Par Gwénaëlle Natter
Une nouvelle fois, les crédits relatifs au périmètre Jeunesse et Sports sont répartis sur plusieurs budgets et transférés à des agences et des sociétés, ce qui rend la présentation du PLF 2023 très peu lisible.
S’agissant du « sport », les crédits d’investissement sont liés à la préparation des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 et transitent par la SOLIDEO ou l’ANS (Agence Nationale du Sport), tandis que les crédits destinés à des subventions de fonctionnement au mouvement sportif (clubs, comités, fédérations, …) sont très majoritairement délégués à l’ANS qui mobilise ensuite les personnels J&S affecté·es dans les services de l’Éducation Nationale pour les attribuer ! S’agissant des crédits qui restent à la main du ministère, il ne reste plus grand-chose une fois les dépenses liées au pass’sport retirées… Quant aux crédits dédiés aux politiques « jeunesse », ils sont une nouvelle fois majoritairement consacrés au déploiement du service civique et du service national universel !
Quant à la rémunération des personnels J&S, elle est toujours répartie sur 2 programmes et 3 lignes budgétaires, rendant la trajectoire d’emplois et les éventuelles mesures de revalorisation impossiblesà apprécier. On sait juste que 20 postes supplémentaires seront créés pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes et contre les phénomènes de radicalisation dans le sport mais, comme pour les 80 postes de chargés de mission SNU l’an dernier, on ne sait pas quel type d’agent·es y auront accès (titulaires ou contractuel·les ? corps concernés ? …) et le nombre est très insuffisant par rapport aux besoins !
Comme indiqué le 12 septembre aux parlementaires qui avaient souhaité nous auditionner, le SNEP-FSU porte des propositions pour le sport et considère qu’il faut renforcer le rôle et les moyens du ministère. Son budget doit être immédiatement doublé (objectif 1 % du budget de l’État) et le/la ministre doit retrouver la mainmise sur son budget ainsi que sur ses personnels. Ceci pour mener une politique ambitieuse et volontariste qui soit véritablement concertée, à tous les niveaux, en exigeant que chaque acteur (l’État, les Collectivités, le Mouvement Sportif et le monde économique) contribue en mettant de l’argent dans le pot commun…
Et simultanément, il faut renforcer l’EPS (seule forme de pratique qui touche tous et toutes les élèves car discipline scolaire obligatoire) ainsi que le sport scolaire, de la maternelle à l’université.