ou moins anecdotiques
  • densification du dialogue social et technique à l’occasion de la crise sanitaire mais aussi dans le cadre de l’OTE (Organisation Territoriale de l’Etat)
  • abandon raisonnable de la réforme statutaire des CTS, et ouverture de chantiers partagés sur cette fonction des professeurs de sport.

Le SNEP-FSU souhaite accompagner ce mouvement dans un moment que nous pensons historique :

  • A l’occasion des changements en cours nous faisons nôtre ce souhait de la ministre des sports de rassembler les différentes structures du ministère des sports dans leur fonctionnement comme dans leurs missions essentielles, de mieux animer les différents réseaux et coordonner leurs actions (DTN, établissements, DRAJES, SDJES, administration centrale).
  • Le service public national du sport doit s’en trouver renforcé, grâce à des personnels JS valorisés et reconnus dans leur expertise technique et pédagogique, confortés dans leur statut de fonctionnaires d’Etat garants de l’équité entre les territoires, les publics, les disciplines sportives, travaillant en réseau au sein d’équipes régionales comprenant des CAS, CTS et formateurs pour développer des projets sportifs.
  • Le rapprochement avec l’Education Nationale doit aussi permettre au ministère des Sports de renforcer sa position face à l’Agence Nationale du Sport, ce groupement d’intérêt public créé en 2019, habile dans sa communication mais incapable de fonctionner sans les moyens (financiers et humains) du Ministère.
  • La réforme dite des CTS ne doit pas être précipitée. Le projet politique doit précéder les réformes techniques. Le SNEP-FSU, comme d’autres, a souhaité que ces travaux soient l’occasion de réflexions élargies, tant sur les missions clefs que sur le projet de « l’école des cadres », dans lesquelles l’Education nationale doit pleinement s’impliquer Le SNEP-FSU rappelle souvent que les CTS sont des professeurs de sport/CTPS au même titre que leurs collègues qui exercent les missions de CAS dans un service ou de formateurs dans un établissement JS ; certains exercent d’ailleurs ces différentes fonctions au cours d’une carrière ; d’autres se spécialisent mais travaillent régulièrement avec leurs collègues JS pour mettre en œuvre les politiques publiques. Il est anormal de réfléchir sur une seule valence du métier, tout comme il est problématique qu’ils relèvent de 2 programmes budgétaires différents et que la gestion RH ne soit pas identique, avec un CGO-CTS qui joue le rôle d’une DRH bis sur certains aspects. Cet élargissement des réflexions nous autorise dès à présent à imaginer une seule DRH pour tous les PTP sport et un seul programme support (P214 éducation ou P219 sport).
  • La création de nouveaux services JS dans les rectorats et DSDEN (les DRAJES et les SDJES) doit se faire dans le respect des identités professionnelles mais aussi des personnes. Nous savons que vous avez donné des consignes en ce sens aux recteurs et à leurs secrétaires généraux. Pour autant, nos collègues nous alertent sur un certain nombre de dysfonctionnements. Là encore, il ne faut pas précipiter les choses (EX : déménagements, changement d’adresses électroniques, …) mais il faut aussi et surtout communiquer avec les agents ! Par ailleurs, nous venons d’être alertés quant au gel d’une trentaine de postes restés vacants à l’issue du transfert ! Nous ne voulons pas croire que l’Education Nationale commence déjà à renier ses engagements… Pouvez-vous nous rassurer sur ce point ?

D’ailleurs, ce qui traverse aujourd’hui tous ces enjeux, ces beaux projets, ces ambitions pour les jeux et leur héritage, le sport pour tous, le sport scolaire, c’est bien évidemment la question des moyens humains qui leur seront dédiés.

Le SNEP-FSU continuera de s’investir sur tous les chantiers de la DGRH et des directions métiers, mais il les reliera toujours à cette question très concrète de leur faisabilité : quels seront les femmes et les hommes qui incarneront la politique publique du sport en France et combien seront-ils ? Vont-ils se raréfier encore ou vont-ils se voir enfin renforcés ?

Pour le SNEP-FSU le sujet principal de l’année 2021 est bien l’établissement immédiat d’un plan pluri annuel de recrutement de professeurs de sport notamment.

Sa concrétisation permettra de mesurer la sincérité des responsables de la conception et de la mise en œuvre de la politique publique du sport. L’héritage pérenne voulu, post JOP 2024, se mesurera aussi à ce type d’inflexion politique. Cela peut et doit se décliner dès aujourd’hui ; c’est du domaine de votre responsabilité, Ministres, Directions métiers et DGRH.

Le SNEP FSU souhaite à toutes et à tous une année 2021 de vérité, et nous serons pleinement mobilisés pour qu’il en soit ainsi.

Merci de votre attention.

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